Pour ceux qui auraient amené une Bible avec eux et qui désirent suivre la lecture, c'est dans le saint évangile de Marc, au chapitre 4 et au verset 35, que se lit un épisode de la vie du Seigneur. J'attends quelques secondes pour que vous trouviez la page qui s'y rapporte. "Ce même jour sur le soir, Jésus dit : Passons sur l'autre bord. Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait ; il y avait d'autres barques aussi avec lui. Il s'éleva un grand tourbillon, et les flots se jetaient dans la barque, au point quelle se remplissait déjà. Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillèrent et lui dirent : Maître, ne t'inquiètes-tu pas de ce que nous périssons ? S'étant réveillé il menaça le vent et il dit à ma mer : Silence ! Tais-toi ! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme. Puis il leur dit : Pourquoi avez-vous si peur ? Comment n'avez-vous pas de foi ? Ils furent saisis d'une grande frayeur, et ils se dirent les uns aux autres : Quel est donc celui-ci, à qui obéissent même le vent et la mer ?"
La scène que nous venons de lire se passe en Palestine, sur le lac de Génésareth aussi appelé le lac de Tibériade, d'après le nom de l'empereur Romain Tibère, ou encore la mer de Galilée. C'est une petite mer intérieure traversée de part en part du nord au sud par le Jourdain, et qui, dans ses dimensions maximum, fait à peu près 20 kilomètres de long sur 12 kilomètres de large. Ce lac se situe à l'altitude moins deux cents et huit mètres sous le niveau de la mer ; et comme les collines environnantes s'élèvent à un peu plus de 300 mètres cela donne à la région un certain relief.
A 13 dans un bateau
L'histoire que je viens de vous lire pourrait s'intituler : "A 13 dans un bateau". Les 12 apôtres plus le Seigneur, ça fait treize. Certains vont dire 13, c'est le mauvais chiffre, ça devait mal finir. Eh bien au contraire l'histoire a bien fini, grâce au treizième.
La vie, voyez-vous, c'est un voyage avec un point de départ et un point d'arrivée. Et entre ces deux points, un cheminement égal au nombre de nos années. Certains font ressembler la vie à une caravane qui traverse un désert. Nous, ce soir, nous la ferons ressembler à une traversée dans une barque, d'une rive à l'autre, voilà la vie. De la berge de la naissance à la berge de la mort. Des rives du temps aux rives de l'éternité.
Y avez-vous déjà songé ? Avez-vous déjà pensé à cette éternité vers laquelle les vents de la vie vous poussent inexorablement ? Avez-vous déjà pensé à ce grand jour, toujours trop proche, où nous allons tous aborder aux rives de la mort et de l'infini ? Vous êtes-vous déjà donné la peine de prendre connaissance de ce pays dans lequel vous allez aborder ? Vous êtes-vous donné la peine de vous arrêter un instant et de vous demander si, malgré un présent favorable, malgré une douce brise qui gonfle vos voiles de bonheur, si vous étiez prêts à aborder ? Et si une désagréable surprise vous attendait ; si au lieu d'aborder aux rives hospitalières du Royaume de Dieu, vous abordiez aux rives inhospitalières de la perdition éternelle ?
Certains vont peut-être dire : Oh ! Vous savez, moi, c'est le cadet de mes soucis, après la mort, on est bien mort : Une bonne caisse en bois de chêne, quelques grosses vis en cuivre pour fixer le couvercle, un trou d'un mètre cinquante et puis c'est fini, tout se termine au fond du trou. Oh ! Que cette espérance du néant doit être douce pour les criminels, les sans-Dieu, les pédophiles, les escrocs, les magouilleurs et arnaqueurs de tout poil, les tire-laine pour n'en citer que quelques-uns. Mais dans ce cas, pourquoi l'homme porte-t-il en lui la pensée de l'éternité ? Si l'éternité n'existe pas, Dieu l'aurait-il trompé en mettant dans son cœur cette pensée ? Cette conviction indéracinable qui fait éprouver à l'homme la crainte de l'au-delà, serait-elle le mensonge de Dieu mis dans le cœur des hommes ?
Le pluvier du Pacifique
Il y a une sorte d'oiseau que nous ne risquons pas de voir sous nos climats, c'est le pluvier du Pacifique. Le pluvier est un oiseau surprenant, en ce sens qu'il hiverne aux îles Hawaï, mais l'été il niche et a ses couvées au pôle Nord. C'est là que naissent les petits. Les parents s'occupent des jeunes pendant quelques semaines, et puis, quand le petit pluvier est assez grand pour se débrouiller tout seul, les parents se rassemblent et d'un seul coup d'aile ils font 3 mille kilomètres au dessus de l'océan et rentrent aux îles Hawaï. Les petits pluviers, eux, restent au pôle Nord ; ils grandissent, ils se développent, et puis, quand ils s'en sentent les forces, ils se rassemblent et tous ensemble ils partent à leur tour vers ces îles lointaines situées au milieu du Pacifique. Ils volent 3 mille kilomètres sur une route qu'ils n'ont jamais parcourue, sur laquelle il n'y a pas de point de repère, une erreur d'un degré les ferait se perdre dans l'immensité de l'océan, et au bout des trois mille kilomètres, ils trouvent les îles Hawaï. C'est-à-dire que Dieu a donné à l'oiseau un instinct qui ne le trompe pas. Dieu, qui n'a pas trompé l'oiseau en lui donnant la nostalgie des îles qu'il n'a jamais vues, nous aurait-il trompés, nous, en mettant en nous la pensée de l'éternité ?
Quelqu'un va peut-être dire que personne n'est jamais revenu de cet au-delà mystérieux et inquiétant ? C'est un argument qui doit être aussi vieux que le monde. Les hommes seraient-ils disposés à croire si quelqu'un en revenait ? Parce que quelqu'un est revenu de l'au-delà, ou plutôt il est venu de ce monde parallèle. Jésus-Christ, c'est l'extra-terrestre qui nous a soulevé le voile de l'au-delà ; il nous a dit ce qu'il y avait de l'autre côté. Il nous a apporté des détails qui n'étaient que la confirmation de ce que nous pressentions. Il nous a parlé de l'enfer comme personne n'en a jamais parlé. Il l'a défini avec des termes terribles. Il a parlé de la géhenne de feu. Il a parlé du feu qui ne s'éteint pas, du ver rongeur qui ne meurt pas.
Mais il nous a aussi parlé de la maison du Père, comme personne n'en a jamais parlé. Il nous a parlé du royaume de Dieu et de la cité céleste, des portes qui sont d'une seule perle, des rues pavées d'un or transparent comme du cristal, d'un lieu où il n'y a plus de pleurs, de cris, de larmes ni rien de semblable. Il nous a parlé de l'enfer et du moyen d'y échapper, et il s'est présenté en quelque sorte comme le pont qui enjambe l'abîme de l'enfer. Il nous a parlé du ciel et du moyen d'y entrer et il s'est présenté comme étant la porte d'accès au Royaume de Dieu. Et pour nous prouver au-delà de tout doute qu'il y avait un ciel, il est venu vivre la vie du ciel ici bas sur cette terre. Il a parlé comme on parle au ciel, il a aimé comme on aime au ciel.
Qu'a-t-on fait du message ? On s'est moqué de lui. Qu'a-t-on fait de sa personne ? On lui a préféré un criminel en disant "relâche-nous Barabbas et crucifie celui-ci".
Tout prévu
Non, mes amis, les hommes aiment leur insouciance. La vie, pour eux, ce n'est pas une traversée sérieuse, c'est une partie de plaisir de laquelle il faut essayer de tirer tout ce qu'on peut. Et l'on s'embarque sur les eaux calmes de la jeunesse, les voiles gonflées des grandes espérances et des grandes illusions ; le ciel est bleu, la vie est belle, on croit que ça va toujours durer et vogue la galère ! On a tout prévu pour que ça continue. On a prévu de l'argent. On a prévu un trousseau, on a prévu un métier. Et pour être sûr de n'avoir rien oublié, on a prévu des assurances de toutes espèces : Assurance accident, assurance vie, assurance vieillesse, assurances contre la grêle, contre le vent, contre la tempête, contre l'incendie, et même contre les casse-pieds. On a tout prévu. Tout, sauf… sauf l'imprévisible bien sûr, ça on ne pouvait pas le prévoir.
C'est un peu comme les disciples, ils avaient tout prévu pour la traversée. Pour rester moderne je dirai qu'avant de partir, ils ont branché leur GPS, mis leurs transistors en marche et ont écouté la voix de Monsieur météo qui annonçait un week-end parfait, pas un petit nuage dans un ciel dégagé. Rien qu'un vent de 2 à 3 beauforts. Alors, puisque le bulletin du temps était favorable ils sont partis. Seulement, ce qu'ils n'ont pas prévu, c'est que le risque zéro n'existe pas. Et ce lac de Palestine a ceci de particulier : Les hauteurs de l'Hermon assez proche dominent la vallée du Jourdain, et au moment où on ne s'y attend pas, une rapide dépression se creuse et en un instant un tourbillon fond sur le lac qui se transforme en une mer déchaînée.
C'est ça la vie ; on s'est embarqué plein d'optimisme, et la tempête est venue d'où on ne l'attendait pas. Et au moment d'atteindre le bonheur tant escompté, ou la position tant convoitée, ou l'ambition tant désirée, ou le repos tant attendu, à ce moment là, la tempête est arrivée et elle porte un nom : Elle s'appelle la maladie, l'hospitalisation, l'opération coûteuse, l'incapacité de travail, les amis qui viennent vous voir et qui vous disent sous un faux air : Prends courage, tu bêcheras ton jardin au printemps, alors qu'on lit dans leurs yeux trois lettres P. P. H. "Passera Pas l'Hiver !" Et on se retient de hurler son désespoir. Ou bien c'est la perte de la position, la trahison de l'ami ou de la petite amie, c'est la banqueroute, la faillite de l'entreprise, la mise au chômage ou l'échec aux derniers examens, et l'on se sent frustré. C'est la perte d'un être cher ou la venue d'une indésirable, la Camarde qui entre sans frapper, qui vous regarde dans le blanc des yeux et qui vous emporte.
L'imprévisible
Et pourtant on avait tout prévu. On avait d'avance jalonné les étapes de sa vie ; mais il y a des choses qu'on ne pouvait pas prévoir. On avait prévu un beau mariage, prévu qu'on aurait deux beaux enfants pas plus, seulement ce qu'on n'a pas prévu, c'est qu'il n'en viendrait pas ou qu'il en viendrait trop. Et c'est la tempête qui commence. On a acheté l'auto, on a prévu l'assurance, bien sûr, mais on ne pouvait pas prévoir l'accident. On a prévu un brillant avenir pour son enfant, mais on n'a pas prévu qu'il serait un cancre, un anormal, ou un raté ou pis, un ingrat. Alors, à un certain âge, on a prévu de reporter son affection sur ses petits-enfants. On attend de les cajoler, mieux qu'on l'a fait pour les siens, mais on n'a pas prévu la belle-fille intraitable. On a prévu l'âge de la retraite, mais on n'a pas prévu la solitude ou bien la mort avant le temps. La tempête est venue et puis, et puis on ne sait plus, on ne sait plus.
Qu'il faisait bon vivre, à Agadir, petit port sardinier sur la côte atlantique du Maroc. Climat idéal, situation parfaite. Il suffisait de travailler 4 mois par an à Agadir, pour vivre aisément le restant de l'année. On avait tout prévu, des parcs, des palaces, des buildings, des appartements de luxe. Tout était prévu pour rendre la vie heureuse à Agadir, et il s'en est fallu de 30 secondes de magnitude 7 sur l'échelle de Richter. On n'a pas pu prévoir le tremblement de terre. Et dans ces 30 secondes qu'on ne pouvait pas prévoir, la ville s'est enfoncée dans la terre jusqu'au niveau des derniers étages. Puis il y a eu les bulldozers, puis les rats, puis la chaux vive ou le DDT pour empêcher la peste. Oui on avait tout prévu, sauf ce qu'on ne pouvait pas prévoir.
Le chiffre 13
Mes chers amis, que ferez-vous au jour de la grande tempête du jugement de Dieu. Tout dépendra d'une chose, d'une seule chose, du treizième. Tout dépendra de sa présence ou de son absence. Si Jésus-Christ n'avait pas été à bord de la barque, on n'aurait jamais entendu parler, ni de Jacques, ni de Pierre, ni d'André, ni de Jean, ni des autres. Si Jésus-Christ n'avait pas été à bord, il n'y aurait pas eu de remède. Et si Jésus-Christ n'est pas à bord de votre vie, quelle voix, je vous le demande, se fera entendre au jour du vent de la colère de Dieu. Qui s'interposera entre vous et le jugement, quel avocat défendra votre cause devant l'implacable justice de Dieu que nous avons tous offensée par nos péchés ?
Jésus-Christ est-il dans votre vie ? C'est la grande question.
Quelqu'un va peut-être dire : Mais moi, j'ai le livre de Jésus-Christ, la Bible en édition de luxe ! Quelqu'un d'autre dira : Moi j'ai l'image de Jésus-Christ ! Un autre dira : Je porte sur ma poitrine, sur ma peau, la croix de Jésus-Christ.
Oh mes amis ! Je vous le demande, qu'auraient pu faire 100 bibles dans la barque, 1000 images de Jésus-Christ ou dix-mille croix miniatures dans cette barque ? Soyons sérieux, si Jésus-Christ en personne n'avait pas été dans cette barque, il n'y aurait pas eu de salut. Ce qu'il faut c'est Jésus-Christ lui-même.
Quelqu'un va me dire : Je ne comprends pas, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Pour moi c'est de l'hébreu, c'est du chinois. Avoir Jésus-Christ à bord, mais quelle est cette figure de rhétorique ? Je crois en Jésus-Christ, bien sûr, j'ai fait mon catéchisme, mon instruction religieuse, et je crois comme tout le monde, j'ai été baptisé, mais je ne saurais dire s'il est dedans ou s'il est en dehors de ma vie.
Voilà où ça ne marche pas. Beaucoup croient en un Christ qui a vécu il y a 20 siècles. Ils croient en l'histoire de Jésus. Jésus, pour eux, c'est un personnage historique qui s'estompe dans la nuit des temps. Alors on comprend que ce Christ-là ne peut pas être à bord de leur vie. Mais la Bible, elle, nous enseigne un autre Christ. Elle nous parle d'un Christ vivant, d'un Christ actuel, présent, pouvant venir vivre dans notre vie par le Saint-Esprit.
Quelqu'un va peut-être dire aussi : Voulez-vous dire que Jésus-Christ peut venir vivre en moi et prendre possession de ma vie ? C'est exactement ce que je veux dire. Et je vais d'ailleurs vous citer la Sainte Ecriture. Dans le dernier livre de la Bible, au chapitre 3 et au verset 20 Jésus-Christ dit ceci : "Voici, je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, (sous-entendu la porte de sa vie), j'entrerai, (vous avez bien entendu ?) J'entrerai et je souperai avec lui et lui avec moi".
Christ, parce qu'il est Dieu, peut entrer et demeurer dans celui qui lui ouvre la porte de son cœur. Dans l'évangile de Jean, Jésus a dit en parlant du Père, du Saint-Esprit et de lui-même (les trois personnes de la Trinité) : "Nous viendrons et nous ferons notre demeure chez lui". Alors, la grande question qui se pose, est-ce que Jésus-Christ est dedans ou est-ce qu'il est dehors ? Est-ce qu'il est en vous ou est-ce qu'il est encore à la porte ? Il n'est peut-être pas très loin, Dieu n'est jamais loin, mais ce n'est pas suffisant qu'il ne soit pas loin, il doit être à l'intérieur.
Jésus-Christ peut-il périr ?
C'est cela la conversion, c'est de lui ouvrir la porte, c'est lui dire : "Seigneur je te demande pardon de t'avoir laissé à la porte de ma vie. Seigneur entres-y aujourd'hui".
Quelle différence cela fait quand il est à l'intérieur ! Si la tempête vient, que craindrais-je, même s'il semble dormir. Jugez de ce que je vais dire : Si Jésus-Christ est à bord : Ma barque devient sa barque, mon péril devient son péril, mes circonstances deviennent ses circonstances, ma tempête devient sa tempête. Si j'ai assez de foi, au lieu de regarder la tempête, ce qui ne pourrait que me remplir de frayeur, je regarderai la face paisible de mon Sauveur et son calme deviendra mon calme. Je pose une question : Jésus-Christ peut-il périr ? Non, bien sûr, eh bien moi non plus, parce que le Seigneur a dit : "Je garde mes brebis, je les garde dans ma main et personne ne la ravira ni de ma main, ni de la main de mon Père". Quelle sécurité !
Et puis si ma foi est moins grande, je ferai comme les disciples, j'irai le réveiller et, comme eux, je lui dirai : "Seigneur, ne t'inquiètes-tu pas de ce que je péris ?" Et il aura assez d'amour pour répondre, même à mon manque de foi et pour calmer la tempête. Quelle que soit votre tempête, votre souffrance, le problème qui vous tenaille, le Seigneur peut y prendre part et le calmer. Et s'il ne la calme pas, il peut la traverser avec vous. Je veux vous en apporter des preuves :
Tempêtes apaisées
1. Une tempête faisait rage dans la vie d'un possédé par une légion de démons. En langage psychiatrique d'aujourd'hui, c'était un paranoïaque. Cet homme qui ne souffrait pas la contradiction, c'était un instable ; tantôt il était sur les hauteurs, tantôt dans les profondeurs ; il hurlait son désespoir, il se meurtrissait avec des chaînes et il meurtrissait les autres, il se flagellait, il habitait dans des endroits invraisemblables, jusque dans les cimetières ; c'était un homme invivable, un caractère absolument insupportable, qui faisait souffrir tout le monde, et de tout le monde il était celui qui souffrait le plus. Et voilà que le Seigneur, le Libérateur paraît. A peine Jésus est-il entré sur son territoire, qu'il vient se jeter à ses pieds et que, à la parole d'autorité du Seigneur, sa tempête s'apaise ; il se fait un grand calme dans sa vie et nous le retrouvons vêtu, car il était nu, assis aux pieds du Seigneur, l'écoutant comme un disciple écoute parler son Maître. Quel calme après la tempête !
2. Ailleurs, nous trouvons une femme dont le prénom est Marie, si je ne me trompe pas. Quelle tempête dans la vie de cette femme, atteinte de dérèglement de conduite, saisie par l'impureté et la concupiscence. Le vent brûlant des passions érotiques soufflait dans son corps. Partout où elle passait, elle semait la mort morale dans les foyers qu'elle détruisait par sa prostitution. Et cette femme est venue se jeter aux pieds du Seigneur, avec dans les yeux les larmes de la repentance, du désespoir et en même temps de l'espoir. Elle a baigné les pieds de Jésus de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux ; et le Seigneur lui a dit : "Ma fille va en paix, va en paix, tes péchés ne sont plus". Et le calme a fait place à la tempête. Elle est devenue une femme respectable, doublée d'une servante du Seigneur.
3. Quelle tempête aussi chez Saul de Tarse ! Cet homme était animé par de violents sentiments de fanatisme et d'intolérance. La Bible nous dit textuellement qu'il respirait la haine et le meurtre, envers l'Eglise chrétienne alors naissante. Il donne son suffrage pour la mort d'Etienne le premier martyr chrétien. Et cet homme, ayant assouvi sa vengeance dans la ville de Jérusalem, mais n'y trouvant plus de combustible pour alimenter sa violence, part pour Damas afin de déchirer l'Eglise de Christ. Quelle tempête de haine !
Et voilà que sur la route de Damas, il est rencontré par le Seigneur Jésus qui descend du ciel dans une lumière éclatante, qui le plaque au sol et qui lui dit : "Saul, Saul pourquoi me persécutes-tu ?" Il en sera aveugle pendant trois jours, et pendant ces trois jours d'obscurité il commencera à y voir clair dans son âme. Il mesurera l'étendue de ses fautes, il capitulera devant le Seigneur, il se rendra, il se convertira à lui et le vent de la haine fera place aux alizés de l'amour. Il deviendra l'apôtre qui nous écrira le fameux chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens, l'un des plus grands, si ce n'est le plus grand hymne à l'amour de toute la littérature.
4. Quel vent de tempête soufflait aussi à Béthanie, où vivait la famille tendrement unie des deux sœurs Marthe, Marie et de leur frère Lazare. Mais la Camarde, la sinistre faucheuse, est passée par là : Lazare meurt et il ne reste plus aux deux sœurs que deux yeux pour pleurer.
Mes amis, la mort est une grande tempête et il y a peut-être quelqu'un parmi nous ce soir qui, depuis des mois, voire des années, garde au cœur une plaie ouverte, parce qu'au cimetière celui ou celle que vous aimiez a été déposé dans la tombe froide. C'est une blessure qui ne fermera jamais complètement et vous êtes de ceux qui comprennent ce qu'est cette tempête-là, l'une des plus terribles qui soit.
Alors Jésus est venu à Béthanie et, en ressuscitant Lazare, il a non seulement calmé la tempête dans le cœur des deux sœurs, mais il a dirigé les regards de toutes les générations à venir au-delà de la mort, vers ce jour où il descendra du ciel, où les morts en Christ ressusciteront premièrement et où, selon ce qui est écrit, nous serons ravis tous ensemble avec lui dans la gloire. C'est ici une espérance qui calme une tempête.
5. Quelle tempête chez Etienne qui allait ouvrir la liste, hélas si longue, des martyrs chrétiens. Il est accusé par un tribunal composé d'ecclésiastiques, qui lui en veulent, non pas pour s'être mal conduit, mais pour se trop bien conduire, et cela les gêne. Il sera condamné à être lapidé, c'est-à-dire qu'on va lui briser la tête avec des pavés. Et avant qu'il sente les os de son crâne se briser, il a les yeux tournés vers le ciel, tout le monde le regarde et voit que sa figure rayonne comme celle d'un ange. C'est pourtant la tempête à son maximum, mais quand il meurt, il est écrit, non pas qu'il mourut, mais qu'il s'endormit. Il meurt dans la paix de son Seigneur parce qu'avant de mourir il a vu Jésus, debout à la droite de Dieu et prêt à le recevoir. Une tempête se calme là aussi.
6.
Je vous ai parlé de tous ces gens d'autrefois. Puis-je un instant parler de moi-même ?Mes amis, quelle tempête, quand, âgé de 20 ans, je me suis vu tel que j'étais devant Dieu, un pécheur perdu, ayant violé la sainte loi de Dieu. Quelle angoisse dans mon âme devant la mort et devant l'éternité ! Bien sûr, je ne le laissais pas voir, je jouais les fanfarons, mais un vent de panique soufflait sur mon âme à la pensée de rencontrer un Dieu que j'avais offensé. J'ai connu des heures où le sommeil me fuyait, j'ai connu des heures où les flammes de l'enfer venaient lécher mon âme. Et puis Jésus-Christ est venu. Et parce que je l'ai admis à bord de ma vie, il est venu pour calmer ma tempête.
Savez pourquoi Jésus-Christ est le seul au monde capable de calmer la tempête des hommes ? Eh bien parce que toutes les tempêtes du monde, il les a prises à son compte. Suivons-le en dehors du mur de Jérusalem. Et regardez, là-haut sur le mont Golgotha, il y a trois croix. Pour les deux de l'extérieur, la tempête est déjà terrible ; mais, oh mes amis, sur celle du centre toutes les tempêtes, tous les ouragans de l'univers, tous les ouragans moraux et spirituels sont là, qui frappent le Seigneur de plein fouet, car la Bible dit qu'il a été fait péché pour nous.
Toute la haine pour le péché qu'il y a dans le cœur d'un Dieu saint, tout ce qu'il y a d'ardeur consumante dans le cœur d'un Dieu juste, tout est là qui le frappe à la Croix du Calvaire. Les éléments eux-mêmes se déchaînent, la terre tremble, les rochers éclatent, le soleil se cache, c'est la nuit de midi et un grand cri se fait entendre, terrible : "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ?" Dans tout l'univers de Dieu, il n'y a jamais eu de tempête comme celle-là. Il prenait à son compte les tempêtes du jugement et de l'enfer qui devaient nous atteindre. Et parce qu'il a pris ces tempêtes, il peut, d'un mot, comme dans ce récit, calmer tous ces vents, toutes ces mers déchaînées, toutes ces inquiétudes, ces bourrasques qui peuplent et perturbent le passé, le présent et surtout l'avenir de votre vie.
Je l'ai invité et le l'ai reçu à bord. Ça s'est passé dans ma chambre à coucher. Ça s'est passé un soir d'été où, pour la première fois de ma vie, je me suis mis à genoux près de mon lit et en sanglots, confessant ma vie gâchée, ma vie ratée, je lui ai dit : "Seigneur je suis perdu et incapable de me sauver, mais ce soir sauve-moi". Et il l'a fait, comme ça, d'un coup, et le jeune homme qui a redescendu les escaliers ce jour-là, n'était plus le même que celui qui les avait montés.
Il était entré dans la barque de ma vie. Il s'y est installé dans un endroit bien précis ; savez-vous où ? Eh bien, lisez le texte. Dans cette barque il n'était pas à la proue, qui est devant. Il était à la poupe et la poupe c'est derrière. Et qui y a-t-il à la poupe ? Un instrument capital pour un bateau : Le gouvernail. C'est là qu'il s'est installé, au gouvernail de ma vie. Ce soir d'été, il n'est pas seulement devenu mon Sauveur, mais il est devenu mon capitaine et mon Maître. Il a pris ma vie en main et lui a donné une tout autre direction, au point que mon père, qui n'approuvait pas cette conversion m'a dit : Nous nous retrouverons dans un an ! Il voulait dire par là que cette lubie mystique ne tiendrait pas longtemps.
Mais ça a duré, ça porte toutes les garanties de durer jusqu'au bout. Et avec mon nouveau Capitaine, j'ai traversé bien des tempêtes. J'ai des amis dans cette salle qui me connaissent bien. Ils connaissent presque toutes les circonstances de ma vie, mais il y a des terribles tempêtes intérieures qu'ils ne connaissent pas. J'ai parfois eu l'impression que j'allais couler et que lui continuait à dormir. Mais il m'a sorti de tous les ouragans et de toutes les tempêtes, et aujourd'hui je suis ici devant vous pour vous dire que le Seigneur peut aussi entrer dans votre vie. Il est prêt à ôter tout ce qui fait le malheur de votre vie, c'est-à-dire votre péché. Il est prêt à prendre la barque de votre vie en main, à s'asseoir au gouvernail, à prendre les choses en main pour vous conduire vers ce que la Bible appelle le port désiré, non pas pour vous donner le vague espoir d'être sauvé un jour, mais pour vous donner la certitude que vous serez réellement sauvé, et pour faire de votre vie une traversée réussie.
La décision
Mais il faut pour cela prendre la décision de le recevoir, de l'accueillir dans son cœur. Et le recevoir dans sa vie c'est admettre implicitement qu'on l'a laissé à l'extérieur. Et c'est là le péché de l'homme, c'est d'avoir laissé Jésus-Christ en dehors de sa vie. Mais ce péché peut être pardonné ce soir. Il suffit de corriger le tir et de lui dire : "Seigneur, c'est d'accord, aujourd'hui j'ouvre, aujourd'hui je m'abandonne à toi, entre dans ma barque, viens dans ma vie".
Je ne ferai pas de pression indue sur vous. Je vous laisserai libre, parce que Dieu laisse l'homme libre de ses décisions. Il dit : "Voici je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui". Vous êtes libres de dire non à Dieu et de dire non à Christ, mais le vœu de mon cœur c'est que vous fassiez comme moi et que vous lui disiez : "Oui Seigneur, je veux t'accueillir à mon bord ce soir". Mes amis, que Dieu vous prépare à présent et qu'il vous aide pour la plus grande décision de votre vie que vous allez prendre maintenant. Et tandis que l'orgue joue en sourdine nous nous inclinons dans le recueillement et vous dites à Dieu, pour vous-même, ce que maintenant chante la chorale :
Tel que je suis, sans rien à moi
Sinon ton sang versé pour moi,
Et ta voix qui m'appelle à toi,
Agneau de Dieu, je viens.