En préambule je voudrais dire que le thème de l'existence de Dieu peut être appréhendé de 2 manières différentes:
Approche subjective: Oui Dieu existe, je le crois, je le sais, je le sens, je l'expérimente. Oui, nous avons une révélation de la part de Dieu: c'est la Bible, je m'en nourris chaque jour depuis 30 ans!
Avec Frossard plusieurs peuvent dire: «Dieu existe: je l'ai rencontré!»
Sans vouloir toucher à la force de ces témoignages, reconnaissons que de telles déclarations ont aussi leur faiblesse et leurs limites. D'autres croient d'autres choses et expérimentent d'autres choses.
Approche objective: Si Dieu existe et si la Bible est la révélation concrète de sa pensée nous devons trouver des traces et des évidences de l'existence de Dieu et de sa révélation, celles-ci étant accessibles à tous les hommes.
L'approche objective du problème nous impose de considérer 2 hypothèses: soit Dieu existe soit Dieu n'existe pas. Dans les deux cas il y aura une démarche de foi.
Dieu existe: J'accepte que je ne peux ni le comprendre ni l'expliquer et que je ne peux le connaître que s'il veut se faire connaître à moi.
De grands hommes de science ont été convaincus:
Sir Isaac Newton a pu dire: «En l'absence de toute autre preuve, la considération de mon pouce suffirait à me prouver l'existence de Dieu.»
Plus récemment le Professeur Alfred Kastler, Prix Nobel de Physique, écrivait: «L'idée que le monde, l'univers matériel, s'est créé tout seul me paraît absurde. Je ne conçois le monde qu'avec un Créateur, donc un Dieu. Pour un physicien, un seul atome est
si compliqué, si riche d'intelligence, que l'Univers matérialiste n'a pas de sens...» (Foi chrétienne et athéisme dans le mouvement scientifique contemporain, p 23)
Dieu n'existe pas: Je suis obligé de croire que j'existe par hasard, grâce à un processus évolutif qui, miraculeusement, ne partant de rien aboutit à un chef d'oeuvre, en violant constamment les lois fondamentales de la science et du simple bon sens.
Avez-vous déjà constaté que les choses s'amélioraient par elles mêmes lorsque vous les laissiez à l'abandon? Moi pas!
Voici le témoignage courageux d'un savant contemporain athée: Jean Rostand.
En tant que biologiste et évolutionniste il donne ses conclusions:
On ne peut que croire en l'évolution, on ne peut jamais que croire, et toute la différence est entre les sages qui savent qu'ils croient et les téméraires qui croient qu'ils savent.
1.1 Contradiction fondamentale de l'athéisme
Nous considérerons 2 a priori
1.1.1 A priori numéro 1
Tout scientifique part de l'a priori que l'univers et la nature sont cohérents et régis par des lois que l'on peut découvrir. Plus encore, il sait que la découverte d'une loi l'amènera infailliblement vers la découverte d'autres lois. Si tout était
chaotique une telle recherche ne pourrait avoir d'existence, et cela pour 2 raisons:
parce que l'homme - étant lui-même irrationnel, incohérent et inorganisé - ne se poserait aucune question et ne demanderait aucune explication: dans un tel contexte la recherche scientifique ne saurait exister.
parce que, de toute façon, il n'y aurait rien à découvrir (sinon l'absence de lois et la constatation de l'anarchie, de l'aléatoire et du chaos)
Pourtant les lois existent et toute loi implique un législateur; une réalisation aussi merveilleuse que le monde réclame une intelligence et une intention; la cohérence intellectuelle voudrait que ceux qui cherchent à découvrir des lois soient aussi prêts
à rechercher Celui qui les a établies.
1.1.2 A priori numéro 2
Les athées - comme leur nom l'indique - partent de l'a priori irrationnel que Dieu n'existe pas. D'autres, moins absolus, disent limiter leurs recherches à la physique, ne voulant pas entrer dans la "métaphysique" (= ce qui suit les questions de physique)
Jean Rostand déjà cité, expliquait sa croyance en l'évolution par le fait qu'il avait dit "non à Dieu" et il confessait aussitôt après son trouble intérieur face à ce rejet:
«je suis un obsédé, disons le mot, obsédé, sinon par Dieu, du moins par le non-Dieu. Ah! oui!»
Une telle honnêteté est rare et il convient de la souligner.
Refusant même l'hypothèse d'une puissance créatrice, extérieure et supérieure à l'homme, les plus grands hommes de science athées en sont réduits à tâtonner en proposant des théories qui les laissent souvent sur leur faim. L'un d'entre eux s'exprime de
cette manière: «Triste matérialisme, que celui qui impute à un hasard, imprévisible avant, injustifiable après, la façon dont s'est déroulée l'histoire du monde»
(Professeur Kahane, matérialiste et rationaliste)
Ces deux honnêtes confessions montrent que l'athéisme n'est pas naturel, il est un choix volontaire, plus encore il est un rejet volontaire, il est une opposition à la pensée qui se trouve naturellement dans tout être humain: la pensée de l'éternité, la
pensée d'un Dieu Créateur.
Faites visiter une galerie de peintures à un enfant: il vous demandera naturellement: Qui a fait ce tableau? et vous lui répondrez: c'est tel peintre
Faites visiter un salon automobile et l'enfant vous demandera la «marque» de tel ou tel véhicule. Vous lui répondrez que c'est une Ferrari (sous entendu: elle a été concue par les ingénieurs des bureaux d'étude de Ferrari)
Faites-lui visiter un muséum d'histoire naturelle et l'enfant vous demandera de la même façon: «Qui a fait tout cela?» Vous lui répondrez alors: «cela s'est fait tout seul, au cours des temps»...
Quelqu'un a dit «l'athéisme est la perversion de la raison»; la Bible dit: «se disant sages ils sont devenus fous».
Selon la prophétie de Daniel- faite il y a 26 siècles - la connaissance devait augmenter à la fin des temps ( )... Mais bien d'authentiques savants nous font parfois penser à des hommes aveuglés gravissant un escalator à l'envers: ils montent marche
après marche avec une pugnacité qui force le respect mais ils ne se rapprochent pas pour autant du but: «plus ils découvrent de choses plus ils découvrent de choses à découvrir». L'oasis lointaine n'est qu'un mirage: elle s'éloigne aussi vite qu'on s'en
approche.
Il y a 3000 ans le sage roi Salomon disait de cette sorte de recherche:
«J'ai appliqué mon coeur à rechercher et à explorer par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux: c'est une occupation ingrate que Dieu a donnée aux fils des hommes afin qu'ils s'y fatiguent.» Ec 1:13
Beaucoup d'hommes honnêtes s'y sont fatigués. Pourquoi n'ont-ils donc pas voulu, en vrais scientifiques, considérer toutes les hypothèses pour découvrir La vérité? Leur recherche n'en aurait pas souffert, bien au contraire; il est d'ailleurs significatif
que, au cours des siècles, les plus grandes découvertes ont été faites par des croyants.
La Bible dit:
"l'insensé a dit en son coeur, il n'y a point de Dieu" (Ps 14.1)
Ainsi l'affirmation gratuite de la non-existence de Dieu apparaît comme une déchéance de l'homme qui renie ses origines, même si, dans d'autres domaines il y a souvent la manifestation d'une intelligence brillante, témoignage indirect mais intéressant des
capacités que Dieu a données à l'homme fait «à sa ressemblance».
1.2 Les limites humaines
Rejetant l'idée même de Dieu l'homme ne peut connaître ni comprendre l'histoire du monde ni sa propre histoire; le risque devient alors grand de raconter des histoires, logiques, plaisantes mais fausses.
Sans porter atteinte ni à la notoriété ni à la valeur de ses auteurs mondialement connus je voudrais simplement faire quelques remarques sur un livre récent intitulé :
"La plus belle histoire du monde, Les secrets de nos origines"(Seuil 1995)
Voici ce qu'on peut lire en page 4 de couverture:
« D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? Voilà bien les seules questions qui valent d'être posées. Jusqu'à présent, seules la religion et la philosophie y répondaient. Aujourd'hui, la science, elle aussi, s'est fait une opinion:
elle a reconstitué l'histoire du monde. C'est la même évolution qui, depuis 15 milliards d'années, pousse la matière à s'organiser, du Big Bang à l'intelligence. Nous descendons des singes, des bactéries, des galaxies. Et notre corps est composé de
particules issues de la nuit des temps.
Voici le premier récit complet de nos origines, à la lumière des connaissances les plus modernes. L'univers, la vie, I'homme ...
Trois actes d'une même épopée racontés dans un dialogue sans jargon. Qu'y avait-il avant? Comment la vie est-elle née de l'inanimé ? Cette évolution va-t-elle se poursuivre ? Est- elle compatible avec la foi ? C'est assurément la plus belle histoire qui
nous est offerte ici. Puisque c'est la nôtre.» D. S.
(J'aime bien cette dernière phrase à double sens. On peut la comprendre aussi de cette manière: «C'est assurément la plus belle histoire inventée par l'homme qui nous est offerte ici. Puisque c'est nous qui l'avons inventée ... »)
Hubert Reeves, astrophysicien, enseigne la cosmologie à Montréal et Paris...
Joël de Rosney, ancien directeur à l'Institut Pasteur est directeur à la Cité des Sciences...
Yves Coppens, professeur au Collège de France, est le co-découvreur de Lucy...
Dominique Simonnet, est rédacteur en chef-adjoint à L'Express...
Les limites des plus grands hommes de science apparaissent de façon évidente dans leurs propres déclarations.
1.2.1 Théoriser sans prouver
Bien que le titre annonce de façon inexacte "les preuves du Big Bang", (p31) le texte le présente comme une théorie scientifique (p 31 et 39) donc comme une simple hypothèse de travail.
Notons que la notion de «commencement, si longtemps rejetée, est globalement acceptée aujourd'hui par la communauté scientifique. Ainsi, après des millénaires de tergiversations, les scientifiques en reviennent à ce que la bible déclare simplement depuis
3500 ans dans son premier livre, dans son premier chapitre, dans son premier verset, et dans son premier mot: Béréchit = «Au commencement» Dieu créa les cieux et la terre".
1.2.2 Croire sans voir
Le livre est présenté, de façon fort pédagogique, sous forme de questions-réponses.
Le journaliste pose les questions, les scientifiques répondent:
Question: Comment peut-on décrire le Big-bang si on ne peut pas le voir?
Réponse: - On en voit de nombreuses manifestations.... (p 31)
Cela m'amène à poser 2 questions:
Pourquoi tant d'hommes rejettent-ils l'idée de Dieu en disant "je ne crois que ce que je vois" alors que les plus grands scientifiques de la fin du XX ème siècle croient des choses qu'ils ne voient pas mais dont ils peuvent vérifier les manifestations?
Pourquoi ceux qui croient en Dieu devraient-ils accepter dans le domaine des sciences ce que certains scientifiques disent ne pouvoir accepter dans le domaine de la foi? La foi dans le domaine de la foi est logique, la foi dans le domaine des sciences
est illogique.
1.2.3 Constater sans expliquer
Question: Pourquoi l'univers n'est-il pas resté à l'état de purée? (Notons au passage que la Bible parle de chaos) Qu'est-ce qui l'a incité à s'organiser? (p 39)
Réponse: Ce sont les quatre forces de la physique:
La force nucléaire
La force électromagnétique
La force de gravité
La force faible
Il est intéressant de noter que les scientifiques cherchent à «unifier ces forces» (p 44), actuellement elles se réduisent en une surprenante «trinité»
La force nucléaire
La force de gravité
La force électro-faible (composée des forces faible et électromagnétique, cette dernière étant composée des forces électrique et magnétique)
Question: - Mais d'où viennent-elles, ces fameuses forces ? (p40)
Réponse:- Vaste question, à la limite de la métaphysique...
Pourquoi y a-t-il des forces ?
Pourquoi ont-elles la forme mathématique que nous leur connaissons ?
Nous savons maintenant que ces forces sont partout les mêmes, ici et aux confins de l'univers, et qu'elles n'ont pas changé d'un iota depuis le Big Bang....
Question: - Comment peut-on expliquer que les forces soient à ce point immuables ? (p 41)
Réponse:Sur quelles tables de pierre, comme celles de Moïse, ces lois existent-elles ?
Se situent-elles « au-dessus » de l'univers, dans ce monde des idées chères aux platoniciens ?
Ces questions ne sont pas nouvelles; on en discute depuis deux mille cinq cents ans. Les progrès de l'astrophysique ont remis ce débat philosophique à l'ordre du jour sans nous permettre pour autant de le résoudre. Tout ce que nous pouvons dire, c'est
que, contrairement à l'univers qui n'arrête pas de se modifier, ces lois de la physique, elles, ne changent pas, ni dans l'espace ni dans le temps. Dans le cadre de la théorie du Big Bang, elles ont présidé à l'élaboration de la complexité. De surcroît,
les propriétés de ces lois sont encore plus étonnantes. Leurs formes algébriques et leurs valeurs numériques paraissent particulièrement bien ajustées.
Question: - En quoi sont-elles «ajustées »? (p 42)
Réponse: -Nos simulations mathématiques le montrent: si elles avaient été très légèrement différentes, l'univers ne serait jamais sorti de son chaos initial. Aucune structure complexe ne serait apparue. Pas même une molécule de sucre.
Un autre astrophysicien, américano vietnamien, Trinh Xuan Thuan (TXT) de l'université de Virginie, considéré mondialement comme un physicien «pure race» s'offre le luxe, au beau milieu d'un ouvrage scientifique (La mélodie secrète), d'un chapitre
plaidoyer sur ... l'existence de Dieu. Et de dire que l'univers a un dessein, un dessein mis en place et réglé par Dieu lui même, en constatant que
«le réglage initial est d'une virtuosité époustouflante: on pourrait le comparer à l'habileté d'un archer qui réussirait à planter sa flèche au beau milieu d'une cible carrée de 1 cm de coté, éloignée de 15 milliards d'années lumière ...»
Conclusion
Au point actuel des connaissances nous voulons simplement noter que beaucoup de scientifiques croyants ou non croyants sont actuellement d'accord avec ce que la Bible dit depuis des millénaires, savoir:
qu'il y a eu un commencement
qu'il est acceptable de croire des choses que l'on ne voit pas dans la mesure où nous en voyons des manifestations
que l'homme est limité et ne peut pas tout expliquer
qu'il y a une «trinité de forces» extérieure à l'homme qui est différente, qui est au delà de l'homme et de la création, qui est présente partout, immuable, parfaite.
Reconnaître cette «Force» qui a présidé à l'origine du monde n'est-ce pas - ne jouons pas sur les mots - reconnaître l'existence de Dieu et sa puissance en création?
Oui faisons nôtres les déclarations des prophètes d'antan:
Levez vos yeux en haut, et voyez! Qui a créé ces choses, faisant sortir par nombre leur armée? Il les appelle toutes par nom. Par la grandeur de son pouvoir et de sa force puissante, pas une ne manque. (Es 40.26)
Nul n'est semblable à toi, ô Éternel! Tu es grand, et ton nom est grand en force...
C'est lui qui a fait la terre par sa puissance, qui a établi le monde par sa sagesse, et qui, par son intelligence, a étendu les cieux. ()
Pierre Oddon
Comme pour toute conférence bien des pensées ont été empruntées dans divers livres