Beaucoup d’historiens modernes se sont ralliés à la thèse d'une origine des Vaudois liée à Pierre « Valdo » (ou « Valdensis » ce qui signifie « le Vaudois ») qui commença à prêcher à Lyon vers 1175. Les anciens historiens vaudois et protestants ont pour leur part tous affirmés que la doctrine évangélique dans les Vallées Vaudoises remonte au temps des Apôtres. (Crespin, Jean Léger, D’Aubigné, Muston…)

Antoine Monastier a tout particulièrement défendu cette thèse. Voici quelques uns des arguments qu’il avance:  

1. Plusieurs auteurs font mention du mot « Vaudois » avant Pierre Valdo, par exemple Eberard de Béthune en 1160, 

2. Au cours des siècles de nombreux hommes d’église se sont opposés fermement aux dérives religieuses. Deux des plus célèbres, Vigilance (IVème siècle) et Claude évêque de Turin (IXème siècle), peuvent être rapprochés des Vaudois,

3. La présence d’une église « non romaine » dans les Vallées Vaudoises est attestée par plusieurs témoignages anciens. Atto, évêque de Verceil (945) mentionne une « Eglise séparée qui tourne en dérision le culte des saints et la messe » - Damianus (1050) parle d’un « clergé indépendant » - L'abbé Radulphe de Saint-Thron (1108) d’une « région salie par une hérésie très ancienne concernant le corps du Seigneur » - L'historien Costa de Beauregard mentionne des massacres d' « hérétiques » dans le Piémont au Xème siècle.

4. Les Vaudois du XIIIème siècle affirmaient remonter aux apôtres puisque les inquisiteurs Moneta et Polichdorf dénoncent cette thèse et essaient de les rattacher à Valdo.

5. Les écrits les plus remarquables des Vaudois sont antérieurs à Pierre Valdo (Noble Leçon et Catéchisme datés de l’an 1100,  Traité de l’Antichrist daté de 1120).