Lecture : Jean 4.3-30 et 39-42
Jésus quitta la Judée, et s'en alla encore en Galilée. Et il fallait qu'il traversât la Samarie.
Il vient donc à une ville de la Samarie, nommée Sichar, près de la terre que Jacob donna à Joseph son fils. Et il y avait là une fontaine de Jacob. Jésus donc, étant lassé du chemin, se tenait là assis sur la fontaine; c'était environ la sixième heure.
Une femme de la Samarie vient pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire (car ses disciples s'en étaient allés à la ville pour acheter des vivres).
La femme samaritaine lui dit donc: Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une femme samaritaine? (Car les Juifs n'ont point de relations avec les Samaritains.)
Jésus répondit et lui dit: Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t'eût donné de l'eau vive.
La femme lui dit: Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où as-tu donc cette eau vive?
Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits; et lui-même en a bu, et ses fils, et son bétail?
Jésus répondit et lui dit: Quiconque boit de cet
te eau-ci aura de nouveau soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, n'aura plus soif à jamais; mais l'eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle.La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser.
Jésus lui dit: Va, appelle ton mari, et viens ici.
La femme répondit et dit: Je n'ai pas de mari. Jésus lui dit: Tu as bien dit: Je n'ai pas de mari; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari; en cela tu as dit vrai.
La femme lui dit: Seigneur, je vois que tu es un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu'à Jérusalem est le lieu où il faut adorer.
Jésus lui dit: Femme, crois-moi: l'heure vient que vous n'adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Vous, vous adorez, vous ne savez quoi; nous, nous savons ce que nous adorons; car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car aussi le Père en cherche de tels qui l'adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité.
La femme lui dit: Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses.
Jésus lui dit: Je le suis, moi qui te parle.
Et là-dessus ses disciples vinrent; et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme; toutefois nul ne dit: Que lui demandes-tu? ou, de quoi parles-tu avec elle?
La femme donc laissa sa cruche et s'en alla à la ville, et dit aux hommes: voyez un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; celui-ci n'est-il point le Christ?
Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui…
Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme qui avait rendu témoignage: Il m'a dit tout ce que j'ai fait. Quand donc les Samaritains furent venus vers lui, ils le priaient de demeurer avec eux; et il demeura là deux jours.
Et beaucoup plus de gens crurent à cause de sa parole; et ils disaient à la femme: Ce n'est plus à cause de ton dire que nous croyons; car nous-mêmes nous l' avons entendu, et nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde.
Nous sommes ici dans la ville de Sichar qui est la Sichem de l’Ancien Testament, en Samarie, une province de la Palestine. Entre les Juifs et les Samaritains, il y avait une rivalité proche de la haine que rien ne pouvait abattre. Qui étaient les Samaritains ?
Quatre ou cinq siècles auparavant, les Samaritains étaient des gens que le puissant roi de Babylone, Nebucadne tsar avait transplantés en Palestine. Il les y avait déportés un peu comme Hitler se proposait de déporter toute la population occidentale en Sibérie s’il avait gagné la guerre. Ces gens avaient adopté la religion des Juifs, ils adoraient le même Dieu mais ils le servaient et l’adoraient à leur façon. C’est-à-dire qu’au lieu de monter à Jérusalem où il était le temple de Yahvé (de l’Eternel), ils avaient construit leur propre temple sur la montagne de Samarie. Cela leur permettait de rester indépendants des Juifs qu’ils détestaient. Entre eux, il y avait une haine héréditaire, culturelle, raciale, au point que pour un Juif, quand le plus court chemin pour aller d’un endroit à un autre passait par la Samarie, il n’hésitait pas à faire un détour pour ne pas passer chez ces gens qu’ils exécraient. Il faut dire que les Samaritains leur rendaient la monnaie de leur pièce.
Alors qu’on se détournait de Samarie, Jésus, lui, y est passé volontairement. Il est au-dessus des barrières douanières, raciales, culturelles, politiques, religieuses et sociales. Aujourd’hui, Jésus passe encore parmi les pygmées de l’Afrique Centrale. Il s’arrête sur les bords du fleuve Jaune. Il s’arrête sur les bords de l’Orénoque. Et il est ici à Haguenau ce soir. Pour nous parler, il a traversé la distance qui sépare le ciel de la terre. Il a franchi la distance qui sépare le divin de l’humain. Lui qui était Dieu, il s’est fait homme. Il a pris un corps comme le nôtre. Cela veut dire que plus aucune barrière ne l’empêchera de venir à nous.
Jésus s’arrête au puits de Sichar. Remarquez qu’il aurait pu s’arrêter un peu avant ou un peu plus loin, mais non, il s’est arrêté là parce qu’il attend quelqu’un, il a pris rendez-vous avez avec cette femme sans qu’elle le sache. Si le Seigneur était venu un quart d’heure plus tôt, c’eût été un quart d’heure trop tôt. S’il était arrivé un quart d’heure plus tard, c’eût été un quart d’heure trop tard. Il est arrivé juste à temps. L’hôte divin qui veut entrer dans votre vie choisira toujours le moment le plus opportun. Quand vous serez sollicité de donner votre vie à Christ, sachez-le, c’est le moment le plus favorable de votre vie. Il est répété dans l’épître aux Hébreux : "Maintenant est le temps favorable. Aujourd’hui est le jour du salut." Il n’y a pas de moment plus favorable pour vous que celui-ci : Jésus qui vous connaît, qui sait quel a été votre passé, votre avenir, et le nombre de jours que vous avez à vivre, le Seigneur vous dit : "Maintenant!"
Prenez le cas de Simon de Cyrène. C’est alors qu’il revenait des champs que le Seigneur l’a rencontré pour qu’il porte sa croix. Ce soir, le Seigneur vous rencontre au milieu de vos projets, et vous êtes si affairés que vous êtes enclin à lui dire : "Seigneur, une autre fois!"
Prenez le cas de Saul de Tarse. Le Seigneur l’a rencontré en pleine révolte. Il l’a arrêté sur le chemin de Damas alors qu’il respirait la haine et le meurtre. Nous estimerions que ce n’était pas là le meilleur moment pour le rencontrer, mais pour le Seigneur qui voit les choses autrement que nous, c’était le meilleur moment et la suite l’a prouvé.
Et pour la Samaritaine, le Seigneur la rencontre dans sa solitude et son libertinage. Voyez-vous, c’est quand nous pensons le moins à lui, que lui pense à nous. C’est quand nous estimons avoir le moins besoin de lui, qu’en réalité nous avons le plus besoin de lui.
Une autre question se pose à nous : pourquoi vient-elle seule au puits de Sichar? Ce n’était pas la coutume d’y venir seule. C’était à la soirée, après la chaleur du jour, que les femmes sortaient des villages pour renouveler leur provision d’eau. Et d’ailleurs, pour qui connaît toute fille d’Eve, quelle attraction de se retrouver en groupe pour y aller chacune de son petit commérage quotidien.
Voyez-vous, cette femme aurait dû vivre dans notre troisième millénaire. Elle croyait au mariage à l’essai, à l’amour libre, au concubinage. Elle est, comme on disait autrefois, de mauvaise vie, elle faisait la vie! Elle vient seule à Sichar parce que, au fond, elle est seule. Elle vit en recluse, elle n’a pas la sympathie des autres femmes, cette voleuse de maris. Elle est mise en quarantaine par les autres, elle vit une vie irrégulière et on la montre du doigt. Vous allez peut-être penser : "Et c’est pour une femme de cet acabit que le Seigneur est venu à Sichar! N’y avait-il pas dans la ville quelque personne plus digne qu’elle?!" Mais mes amis, le Seigneur a été et reste encore le Sauveur des vies brisées. Il est toujours l’ami des publicains, des gens de mauvaise vie. N’a-t-il pas dit que ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades?
Elle vient tirer de l’eau au puits de sa ville et elle y voit venir Jésus. Elle lui jette un regard en coin et intérieurement, elle pense avec mépris : "Encore un Juif!" Voyez-vous, elle garde dans son cœur cette antipathie, ce sentiment raciste encore tellement répandu dans le monde aujourd’hui. Et elle va partir mais le Seigneur la retient et lui dit : "Donne-moi à boire!" Le Seigneur a aussi sa façon à lui de nous retenir car nous aussi nous lui tournons le dos. Et il a sa façon à lui de nous arrêter, de nous retenir et cela parfois porte un nom : la maladie, l’accident, la perte de la fortune, le départ d’un être cher, la trahison de la petite amie ou l’échec au dernier examen. C’est sa façon à lui de dire : "J’ai quelque chose à te dire !"
Quelle leçon d’évangélisation Jésus nous donne! Il l’entreprend sur le but de sa présence au puits de Sichar. Elle y vient pour remplir sa cruche et il lui demande à boire: "Donne-moi à boire!" Elle le regarde, elle ne comprend pas. Elle croit avoir devant elle un de ces Juifs rempli de lui-même, rempli d’un sentiment de supériorité, et voici qu’au contraire il s’abaisse à lui demander une faveur à elle d’une ethnie ennemie. Elle lui dit : "Comment! toi qui es Juif, tu t’adresses à moi qui suis une femme samaritaine!" Et tout doucement le Seigneur va lui dévoiler le but de sa présence. Il lui dit : "Si tu connaissais le don de Dieu!" Et insensiblement il passe du besoin physique, de la soif du corps, à la soif de l’âme. Parce que Jésus sait que le plus grand besoin de l’homme, c’est un besoin de l’âme qui est là refoulé au fond de son être. Il sait que nous avons soif de paix, de bonheur, de sécurité, de salut, d’amour. Il sait que la vie n’est qu’une longue recherche après l’étanchement de cette soif. Car dans tout homme, voyez-vous, Dieu a mis le goût de lui-même. Il y a dans notre cœur une place que l’infini de Dieu, seul, peut remplir, ce qui a fait dire à Pascal: "Dans le cœur de tout homme, il y a un vide qui a la forme de Dieu." C’est pourquoi il n’y a rien d’étonnant à ce que les gens du monde, fussent-ils les plus comblés, ne soit jamais satisfaits. Comment voulez-vous qu’un litre d’eau puisse remplir une cuve d’une tonne? Le matériel non plus ne comble jamais les aspirations spirituelles.
Alors, comme elle doit sans cesse revenir faire sa petite provision, nous aussi il nous faut toujours renouveler nos petites expériences. Et c’est le Seigneur qui le dit : "Celui qui boira de cette eau aura encore soif", parce que le bonheur parfait nous échappe du fait que nous le cherchons là où il ne se trouve pas ou parce que tout simplement nous passons à côté. Et la première réponse du Seigneur, à cette quête de l’assouvissement c’est: "Si tu connaissais le don de Dieu!" Et je vous la redis aussi cette parole : mes amis, si vous connaissiez le don de Dieu! Et le don de Dieu, c’est Jésus-Christ!
Voici en deux temps son programme pour notre vie:
1) En premier lieu au verset 14, il dit: "Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif". Ce que Jésus propose, c’est quelque chose de durable, qui ne vous laisse pas le lendemain l’âme pantelante avec un sentiment de frustration de plus. Et la preuve de cette vérité, il suffit de la demander à ceux qui ont fait expérience de se convertir à Jésus-Christ ; tous vous diront : "Oui mon cœur était vide autrefois, mais combien le Seigneur me satisfait et me comble maintenant!
2) En deuxième lieu, ce que Jésus donne deviendra en lui une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle selon ses propres paroles, c’est-à-dire la fin d’une vie terne, le début d’une vie d’influence. Et qui n’a jamais désiré avoir une vie pleine, une vie influente qui pèse à la fois dans la balance des hommes et dans la balance de Dieu?
Mais voyez-vous, cette femme n’a pas saisi. Le voile du matérialisme l’empêche de comprendre. Elle dit au Seigneur : "Mais Seigneur tu n’as rien pour puiser et le puits est profond!" Et c’est vrai que le Seigneur n’a jamais rien eu, jamais rien pour satisfaire le péché des hommes, pour plaire à leurs ambitions, pour satisfaire leurs passions et jouissances charnelles. Il n’a rien pour puiser, il n’a rien pour éblouir, rien pour flatter. Il est venu sans une épée, sans une armée. Il s’est présenté à l’avare Lévi et il n’avait pas un sou. Il s’est présenté au brigand sur la croix et il n’avait rien pour le faire échapper au supplice. Et cependant il leur a donné tout ce qu’il leur fallait, exactement ce qui leur manquait.
Voyez-vous, Jésus n’avait besoin de rien pour puiser parce qu’il était lui-même la source. L’eau c’était lui. L’eau qui désaltère, l’eau de la vie, c’était lui ; il n’avait pas besoin de la puiser. Le pain qui rassasie, c’est lui ; il n’a pas besoin de le faire. La vie, la vie éternelle, c’est lui-même dans sa personne ; il n’a pas à l’emprunter. Il a dit : "Je suis le chemin, la vérité! Je suis la vie."
Alors la femme lui dit : "Seigneur, donne-moi toujours cette eau afin que je ne vienne pas puiser ici." Sans doute connaissait-elle assez l’Ancien Testament pour avoir appris que dans une certaine circonstance, une pauvre veuve avec de jeunes enfants qui n’avait plus rien pour vivre sinon un vase d’huile quasi vide avait reçu la visite du prophète Elisée. Et un miracle permanent s’est produit, c’est-à-dire que miraculeusement le pot d’huile ne s’est jamais désempli. Et c’est sans doute ça qu’elle a en vue quand elle lui a demandé: "Seigneur, donne-moi toujours cette eau afin que je ne vienne plus puiser ici." Elle voit dans la proposition du Seigneur un avantage : celui de ne plus avoir à affronter l’opinion publique, c’est-à-dire de pouvoir continuer tout à son gré sa mauvaise vie en toute tranquillité d’esprit. Jésus devient pour elle une sorte de paravent derrière lequel elle pourra continuer à vivre comme elle a toujours vécu. Aujourd’hui comme autrefois, il y a des millions de gens pour qui la religion n’est qu’un paravent derrière lequel ils se permettent tout ce qui déplaît à Dieu. Alors le Seigneur l’interrompt et il lui dit : "Va chercher ton mari." Elle lui dit : "Mais, je n’ai pas de mari." "Pardon, tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant, ce n’est pas le tien" Le Seigneur met le doigt sur la plaie de sa vie. Je ne sais pas s’il lui reproche d’avoir eu cinq maris volés à d’autres femmes mais en tous cas le sixième, l’actuel, ce n’était pas le sien! Et le Seigneur lui révèle ainsi la vraie nature de son besoin. Son besoin, ce n’était pas de ne plus venir chercher de l’eau, c’était la soif de sentir au fond de son âme le pardon de Dieu et la force de rompre avec une vie de péché et de désordre. Tout est clair maintenant.
Mais voyez-vous, on ne se tourne pas vers le Seigneur, on ne se convertit jamais sans résistance et elle va employer un argument toujours utilisé aujourd’hui, celui de la religion. Car il est hélas vrai qu’on peut avoir une religion et être de mauvaise vie. Elle va employer la religion pour contrer le Seigneur. Elle lui dit: " Nos pères ont adoré Dieu sur cette montagne et vous les Juifs vous dites que c’est à Jérusalem qu’il faut l’adorer." Ce que j’aime dans cette situation, c’est l’extraordinaire franchise du Seigneur qui a osé dire des paroles que plus personne ne dirait aujourd’hui. Jésus lui a dit : "Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas". Autrement dit, votre religion est fausse! "Nous, nous adorons ce que nous connaissons!" Jésus ne lui a pas dit : "Toutes les religions sont bonnes, tous les chemins conduisent à Rome. Non, au risque de lui déplaire, il eut le cran d’ajouter : "Le salut vient des Juifs !"
Aujourd’hui, les gens se cabreraient si on leur disait le quart de ce que Jésus lui a dit. C’est pourquoi, par un certain côté, j’admire cette femme, elle ne regimbe pas. Le Seigneur vient de toucher une corde sensible, celle de sa religion. Et on sait combien nos idées sur ce point sont sensibles, c’est un terrain miné. Mais elle accepte.
Le Seigneur la ramène alors sur le terrain de ses relations personnelles avec Dieu et il lui dit : "Ce que le Père recherche, ce ne sont pas des adorateurs qui vont à Jérusalem ou sur la montagne de Samarie." Ce que Dieu cherche ce ne sont pas des protestants ou des méthodistes ou des catholiques ou des baptistes ou des pentecôtistes ou l’un plutôt que l’autre des " ismes " du christianisme Il lui dit : "Ce que Dieu cherche, ce sont des adorateurs en esprit et en vérité." Autrement dit, il veut que la vérité habite au fond du cœur. D’un côté, Jésus vient de lui montrer que sa vie n’était pas vraie, que c’était une vie de dissimulation en marge de la loi de Dieu. De l’autre côté, il vient de lui montrer le Père et quelles doivent être ses relations avec lui: des relations véritables et spirituelles.
J’aime la logique de cette femme. Elle voit le fossé que son genre de vie a creusé entre elle et Dieu. Elle n’ose plus parler d’elle-même, elle n’ose plus parler de Dieu, alors elle parle de quelqu’un qui doit se tenir entre elle et Dieu. Elle dit au verset 25 : "Je sais que le Messie va venir et il nous apprendra toutes ces choses." Et au moment où elle reconnaît la nécessité d’un médiateur entre elle et Dieu, c’est à ce moment-là que Jésus lui dit : "Je le suis, moi qui te parle." Et ce qui s’est passé là, les regards qui ont été échangés, ça c’est un terrain sacré. La Bible ne nous l’a pas rapporté, mais ce qu’elle nous a rapporté, c’est la suite. Et il y a eu quatre suites.
La première au verset 28 : elle laisse sa cruche! Quel bouleversement! Pourquoi la remplir? Pour préparer le souper, le repas de son concubin? C’est fini! Il ira désormais prendre ses repas et ses pénates ailleurs! Elle fait demi-tour, c’est sa conversion! Elle laisse sa petite eau dans sa cruche. Elle a trouvé une autre eau, jaillissante celle-là!
La deuxième chose: elle va à la recherche des autres, elle va vers ceux qu’elle évitait, elle traverse le village, ce qu’elle n’a plus fait depuis longtemps. Elle respire et inspire le respect, ça jaillit, ça éclate, tout en elle bouillonne d’une nouvelle sève de vie. Ce n’est plus la même femme. Il y a en elle quelque chose de changé.
La troisième chose, elle laisse sa cruche, elle va vers les autres et elle dit, elle parle. Elle n’est plus dominée par la honte. Un caractère nouveau lui fait dominer la situation. Elle accomplit par avance cette parole que dira plus tard l’apôtre Paul : "Si tu crois dans ton cœur et que tu le proclames de ta bouche, tu seras sauvé." Elle a un témoignage personnel à rendre, elle a quelque chose à dire. Et le miracle se fait, on l’écoute ! Elle qui autrefois essayait de se justifier, maintenant dit : "Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait." Il y a là un sous-entendu accablant pour eux. Elle semble leur dire : "Vous aussi, vous me l’avez dit ce que j’ai fait, mais vous me l’avez mal dit, vous me l’avez dit sans amour, dans un esprit légaliste. Mais lui, il m’a parlé comme personne ne m’a jamais parlé!
Et la quatrième chose, elle dit : "Venez!" Elle insiste. Ils sont subjugués et ils viennent. Ils sont déjà à moitié convertis ! Elle leur avait mis l’eau à la bouche et ils ont voulu savoir pour eux-mêmes. Et après avoir entendu le Seigneur, ils lui ont dit : "Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons mais nous l’avons vu, nous l’avons entendu et nous savons qu’il est le Sauveur du monde!"
Alors, faites comme eux. Ne vous contentez pas de ce que je dis. Venez à lui, venez à la Parole de Dieu. Il est écrit quelque part dans la Bible : "Voyez et goûtez combien le Seigneur est bon!"
Lorsqu’on va dans les foires commerciales qui se tiennent une fois l’an dans nos grandes villes, on trouve des comptoirs où l’on vous vend de tout. Et parmi les ustensiles sensés faciliter les tâches ménagères, il y a les robots de cuisine. Le démonstrateur vous fait par exemple de la "soupe-minute": il met quelques légumes, quelques ingrédients dans le robot, il appuie sur un bouton et en un instant la soupe est faite. Puis ils vous tend un verre d’échantillon de soupe-éclair qu’il vous fait respirer et il vous dit : "Allez, venez, voyez et goûtez!" Mais il ne suffit pas d’entendre l’offre. Il faut prendre le verre et goûter ce qui vous est offert.
Beaucoup de gens font la même chose quant à la vie éternelle. Ils connaissent quelque chose du Seigneur, ils en ont entendu parler, ils fréquentent les lieux de culte et vivent dans le sillage de Jésus-Christ. Ils respirent un peu de sa sainteté. Il ne serait pas exagéré de dire que le parfum de sa personne flotte parmi nous ce soir. Mais il ne suffit pas de humer au passage le parfum de la personne du Sauveur, de laisser passer un petit frisson d’émotion dans son cœur, de désirer à distance le salut de Dieu. Il est écrit : "Voyez et goûtez!" Il faut le prendre!
Dans le livre de l’Apocalypse au chapitre 3 et verset 20, le Seigneur dit : "Voici je me tiens à la porte - à la porte ça veut dire qu’il est tout près mais encore dehors - je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix - et vous avez entendu sa voix au travers de la prédication - si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui." C’est-à-dire il faut le laisser entrer. Dieu ne force jamais la porte d’un cœur. Il frappe, il demande admission. Le loquet, a-t-on dit, est à l’intérieur. Et il faut le laisser entrer et lui dire : "Seigneur, entre!" Et le Seigneur en réponse entrera avec tout ce qu’il est dans sa personne, avec ses perfections, avec le pardon, avec le ciel, avec la vie éternelle.
Nous sommes arrivés à la fin de cette rencontre. Le moment est arrivé pour vous de passer à l’action, de prendre le salut que le Seigneur vous tend et de le goûter à plein bord. Nous allons nous recueillir un instant pour une minute de prière silencieuse. A vous de lui ouvrir la porte de votre cœur et de l’inviter à entrer.
Et si les phrases ne vous viennent pas facilement, permettez-moi de vous aider par quelques paroles que j’articulerai lentement afin que vous puissiez les répéter intérieurement, les dire à Dieu comme si elles étaient les vôtres : " Seigneur Dieu, tu m’as parlé ce soir ; j’ai entendu ta voix tout au fond de ma conscience ; comme à cette femme, tu m’as dit tout ce que j’ai fait. Moi aussi j’ai vécu en marge de tes lois. Comme elle j’ai péché contre toi . Je n’ose parfois pas croiser le regard de mon propre passé . Je m’efforce de ne plus y penser mais sans succès . Je te demande pardon Je crois que pour pouvoir me pardonner tu as livré ton propre Fils à la mort . Je crois avec cette femme qu’il est le Sauveur du monde et je lui demande de me sauver. Comme elle je laisse, je casse la cruche de mon genre de vie qui te déplaît. Avec ton aide, dés ce soir, je veux vivre autrement et je veux commencer à goûter combien tu es bon ". Merci Seigneur.