Croisades contre les albigeois, Saint Dominique et l'ordre des Dominicains, Histoire inquisition

Saint Dominique bûcher de l'inquisition

Conseil de Saint Dominique contre les cathares - Croisades contre les albigeois - vie de Saint Dominique - histoire et origine de la fondation de l'ordre des dominicains - Histoire de l'inquisition - Le tribunal de l'inquisition établi et confié aux dominicains - Seconde croisade contre les cathares - troisième croisade contre les albigeois - Succès des frères prêcheurs dominicains et de l'inquisition - histoire d'Echard inquisiteur dominicain converti.


L'inquisiteur Rainier Sacco nous apprend, que l'Italie, au temps où il vivait, vers l'an 1254, était remplie de cathares. Après avoir énuméré seize Églises de Vaudois cathares (NDE: à l'époque tous les "hérétiques" étaient mis dans le même sac), établis dans toute l'Europe jusqu'à Constantinople, il ajoute, que, si leur nombre (le nombre des "parfaits" sans doute, savoir, des principaux parmi eux) ne dépasse pas quatre mille, les croyants, c'est-à-dire sans doute tous les affiliés, sont innombrables. Outre plusieurs de ces Églises qu'il place en France, telles que les albigeoises, il nomme celle de Bulgarie, d'Esclavonie, etc. (Maxima Biblioth., P. P. ., t. XXV, col, 26 9 et suiv.)

Un mouvement aussi général et aussi opposé au culte romain d'alors n'avait pu manquer d'exciter une grande colère dans le coeur du pape, des prélats et du clergé (extrêmement corrompus à cette époque).

Ce fut, surtout contre les chrétiens évangéliques, à l'occident des Alpes, que sévit la cour de Rome. La fureur concentrée se déchaîna particulièrement, durant de longues années, dans les riantes campagnes qu'arrosent le Tarn et les autres affluents de la Garonne, dans les vallons sur la Durance (Vaudois du Luberon) et dans les plaines que baignent le Rhône inférieur et les eaux de la Méditerranée. Elle frappa sans pitié des hommes consciencieux et éclairés qui n'aspiraient qu'à rendre à Dieu un culte plus pur que celui qu'ils lui offraient lorsqu'ils étaient conduits par des prêtres romains corrompus. Ces cruelles persécutions sont connues sous le nom de croisades contre les Albigeois, nom emprunté à la ville et au territoire d'Albi, l'un des principaux centres de la religion vaudoise dans le midi de la France.

Il ne saurait entrer dans notre plan de faire l'histoire de ce grand acte d'iniquité. Un tel sujet doit être traité à part; nous renvoyons donc le lecteur, pour les détails, aux historiens particuliers. Nous nous bornons à signaler les moyens qu'employa la cour du pape Innocent III et leurs résultats.

Ce fut par des armes charnelles que le pape Innocent III, prétendument vicaire de Jésus-Christ et son clergé entreprirent de ramener les "hérétiques" dans le giron de l'Église romaine; tandis que l'apôtre qui a converti le plus d'âmes à la foi chrétienne, l'apôtre saint Paul, s'est écrié : Nous ne combattons point selon la chair, et les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles (2 Corinth., X, 3, 4), et que Jésus a dit à Pierre qui, un glaive à la main, voulait, non pas attaquer des contredisants, mais défendre la personne chérie de son divin maître : Remets ton épée dans le fourreau ( Matth. XXVI ). Le pape Innocent III commença l'oeuvre, en combinant les moyens de persuasion avec les menaces, les appels à la fidélité catholique avec les démarches insinuantes de la plus habile et de la plus astucieuse politique auprès des princes régnants (le bras séculier). Le choix d'agents, parfaitement aptes à une semblable mission, devait lui assurer le succès. Ce furent d'abord Raynier et Guy, moines de Cîteaux, nommés légats, dès 1198, dans les contrées "infestées" par l'hérésie. Le pape Innocent III leur adjoignit, en 1204, Pierre de Castelnau, archidiacre de Maguelone, avec des pleins pouvoirs.

Conseil de Saint Dominique

Mais, quelque peine qu'ils se donnassent, quelque pressantes que fussent leurs exhortations, et quelque sévères que fussent leurs menaces, la mission n'obtenait que peu de succès, lorsque l'espagnol Dominique de Gusman (ou Dominique de Guzmán), si célèbre dès-lors sous le nom de Saint Dominique, vint leur conseiller d'imprimer à leur marche une nouvelle direction.

« Considérant -dit le père Touron dans la vie de Saint Dominique- que les voies de fait, qu'on avait pratiquées jusqu'alors contre les apostats, n'avaient servi qu'à les aigrir ; que le luxe et la mollesse des catholiques scandalisaient les amis et les ennemis de l'Eglise... ; que les albigeois, au contraire, par un dehors de piété, se conciliaient la confiance des peuples et l'estime des grands...; que la cupidité et la dissolution de ceux (des prêtres ) que leur état engageait à une plus grande sainteté étaient une odeur de mort qui faisait blasphémer contre leur religion, et que les hérétiques, croyant pouvoir décrier la doctrine de ceux dont ils ne pouvaient estimer les moeurs, en profitaient pour entretenir les ignorants dans cet esprit de révolte qu'ils leur avaient inspiré contre leurs pasteurs légitimes, Dominique conclut de là qu'il fallait employer la persuasion et l'exemple plutôt que la terreur, marcher sur les traces des apôtres, en prêchant et en vivant comme eux, en voyageant comme saint Pierre et saint Paul toujours à pied, sans équipage, sans argent et sans provisions... Il ne doutait pas qu'un tel exemple ne prévînt les peuples en leur faveur, et ne reformât peu à peu les moeurs du clergé et ne confondit l'hypocrisie des hérétiques. » (TOURNON, Vie de saint Dominique, liv. V, p. 36. )

Le conseil fût suivi, les évêques et les légats eux-mêmes se firent missionnaires, et non sans obtenir certains succès. Ils ne reculèrent même point devant des disputes publiques. Mais la méthode de persuasion de saint Dominique n'ayant point, par sa lenteur, satisfait des espérances exagérées, les légats en revinrent aux excommunications et à l'emploi de la force.

Tout étant préparé, le pape Innocent III lança ses foudres contre Raymond, comte de Toulouse, l'excommunia et le maltraita dans un manifeste outrageant. Il convia en même temps le roi de France, les ducs, princes et seigneurs de cette contrée et du voisinage à une croisade contre les hérétiques, les y excitant par la promesse de leurs dépouilles et de magnifiques et éternelles récompenses dans le ciel, pour prix du sang des martyrs qu'ils auraient répandu. Obéissant à ses ordres, l'an 1209, sous la conduite du comte Simon de Montfort, commandant de l'armée, et d'Amalric, abbé de Citeaux, légat du pape, cent mille croisés (3), au moins, envahirent le Languedoc, territoire "hérétique".

Saint Dominique, irrité du peu de succès de son éloquence, appelle maintenant, à grands cris, les châtiments humains sur ceux qu'il n'a pu convertir. Un crucifix à la main, Saint Dominique apparaît lui-même au milieu des soldats, avec sa longue robe blanche et son manteau noir, ainsi que l'ange inexorable de la guerre. À entendre Saint Dominique, le fer et le feu doivent venger le ciel. À la prise et au sac de Béziers (4), l'ardeur de massacrer est telle que l'on y fait subir un même sort aux hérétiques et aux chanoines s'avançant en procession au-devant des croisés : Tuez-les tous, avait dit Amalric, le fidèle légat du pape Innocent III, sans pitié, tuez-les tous. Dieu saura bien reconnaître ceux qui sont à lui (les siens)! Des bords du Rhône à ceux du Lot, les bûchers sont, pour ainsi dire, en permanence. La confiscation des biens, les tortures, d'horribles tourments et les flammes sont réservés à tous ceux de la prétendue doctrine hérétique, que l'épée et la lance n'ont pas transpercés dans les combats.

Tandis que de farouches et avides guerriers attaquent les places fortes, les châteaux et les chaumières des albigeois, Foulques, évêque de Toulouse et ses confrères du Languedoc, Saint Dominique et ses disciples, intelligents et complaisants instruments de l'Antéchrist, font épier par leurs émissaires, dénoncent, interrogent et condamnent des malheureux sans nombre, qu'ils arrachent à leurs familles.

Des années d'expérience ayant démontré quels services signalés une association de moines intrigants, accusateurs et persécuteurs, pouvait rendre à la cause de l'oppression religieuse, le pape Innocent III approuva, l'an 1215, lors du concile de Latran IV, l'intention que lui exprima Saint Dominique de fonder un ordre de moines mendiants, de frères prêcheurs, pour la conversion et la répression des ennemis de l'Église. Et l'année suivante, Honorius III, successeur du sanguinaire pape Innocent III, confirma l'institution et constitua l'ordre des dominicains. Ces frères prêcheurs ne furent appelés que plus tard dominicains (5), du nom de leur fondateur Saint Dominique, et reçurent des privilèges spéciaux pour l'extirpation des hérétiques.

Épier et rechercher les non-croyants, les convaincre de leurs erreurs, les persuader de rentrer dans le giron de l'Église, et s'ils résistaient, dresser les actes d'accusation, faire arrêter les prévenus, informer et instruire la procédure, prononcer le jugement et le faire exécuter par l'intervention du bras séculier : tels étaient les offices dont fut chargé cet ordre des dominicains du sein duquel sortit bientôt le Tribunal de l'Inquisition, voué à jamais à l'exécration des hommes.

Dès l'an 1215, conjointement avec les évêques, les dominicains célébrèrent avec pompe ces actes de foi, auto-da-fé, comme on les appela par un déplorable abus de langage, dans lesquels ils exposaient les condamnés aux regards de la foule et les brûlaient ensuite avec une dévotion apparente, selon le cérémonial en usage dans les actes les plus solennels du catholicisme. Ô saints martyrs de la foi chrétienne ! morts de misère dans les prisons (6), dans les tortures, ou entassés sur les bûchers, vous avez été jugés dignes, comme votre divin maître, de souffrir, victimes de la haine que l'hypocrisie et la superstition ont vouée à la vérité. Comme Jésus, votre Sauveur, accusé de blasphème et condamné par les princes de son peuple, à l'heure en laquelle il proclamait devant eux l'accomplissement en sa personne des prophéties et des promesses, vous avez été, vous, ses fidèles disciples, déclarés dignes de la mort et voués au feu réservé éternellement aux impénitents, alors que vous essayiez de mettre en honneur la lumière de l'Évangile, et que vous confessiez, en opposition aux sectateurs de l'Antéchrist, le nom de Jésus, le roi de gloire! Saints martyrs, nouveaux Étiennes, puissiez-vous à l'heure de vos plus amères douleurs, lorsque la flamme flamboyait autour de vos membres, noircis et palpitants, avoir vu, comme le fidèle diacre de Jérusalem, les cieux ouverts et le Fils de l'homme assis à la droite de Dieu ! Vos derniers regards auront été ceux de la reconnaissance, et vos dernières paroles ici-bas celles de la foi triomphante. Honneur à vos cendres jetées au vent! souvenir respectueux à votre fidélité! Et surtout, plaise à Dieu que votre persévérance à confesser son nom par un culte en esprit et en vérité, et que votre fidélité jusqu'au martyre, ne soient pas un exemple perdu pour nous!

Pour atteindre le but de l'institution de leur ordre, et pour se montrer dignes de la confiance qu'on leur témoignait, les dominicains, aussi haineux que fanatiques, parcoururent les villes et comtés du Languedoc, établissant en divers lieux des tribunaux provisoires d'inquisition. Ils eurent la barbarie de décider que les enfants hérétiques, âgés de plus de sept ans, seraient passibles de la peine du bûcher, comme parvenus déjà, à cette époque de leur vie, à l'âge de raison. Le cardinal Conrad, nouveau légat du pape, en 1222, soutint avec véhémence ce tribunal sanguinaire de l'inquisition. La fureur des inquisiteurs, accrue par son appui, exaspéra à un tel point les peuples du Languedoc, que l'on courut de toutes parts aux armes. Conrad, s'armant des foudres romaines, lança l'excommunication, appela ses fidèles sous les drapeaux, invoqua à son aide la guerre et la destruction, et prêcha une nouvelle croisade contre les Vaudois albigeois.

Raymond VI était mort, ainsi que son ennemi Simon de Montfort; leurs fils, Raymond VII et Amauri, croisèrent, comme leurs pères, le fer l'un contre l'autre sur les champs de bataille. Louis VIII, roi de France, se plaça à la tête des amis du pape, qui commirent partout des cruautés inouïes.

On interdit spécialement aux laïques de conserver chez eux les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament (Bible), à l'exception des psaumes. On défendit, surtout, de traduire aucune partie de la Bible en langue romane (provençal ou langue d'oc). (La corruption des moeurs du clergé et les doctrines nouvelles comme célibat obligatoire, sacrifice de l'eucharistie, culte des images, de la vierge ou des saints, ... y sont trop clairement condamnés).

L'hérésie, toutefois, ne disparaissant pas et faisant même des progrès sur quelques points de ces contrées désolées, Grégoire IX, pontife romain, attribuant ce mal à la négligence des évêques, plus occupés de leurs affaires temporelles que du salut de leurs ouailles, prit la résolution de leur enlever la connaissance du fait d'hérésie, pour la transporter aux seuls frères prêcheurs dominicains, et accorda cet immense pouvoir aux élèves de Saint Dominique, par un décret du 12 avril 1233, dans le diocèse de Toulouse principalement, et dans celui des archevêques (7) de Bourges, Bordeaux, Aix, Arles, Auch, Narbonne, Vienne et Embrun. Il mit les inquisiteurs dominicains sous la protection spéciale des comtes de Toulouse, de Foix, et des autres seigneurs, ainsi que des sénéchaux de France, avec l'obligation pour ceux-ci de leur prêter assistance toutes les fois qu'ils en seraient requis. À la suite de ce bref, des tribunaux d'inquisition furent érigés et demeurèrent en permanence à Toulouse, Carcassonne, Avignon, Montpellier, Albi et Cahors. Partout on les reconnut, et jusqu'à la dernière création du parlement de Toulouse, l'an 1444, leurs jugements furent exécutés sans appel.

Est-il nécessaire d'ajouter que les frères prêcheurs dominicains inquisiteurs se montrèrent dignes de la confiance pontificale. Ils déployèrent un zèle sans égal, une sévérité indicible, ne s'astreignant à aucune règle, ou plutôt les enfreignant toutes. Les dominicains pénétrèrent dans les secrets des familles, armèrent les parents, les amis les uns contre les autres, exaspérèrent et abreuvèrent de douleurs toutes les âmes généreuses. Aussi, les dominicains atteignirent enfin leur but. Les prisons de l'inquisition regorgèrent de victimes et durent souvent être agrandies ; les bûchers s'élevèrent de toutes parts. Tout ce qui ne renonça pas à ses convictions, et qui ne réussit pas à se cacher ou à dissimuler sa foi, périt dans les flammes ou succomba lentement dans les cachots. On estime que, dans les cinquante premières années de ce siècle, un million d'albigeois perdirent la vie, victimes de la haine, de la barbarie et de la superstition de l'Église romaine.

Ces développements sont, pour la plupart, empruntés à l'Histoire de l'Inquisition en France, par M. de Lamothe-Langon; Paris, 1829.

Hélas! en exterminant et en emprisonnant la généralité des chrétiens vaudois, là où ils avaient obtenu les plus beaux succès, en ne leur laissant aucun repos, les inquisiteurs dominicains avaient réussi à arrêter les progrès du réveil magnifique que le retour aux saintes Écritures, à la saine et ancienne doctrine évangélique, avait opéré. On put sans doute alors se flatter de l'étouffer bientôt tout-à-fait.

De tels résultats réjouirent la cour de Rome; elle se hâta de poursuivre son oeuvre infernale et d'employer les mêmes moyens dans tous les lieux où l'hérésie lui fut dénoncée, partout où le pouvoir séculier se soumit au rôle d'instrument de ses vengeances et d'exterminateur de ses propres sujets.

Les Vaudois d'Allemagne eurent aussi leur tour et ne purent échapper à la persécution de l'inquisition. On en saisit quatre-vingts dans la seule ville de Strasbourg, dont la plupart furent livrés aux flammes. Le fameux inquisiteur Conrad de Marpurg recourut à un moyen sûr de convaincre les accusés ; il les soumettait à l'épreuve du fer rougi au feu. L'an 1233, un grand nombre d'hérétiques furent également brûlés en divers lieux de l'Allemagne par les soins de ce même moine dominicain prêcheur et inquisiteur, qui, enfin, paya ses exactions par une mort violente. Dans le cours du siècle, l'on renouvela souvent les mêmes supplices. Matthieu Paris rapporte que, l'an 1249, on condamna aux flammes quatre cent quarante-trois hérétiques, en Saxe et en Poméranie.

Parmi les victimes qui appartenaient à la Germanie, l'on vit avec étonnement à Heidelberg, l'an 1234, un inquisiteur, le moine dominicain Echard, ancien persécuteur des Vaudois, monter à son tour sur le bûcher. L'esprit de Dieu l'avait atteint pendant qu'il faisait subir des interrogatoires aux accusés; leur constance au milieu des supplices l'avait subjugué à l'Évangile. Beau triomphe de la foi! - Nous sommes sans renseignements sur ce qui se passait en Italie.

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(2) On peut conclure de cette citation, selon nous, que Thomas, qui avait fait partie de la croisade contre les albigeois, et qui laissa tranquilles les Vaudois des Vallées piémontais, à ce qu'il parait, n'était pas encore leur souverain. Ce serait donc plus tard que les marquis de Luserne se sont soumis à la maison de Savoie.
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(3) il y a des auteurs qui portent infiniment plus haut la force de cette armée du comte Simon de Montfort.
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(4) Dans la première campagne de la croisade contre les cathares.
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(5) Presqu'en même temps (que l'ordre des dominicains de Saint Dominique), saint François d'Assise formait un second ordre de moines mendiants, Connus sous les noms de frères mineurs et de franciscains. Ils se montrèrent les dignes émules des dominicains.
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(6) L'un des plus barbares supplices de l'inquisition consistait à emmurer, c'est-à-dire à mettre le patient entre quatre murs, à le nourrir chétivement par un guichet, ou même à l'y laisser périr de faim...
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(7) Lieux, sans doute, où les progrès de l'hérésie se faisaient remarquer.

 

vie de saint Dominique et les dominicains: Histoire de l'Inquisition et des croisades