Marc Odon de Valdrôme

Etymologie du nom vaudois ODDON/ODON/ODIN

Source: I NOMI DI FAMIGLIA DELLE VALLI VALDESI (OSVALDO COISSON) page 119

n°632 ODIN -ODINO - ODDINO (Oudin, Audino, Oddin, Oding)
Attesté à Angrogne en 1481.
de la racine germanique « odo » = richesse.
>Nom d'origine germanique ou scandinave, importé dans Vallées vaudoises via les Lombards [en latin, Langobardi puis Lombardi. Originaires de la Baltique, ils envahissent l'Italie en 568.], Odin est le nom d'une des divinités principales de la mythologie nordique.
Noms de lieux: Bars d 'Udin (Rora), l'Udina (San Giovanni), I Udin (San Giovanni}, li Udin (Angrogne), Villar Audino ou Pra Odin « Prustin » . Prarostino (Prarostino).
Nom attesté parmi communautés vaudoises en Argentine, Uruguay, USA
Recensement de 1964: Angrogne 68 -San Giovanni 28 -Torre Pellice 22 · Prarostino 6.
Pâques piémontaises 1655 1687 (66) Glorieuse Rentrée (5) 1889 (33).

n°633 Odo . Odon Pragelato en 1265 (Odo), Arvieux [Queyras] en 1332 (Odon).
de la racine germanique « odo » = richesse. [cf article "ODIN"]
De ce nom dérive le toponyme Piodon (Pinasca), contraction de: Podium Odonis (selon Ernst Hisch).

Marc ODON galérien vaudois

ODON ou MARCODOU, Marc. Né vers 1661, fils de Claude et Jeanne Jaubert, frère de Marie (réfugiée à Genève) ; tailleur de pierres. De Valdrome (26310). Condamné en Dauphiné comme Vaudois, le 10 décembre 1689. Mort à l’hôpital le 7 juillet 1708. Sur La Gloire (à Marseille) en janvier 1690. N° écrou : 11830.
Source: Les Galériens Protestants (musée du Désert)

Numéros d'écrou 11806 à 11837: condamnés à grenoble le 10 décembre 1689 comme vaudois (plus de 30 personnes!)

Dans "la glorieuse rentrée" on a des infos qui se recoupent avec de légères variantes (dates, numéro d'écrou):

Oddon, Odon Marc, ou Marcodon, de Valdrôme en Dauphiné, 34 ans Arrêté à St-Clément, près Embrun, le 7 septembre 1689, condamné à Grenoble le 23 novembre, mené aux galères en janvier 1690. N° 21.830. Sur la Gloire. Mort à la peine le 7 juillet 1708.

ODOS ou ODON, David. Né vers 1664, fils de Michel et Alix Bonard, époux de Jeanne Pranier ; peigneur de laine. De Montmaur (26150). Condamné à Grosmodan comme Vaudois, le 12 octobre 1689. Mort à l’hôpital le 15 novembre 1697. Sur la Gloire à Marseille N° écrou : 11664.

Montmaur: le musée du Désert indique "Montmaur-en-diois (26150)" (où plusieurs Odon/Oddon (Daniel, Abraham, Noël, Noé, Jean, David, Michel, Adrien) sont listés parmi Consuls et maires de Montmaur-en-Diois). Il y a aussi Montmaur entre Valdrôme et Gap, haut lieu de la réforme d'où plusieurs Odon réfugiés en Suisse sont signalés (Catherine Odon et de sa sœur Ève)

Les galères des protestants

En 1662, au tout début de son règne, Louis XIV crée le Corps des galères, qui subsistera jusqu’en 1748. A son apogée entre 1690 et 1700, le corps des galères en comprend quarante, douze mille rameurs, trois mille officiers et matelots, quatre mille soldats. Cette flotte royale se compose de bâtiments hors norme dont la particularité est de voguer aussi bien à la voile qu’à la rame. À sa tête se trouve la Réale de France, galère "extraordinaire" commandée par le général des galères qui se distingue par des dimensions presque exagérées et une décoration somptueuse, à la hauteur des aspirations monarchiques. Couvertes de sculptures ostentatoires, ruisselantes d’or, les galères dissimulent des bagnes flottants qui exhalent en permanence des relents de misère.
A l’arsenal de Marseille, dessinateurs et sculpteurs rivalisent d’imagination et de talent pour parer de sculptures allégoriques la poupe des neuf réales qui y sont successivement construites de 1662 à 1748.

A bord de la galère, la vie des condamnés est un enfer. Ils doivent ramer jusqu'à l'épuisement, sous les injures, dans la crasse et les poux. Et malgré tous leurs efforts, la galère n'avance pas très vite : huit kilomètres par heure.
Les galériens sont en majorité des prisonniers de droit commun, quelques uns sont des esclaves, peu sont volontaires de la "bonevoglie". Après la révocation de l'Édit de Nantes, en 1685, de nombreux protestants furent envoyés aux galères. Jean Marteilhe, protestant condamné aux galères, décrit dans ses mémoires leurs dures conditions de vie à bord. La chiourme, ou ensemble des rameurs, est installée sur les bancs ; au pied de chaque banc est disposée une planche sur laquelle le galérien se couche le soir venu et deux marchepieds auxquels il est enchaîné. A la poupe, se dresse le "carrosse", logement des officiers, décoré de sculptures et d’un dais. Le fanal, qui surmonte le tableau arrière, mesure à lui seul un mètre soixante-dix ; on y brûle douze livres de chandelle à la fois.

ODON de Valdrôme réfugiés en Suisse

Notice n°30180

    NAT assistance a La Chaux-de-Fonds de 1688 a 1694 (nom de l'archive)
    DAT 1689 10 18
    SOM l.01(pour tous)
    ORP Dauphine
    ORC Diois
    ORL Valdrome
    COM attestation du 7 aout 1689 de BOURNAT.
    NOR ODON Daniel

Compagnons protestants sur la galère "la Gloire"

Sur la galère la Gloire:

Marc Audout (Odon)
Jean Gansse
Etienne Sermes
Joseph Serbière
Jean Vincent
Pierre Chapelle
Jean Chapelle
Jacques Brujat
David Bersot

Dans le livre Histoire des églises du désert chez les Protestants de France ..., Volume 1 Par Charles Coquerel page 504 (Odon est orthographié Audout)

NB: Aucun des 7 autres protestants avec lui sur "la Gloire" n'est listé comme vaudois (dans "la Glorieuse rentrée").

Autres Odon ou Odin ayant participés à la "glorieuse rentrée"

Odos ou Oddes, de Montmaur en Dauphiné, condamné par l'Intendant, le 12 octobre 1689. Peut-être le même que David Odon ou Odou, qui était sur la Gloire à Marseille, vers 1695.

Odin Daniel, de Prarustin, capitaine. Blessé à l'attaque de la Tour, le 25 juin 1690.

Odin Jean et son père, d'Angrogne (déposition Rivoir). Le père a pu être le même que.

Odin Pierre, d'Angrogne, créé major à Sibaud, le 2 septembre, pour assister Turel et Arnaud dans le commandement général. Il signe avec (Henri) Arnaud les lettres officielles écrites de la Balsille. A. 1710, suivi par Lantaret, a déplacé le P. qui accompagne Arnaud pour dire Pasteur, et a écrit P. P. Odin, dont Th. Gay a fait, sans autre, Pierre Philippe Odin. Il accompagna Arnaud et Friquet, lorsqu'ils apportèrent au Duc le courrier saisi à Sestrière. A la p. 156 il est appelé par erreur Pierre Pin. Ancien des Odins dès avant 1686, il fut député au Synode de 1694. En novembre 1719, S.r Pierre Odin le major était déjà mort; son fils que dessus, S.r Jean, était « arrivé depuis peu de Suisse ».

Galériens qui avaient été faits prisonniers au Jaillon et à Salbertrand

NEUVIÈME JOURNÉE.

Aux 116 (36 + 80) pris au Jaillon et à Salbertrand par les Français, il faut en ajouter deux ou trois autres, qui, mêlés aux fuyards, furent ensuite reconnus et arrêtés. On arrive ainsi au nombre de 120 malheureux qui, conduits à Grenoble, y furent condamnés, le 12 octobre, par le Parlement et par l'Intendant de Bouchât. Ils tiraient des billets au sort: un tiers pour être pendu (on peut croire que ce fut le cas des capitaines Privât et Lucas), un tiers pour servir dans l'armée, un tiers pour les galères. La liste de 2224 forçats pour la foi, publiée dans la France Protestante (2. de éd., VI 213), permis de retrouver les noms des quarante condamnés à cette peine le 12 octobre.

Ce sont: Etienne Armand, Jean Arnaud, Jean Bernatou, Jean Berru, Jacques Blanc, Daniel Boine, Pierre Bonnet, David Bourrier, Alexandre Brunei, Joseph Caffarel, Pierre Chapoulon, Abraham Daudé, J. François Dumoulin, Michel Gasajel, Jean Genre, César Gros, Jean et Pierre Laurent, Jean Marcellin, Antoine Mercier, Philippe Michel, Jean Monastier, Jean Musseton, Odos (David Odon), Matthieu Pellanchon, Benoit Peter, Pierre Pottier, Jean Pravilierm, Marc Antoine Reboul, Pierre Robert, Pierre Roux, François Sabatier, Etienne Schnioy, Abraham Touvenin; en outre, Inouïs Du- clos, arrêté le 26 août (surlendemain de la bataille) à la Romadache et Marcodon (Marc Odon) arrêté le 7 septembre (style nouveau, donc quatre jours après la bataille) à St-Clément, en Embrunais.

Les journées septième et huitième coûtèrent donc aux Vaudois plus de 400 hommes, soit près de la moitié de leur effectif.

On montre encore à Joussaud, au-dessus du village, le bois dans lequel les Vaudois auraient campé.

Turel

Arrêtés le 16-26 septembre, Turel et ses compagnons furent condamnés le 23 novembre, sans doute en même temps que ceux qui avaient déserté quelque temps auparavant et que les blessés livrés par Pastre Gonnet. On retrouve aux galères 25 de ces infortunés, tandis que nous voyons qu'il n'y eut que 13 exécutions à mort. Le Roi fit grâce de la vie à quelques-uns, parce qu'il avait besoin de bras pour ses galères. Ces 25 forçats sont, outre le frère de Turel, Jean Archimbaud, François Augier, Jean Bancilhon, Jacques Blanc, Antoine Bouvène, Jean Commerc, Pierre Didier, David Enton, Hector Escoffier, Louis E staile, Etienne Fer, Jean Gachon, arrêté à Embrun, Jean Garnier, Barthélémy Gauma, Alexandre Gleize, Jacques Juventin, Isaac Lunadier, Jean Marin, Marc Odon, Etienne Pastre Friquet, Etienne Tardieu, Isaac Thaulier, André Thiers, arrêté au Col Boucher, Pierre Vasserot.

Bancilhon fut probablement condamné d'abord à la mort, puis grâcié, puisqu'on trouve, le l0 décembre, Jean Bancillon condamné aux galères, parce qu'il a été « fait prisonnier avec les Vaudois ». A cette dernière date, l'intendant condamnait aussi aux galères Jean Bousqueneau et Antoine Bréal ou Breynard. Ce sont les dernières condamnations que je connaisse, concernant les héros de la Rentrée.

Les 60 pistoles, que Turel emporta, étaient celles qu'il avait prises en consigne à Sibaud.

Robert nous apprend qu'à la même époque une douzaine de Vaudois, voulant se retirer en Suisse, furent retenus prisonniers à Turin jusqu'à la paix.

Dates clés

24 août 1689
bataille de Salbertrand (80 prisonniers vaudois)
27 août 1689
à la Balsille (Balziglia) (p107). Désertion pendant la nuit de vingt soldats (il y en avait un du Dauphiné qui, ayant eu l'effronterie de demander en prêt à un des principaux officiers un louis d'or pour se conduire jusque chez lui, en avait eu pour toute réponse qu'il n'avait que de la poudre et des balles, afin de lui casser la tête.) "Dieu permit que ces misérables allassent expier leur lâcheté dans les prisons du roi de France." Le tiers de ces vingt déserteurs est peut-être constitué par les six galériens suivants, qui furent arrêtés en Dauphiné en 1689, comme Vaudois ou leurs complices, mais dont la date de condamnation n'est pas donnée (le 10 décembre 1689): Jean Bautias, dit Estran, arrêté à St-Clément en novembre, Jean Pierre Bonnet, David Bouvier ou Douvier, Philippe Hoche, Etienne Sermoz et Jean Sumeine.
1 septembre 1689
serment de Sibaud (p118)
7 septembre 1689
Odon Marc, ou Marcodon, de Valdrôme en Dauphiné, 34 ans arrêté à St-Clément, près Embrun
8 septembre 1689
3+12 vaudois blessés qu'on avait laissés dans le Pragela sont capturés dans le village de Jaussaud (vallée de Pragela). Jean Passegonet (Pastre Gonnet) Consul de la communauté du Pragela (avait abjuré, s'était fait 180 moutons, guide les dragons et livre les blessés vaudois , dégringole dans l'escalier et reconnait sa "chûte") Les 15 vaudois blessés sont conduits à Briançon puis à Grenoble. (Arnaud, Glorieuse rentrée, p140)
16 septembre
Désertion de Turel avec son sergent, qui était son frère, un caporal, un cousin et deux soldats de sa Compagnie
26 septembre
Arrestation à Embrun de Turel avec ses compagnons de désertion
12 octobre
quarante condamnés aux galères (un tiers de 120): ce sont les vaudois faits prisonniers au Jaillon et à Salbertrand
23 novembre
condamnation à Grenoble des déserteurs et blessés. Un tiers à l'armée, un tiers aux galères (dont Marc Odon), un tiers à la pendaison, Turel fut, comme commandant, roué vif entre douze échafauds
janvier 1690
Marc Odon mené aux galères (la Gloire à Marseille)
7 juillet 1708
Mort à l’hôpital de Marc Odon (après 19 ans passés aux galères, il avait 53 ans)