N'avez-vous pas de mémoire ?

La mémoire est chose précieuse pour l'être humain. Celui qui, au fil des ans, pour cause de maladie, ou par vieillissement, perd la mémoire peut voir très vite sa vie et son activité considérablement diminuées, jusqu'à basculer dans le néant. La détérioration rapide des neurones de notre cerveau est une tragédie qui touche de plus en plus de familles quand l'un de ses membres est atteint de la maladie de Alzheimer. Quant à celui qui, par accident, devient amnésique, c'est la vie elle même qui est amputée de tout son passé. C'est probablement l'une des pires choses qui puisse nous arriver, surtout quand on est encore jeune.


Les disciples de Jésus n'étaient certainement pas amnésiques, ni atteint de quelque dégénerescence de leur cerveau. Sans avoir de problème de mémoire particulier, ils avaient cependant des difficultés à se souvenir des oeuvres étonnantes et miraculeuses que leur Maître avaient accomplit devant eux et dont, parfois, ils avaient eux-mêmes été les principaux acteurs.


Dans la Bible, la mémoire est présentée comme jouant un rôle important pour ce qui concerne la foi. Nous oublions si facilement ce que nous avons lu et appris de la Parole de Dieu et de la personne du Seigneur Jésus-Christ. L'apôtre Paul n'écrivait-il pas à Timothée : " Souviens-toi de Jésus-Christ, issu de la postérité de David, ressuscité des morts, selon mon Evangile... " (1). L'apôtre encourageait donc son jeune compagnon de service à faire travailler et fonctionner correctement sa mémoire ; surtout pour ce qui concerne les choses spirituelles. Dans ce sens, apprendre des passages de la Bible par coeur n'est peut­être pas aussi saugrenu que cela puisse paraître.


Le chrétien a souvent bien du mal à garder, dans sa tête et dans son coeur, les vérités que Dieu lui révèle dans sa Parole et qui concerne son Royaume ; même pour les choses les plus importantes, celles qui touchent aux fondements même de la foi chrétienne. Par exemple, la signification du sacrifice du Christ sur la croix ; ou celle qui concerne sa résurrection et ses conséquences pour sa vie. Il est fort probable que ce soit l'une des raisons pour laquelle le Seigneur a institué la Cène. N'est-elle pas, pour tous ses disciples, le repas du souvenir : " Faites ceci en mémoire de moi " (2).


Ainsi, serait-il possible que, même en tant que chrétiens, nous puissions si facilement oublier l'essentiel ? A en croire Jésus, nous en sommes capables, jusqu'à en oublier le fondement même du salut : c'est à dire sa mort sur la croix dans sa signification profonde de sacrifice expiatoire pour nos péchés ; le seul moyen donné par Dieu pour notre salut, moyen sans lequel il n'y aurait aucune rédemption possible pour notre humanité. Certaines Eglises chrétiennes, au cours des siècles, n'ont-elles pas largement prouvé qu'elles oubliaient ce fondement capital de la foi ? Comme aussi les autres faits que sont sa résurrection corporelle, son ascension au ciel ou son prochain retour en gloire ?


Cette possible perte de mémoire n'avait pas échappé à Marc puisque dans l'Evangile, il nous rapporte un fait très significatif à ce sujet. Deux miracles de multiplication des pains n'avaient pas, semble-t-il, réussi à éveiller l'intelligence des disciples sur la portée spirituelle et éternelle de l'action de Jésus : celle qui concerne le salut du monde et le Royaume de Dieu. Jésus, voyant la foule immense qui le suivait pour l'écouter et pour laquelle les disciples s'inquiétaient au sujet de leur subsistance, leur avait bien dit : " Donnez-leur vous-mêmes à manger. " On sait alors quel a été leur étonnement et leur interrogation. Or qu'ont-ils donc eu à faire, sinon à distribuer à la foule les cinq pains et les deux poissons, seule nourriture qu'ils avaient emportée avec eux ! C'est ce qu'ils ont fait ; et c'est ainsi que se produisit et se reproduisit le miracle. L'obéïssance à l'ordre de leur Maître fut déterminante pour nourrir successivement deux foules, de 5000 hommes et de 4000 personnes (3).

Dès lors, on aurait pu s'attendre à un élan de foi hors du commun de la part des disciples. Il n'en fut rien ! Après la seconde multiplication, Jésus se voit obligé de les interpeller : " Êtes-vous encore sans intelligence et ne comprenez-vous pas ? Avez-vous le coeur endurci ? Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? Ayant des oreilles, n'entendez-vous pas ? Et n'avez-vous point de mémoire ? " (4). J'imagine les disciples quelque peu embarrassés !

N'avez-vous point de mémoire ? N'est-il pas vrai, qu'aujourd'hui encore, en tant que disciples du Christ, il nous arrive nous aussi d'être frappés de pertes de mémoire ? Comme si une sorte d'amnésie spirituelle s'emparait de nous. Si facilement, nous oublions l'essentiel de la Parole de Dieu. C'est pourtant elle, et elle seule, qui peut nourrir correctement notre foi pour qu'elle reste, en toute occasion, agissante et victorieuse. Si facilement aussi, nous oublions les interventions miraculeuses de Dieu dans nos vies, laissant l'inquiétude s'emparer de nous, baissant les bras devant la moindre épreuve... Alors qu'Il nous a fait tant et tant de promesses tout au long de sa Parole !

Souvent, dans les actions que nous menons en son Nom, le Seigneur se doit de nous poser les mêmes questions qu'à ses disciples. Nous l'avons vu agir tant et tant de fois et pourtant, l'incertitude et les doutes subsistent dans nos esprits ! Diverses interrogations insidieuses viennent si facilement perturber nos pensées et paralyser notre foi. Ce que nous faisons va-t-il réussir ? Avons-nous suffisamment prié ? Aurons-nous les moyens pour le réaliser ?

Ceux qui nous ont promis leur aide tiendront-ils leurs promesses ? Certes, il faut savoir, de temps en temps, se poser de telles questions pour être sûr de ne pas agir à la légère. Mais celles-ci peuvent être aussi le révélateur de nos perpétuelles inquiétudes et de tous les doutes qu'elles engendrent dans nos coeurs ! Jésus se doit alors de nous redire, comme aux premiers disciples : " N'avez-vous point de mémoire ? " Aurions-nous oublié à quel Dieu nous avons à faire ? N'est-il pas le seul Dieu véritable, Lui, le Christ, le Dieu vivant et vrai, l'Eternel à qui rien n'est impossible ? (5). Avons-nous aussi oublié qu'Il est le Dieu qui exauce les prières de ses enfants, lorsque celles-ci sont formulées avec le sincère désir de faire sa volonté et d'être conduits par son Esprit ? Ne savons-nous pas qu'Il peut faire au delà de tout ce que nous demandons et pensons ? (6).

A tout moment, souvenons-nous que notre Seigneur Jésus-Christ nous a promis d'être avec nous tous les jours jusqu'à la fin du monde. Il nous assure d'être conduits, malgré nos faiblesses et nos insuffisances. De plus, n'oublions surtout pas que c'est Lui qui nous a appelés à participer à cette grande entreprise qu'est la proclamation de son salut et l'édification de son Eglise dans le monde. N'oublions pas que, sans Lui, l'humanité entière est perdue !

L'aventure dans laquelle Dieu nous a entraînés est celle de la foi. Elle nécessite de notre part confiance, obéissance et persévérance. Ne laissons pas notre mémoire trahir notre foi. Ne laissons pas notre ennemi, Satan, agir incidieusement sur nos pensées, cherchant à effacer de notre mémoire jusqu'aux vérités les plus fondamentales de la Bible. Agissons en conséquence. C'est ainsi que nous pourrons voir la puissance de Dieu à l'oeuvre dans nos vie et dans le monde, utilisant et multipliant ici et là nos pains et nos poissons, nos semences et nos récoltes, nos oeuvres et nos communautés chrétiennes. Nous serons non seulement les participants privilégiés de l'oeuvre du Christ, mais nous en serons aussi les heureux bénéficiaires.

Alors, amis chrétiens qui m'écoutez et qui voulez suivre le Seigneur, ne perdez pas la mémoire et poursuivez la tâche qu'Il vous a confiée, sans relâche ! Et pour ceux et celles qui ne l'auraient pas encore accepté comme Sauveur et Seigneur de leur vie, ne tardez pas à le faire. Prenez maintenant la décision de vous tourner vers Lui pour être sauvés et pour être au bénéfice de la vie éternelle.

Références bibliques :

- 1) 2 Timothée 2 : 8 - 2) 1 Corinthiens 11 :24 - 3) Marc 6 : 35 à 44 et 8 : 1 à 9

- 4) Marc 8 : 17 et 18 - 5) 1 jean 5 : 20 - 6) Ephésiens 3 : 20 et 21.

Mémoire et souvenir, problème de mémoire, perte de mémoire et alzheimer