Noël

Noël: CD Fernand Legrand

NOEL: CHEZ HERODE

A partir des récits de la nativité qui nous sont rapportés dans le Nouveau Testament, nous allons aujourd’hui nous introduire sans qu’on nous voie dans le palais du roi Hérode à Jérusalem. Nous nous cachons dans une encoignure, et de là nous ouvrons l’œil et nous prêtons l’oreille. La journée tire à sa fin et Hérode que je me représente « gros, gras et replet » (saviez-vous que cette expression qui fait sourire est dans la Bible ? en Deut 17 :15) , Hérode donc se retire dans ses appartements privés après une journée bien remplie : il a bien mangé, bien bu, ses joueurs de harpe l’ont accompagné dans sa sieste ; il rendu une visite de courtoisie à son épouse légitime, il s’est entretenu un peu plus longuement avec les autres… moins légitimes ; il a donné des ordres d’une voix autoritaire, ordres qui ont été exécutés à la lettre et sur le champ. Il a fait du bon travail et sa conscience en paix, il peut maintenant se livrer à la méditation en toute tranquillité. Il sait qu’il est âgé et qu’il devra bientôt déposer la tente de cette vie mais, comme la plupart des hommes, il n’a fait aucun préparatifs sérieux pour le grand départ de l’éternité. Oh ! bien sûr, il a la meilleure religion du monde de cette époque, celle révélée par Dieu à Moïse ; il assistait occasionnellement à quelques cérémonies, il marmonnait chaque soir avant de s’endormir une petite prière apprise par cœur et c’était tout. Par contre il méditait nombres de préparatifs pour cette terre qu’il allait pourtant devoir quitter. Il avait un fils qui devait lui succéder dans les affaires et il tenait à assurer sa dynastie. Il échafaudait des plans pour qu’il règne sur de nombreux sujets. Hérode est brusquement tiré de ses méditations par un serviteur qui lui apporte les dernières nouvelles. Des gens venus d’orient sont entrés dans la ville, ils voyagent depuis longtemps, ils sont couverts de la poussière de la route car, disent-ils, une étoile mystérieuse apparue en Orient leur a révélé qu’en Israël le roi des Juifs venait de naître et ils viennent lui rendre hommage. De toutes ces paroles Hérode n’a retenu celles-ci : « Le Roi des Juifs qui vient de naître ». Un roi qui ne serait pas son fils, pas de sa lignée à lui ! ! C’est un coup de tonnerre dans son ciel bleu. Au soir de sa vie, Hérode est sidéré par l’ampleur du désastre qui l’atteint et le touche au cœur même de ses ambitions. Mais il se ressaisi rapidement , il accorde sur l’heure une audience aux voyageurs venus de l’Est. Sous des dehors accueillants et intéressés, le vieux renard qu’il est se déguise en poule afin de mieux piller le poulailler. Et pourtant, quelques jours avant, hier peut-être, il était encore dans le temple de l’Eternel avec la foule, il s’inclinait en public devant Dieu, il donnait l’impression d’écouter attentivement la lecture de la Loi. Tant que sa religion formaliste et traditionnelle ne lui demandait que des cérémonies extérieures, des génuflexions, des actes de présence aux grandes occasions. tout allait bien. Mais le jour où, en la personne de Jésus, l’Evangile croise son chemin, dérange ses plans, lui demande de détrôner son orgueil et d’introniser l’envoyé de Dieu, alors cet orgueil se rebiffe et éclate au grand jour, le masque tombe, il est déterminé à tout briser sur son passage, même Dieu s’il le pouvait. Il y a des millions d’Hérodes aujourd’hui dans le monde ; tant que leur religion leur permet des compromis de conscience : une crèche à Noël avec un petit Jésus en sucre, un cierge qu’on allume à l’Eglise de temps à autre, le portefeuille qui s’ouvre à l’occasion pour une bonne cause caritative ou paroissiale à grand spectacle, on peut compter sur eux. Mais le jour où le vrai Jésus, le Fils de Dieu croise leur route, bouleverse leurs plans, leur demande de dire comme Jean-Baptiste à propos du Christ « Il faut qu’il croisse et que moi je diminue », alors, là, rien ne va plus ! Lorsqu’il faut remplacer les cérémonies extérieures par une piété véritable, la religion d’un jour par celle de tous les jours, , de quitter une majorité insouciante pour se mettre dans une minorité méprisée, autrement dit aller à contre-courant, c’est alors qu’on entend le Holà ! d’Hérode : Jusque là mais pas plus loin ! Hérode fait appel à ses théologiens qui, honnêtement, rendons-leur cette justice, lui donnent la confirmation de ce qu’il craint : « Oui, de toi Bethléem sortira un chef qui paîtra Israël mon peuple » (Matt.2 :6). Hérode se fait mielleux avec les mages et, avec ruse, il s’entretient du divin enfant mais pour le faire périr. Les mages, eux, divinement avertis des plans meurtriers du roi, ne revinrent pas vers lui comme prévu mais s’en retournèrent en Orient par un autre chemin. Alors Hérode se mit dans une grande colère et il se rendit coupable d’une horrible tuerie que l’Histoire a flétri du nom de « Massacre des Innocents ». Dans tout son territoire il envoya tuer tous les petits enfants de moins de deux ans. Mais cette folie meurtrière ne put empêcher le plan de Dieu de s’accomplir. Il n’arriva qu’à se retrancher de toute possibilité de salut et peu de temps après il mourut. Son âme quitta son corps et descendit dans le séjour des mort où elle est encore au moment où je vous parle, et elle y restera jusqu’au jour où il sera traîné au grand jugement de Dieu auquel nul n’échappe. Et là, assis sur le grand Trône de l’Univers Qui verra-t-il ? Non plus le faible nourrisson de l’étable de Bethléem, mais Celui entre les mains duquel le Père a remis tout jugement selon la vision que nous en donne l’Apocalypse (1 :13-16) : « Je vis Quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu d’une longue robe et ayant une ceinture d’or sur la poitrine. Sa tête et ses cheveux sont blancs comme de la neige, ses yeux sont comme une flamme de feu, ses pieds sont ardents comme du métal embrasé dans une fournaise, sa voix comme le bruit des grandes eaux, de sa bouche sort une épée aiguë a double tranchant et son visage est comme le soleil quand il brille dans sa force… ». Et avant que la sentence leur soit signifiée, tous les Hérodes du monde entendront ce jour-là, non pas les vagissements du nouveau-né de la crèche mais le Nom de Jésus proclamé à la face de tout l’Univers. Et, dit la Bible dans l’épître aux Philippiens, à l’énoncé de ce nom, « tout genoux fléchira de tout ce qui est dans les cieux, sur la terre et sous la terre et toute langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur à la Gloire de Dieu le Père ». (Phil. 2 :10,11). C’est par avance ce qu’ont fait les mages et nous sommes invités à leur ressembler en cette veille de Noël, et à Lui ouvrir le plus grand trésor du monde, c’est-à-dire notre cœur.

NOEL: CHEZ l’HOTELIER

Après l’épisode de l’arrivée de mages devant Hérode à Jérusalem, nous allons quitter la capitale pour la bourgade toute proche de Bethléem, petite localité rurale dans les campagnes de Judée. Au bord de la route qui serpente entre les collines, une auberge offre un abri pour la nuit aux voyageurs à l’escarcelle bien remplie. Je prends la très grande liberté de rapporter la scène à la façon de l’hostellerie des « Trois messes basses » d’Alphonse Daudet. La cuisine y est bonne ; l’aubergiste, je me le représente la face rubiconde et ventripotent comme il se doit ; l’accueil est chaleureux et le service parfait. Par ces nuits fraîches qu’il fait bon à l’intérieur où un feu de bois grésille dans la cheminée. Un air de fête semble flotter dans la grande salle où les convives sont nombreux ce soir-là. Bref, les affaires vont bien. Décidément cette semaine de recensement décrété par l’empereur Auguste qui fait voyager tout le monde a du bon. Ah ! voici qu’on frappe à la porte, encore des clients ! L’aubergiste se frotte les mains de contentement ; d’un geste machinal il tapote sa ceinture, rajuste son extérieur, affiche son sourire le plus accueillant qui va d’une oreille à l’autre, ouvre la porte et essaie de voir dans la nuit. Il entend la voix précipitée d’un homme qui demande une aide d’urgence pour sa femme qui déjà souffre les douleurs de l’enfantement. L’hôtelier du regard jauge les nouveaux venus, Joseph et Marie sont de la classe la plus humble, ils sont mis plutôt pauvrement, leur bourse doit être bien plate. Et puis, quel trouble-fête que cet enfant qui va naître. Il regarde la femme et voyant la souffrance qui se lit sur son visage il comprend qu’il y a urgence. Joseph les supplie de les laisser entrer. Mais que diront les clients voyageurs qui cette nuit veulent passer une nuit tranquille? Et même si l’accouchement se passe bien, on entendra les vagissements du nouveau-né, et lui ne sera pas payé de sa peine. Que va-t-il dire ? L’air faussement navré il dit : Je regrette beaucoup mais l’auberge affiche complet. Il voit une cruelle déception se marquer sur les traits de la jeune femme ; repris dans sa conscience (car c’est un honnête homme que cet aubergiste) il a un trait de lumière : son étable ! ! Voilà qui sauve la situation et apaise sa conscience tout en lui permettant de croire qu’il fait une Bonne Action. La voilà la solution, l’étable, ça sent bien un peu, mais de paille dans une crèche et tout va s’arranger. Une mangeoire à bestiaux et de la paille pour le Fils de Dieu, le Roi des rois. Quelle dérision ! Dérision ai-je dit ? Pas tant que ça. Cet enfant qui vient au monde n’est-t-il pas l’Agneau de Dieu ? Et où est la place d’un agneau si ce n’est à l’étable ? La scène que je viens de vous décrire avec, je l’admets, beaucoup de liberté et un peu de fantaisie, cette scène se passe tous les jours des milliers de fois. L’enfant de la crèche sous sa forme actuelle, c’est la Bonne Nouvelle qui dit qu’un Sauveur nous est né et un Fils nous est donné. C’est la Grâce de Dieu qui se fraye un chemin dans la nuit sombre des péchés du monde et qui vient frapper à la porte de notre cœur pour venir naître en nous, y déloger le péché qui s’y trouve et nous apporter le pardon dont nous avons besoin et le bonheur par voie de conséquence. Mais parce que ce bonheur ne se présente pas à nous sous la forme que nous aurions désirée, à savoir l’opulence, les plaisirs, la popularité, les paillettes, les records à battre mais sous une forme plus humble, plus pure, plus intérieure, nous aussi nous affichons complet et nous disons que pour lui non plus il n’y a pas de place dans l’hôtellerie de notre cœur. Nous ne voulons pas que Jésus-Christ devienne le trouble-fête d’une vie que nous voulons mener à notre guise. Nous aimons mieux dormir sur l’oreiller d’une conscience pas très bien lavée plutôt que nous laisser éveiller au sentiment qu’elle a besoin d’un sérieux coup de balai.. Nous préférons laisser notre âme se perdre et s’étouffer dans une atmosphère viciée par la pollution morale du péché plutôt que de nous repentir, d’ouvrir toute grande la porte et laisser entrer dans nos vies le visiteur divin et la bouffée vivifiante du Saint-Esprit. Nous disons « Non » à l’Evangile de crainte de déplaire à nos amis, nos parents, nos supérieurs ou nos intérêts. Nous affichons complet quand nous disons que nous n’avons besoin de rien alors qu’en réalité un grand vide habite notre cœur que rien ne comble entièrement ; nous savons pourtant que dans la vie tout passe, tout lasse et parfois même tout casse. Mais il est une chose que nous aimons, c’est de paraître respectable. Ah ! ça oui, nous avons autant de conscience que l’aubergiste ! Il n’a pas voulu du Christ dans son salon mais il lui a cédé son écurie. Comme lui nous n’accordons à Christ aucun droit de visite, pas même un droit de regard dans nos vies, mais nous lui cédons volontiers un clou enfoncé dans le manteau de la cheminée où religieusement nous l’accrochons à une croix en lui disant : Jusque là, Seigneur, d’accord, mais pas plus loin ! Ah ! si cet aubergiste avait su QUI il était, il lui aurait cédé sa propre chambre. S’il avait su…il aurait, passé la plus belle nuit de sa vie a l’étable et sur la paille ! ! Ah ! mes amis si vous saviez qui est Jésus, comme les mages vous iriez l’adorer. Et adorer veut dire rendre hommage, expression dans laquelle on trouve rendre l’homme, ce qui revient à dire, lui rendre l’homme, la femme, le jeune que vous êtes. Plus que l’or, l’encens et la myrrhe qu’on donné les mages, c’est notre « moi » tout entier qu’il veut qu’on lui offre, dans la repentance de ne pas l’avoir fait plus tôt et dans la foi qu’il acceptera le plus grand présent du monde, celui de notre cœur.

NOEL: CHEZ LES BERGERS

Nous avons vu qu’en Hérode, la classe huppée de la société de ce temps-là a dit « non » au don de Dieu. Nous avons vu qu’au travers de l’aubergiste, la classe moyenne de l’époque a accueilli le don de Dieu par un, « il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie ». Le message sera donc présenté aux bergers qui représentent la classe pauvre et laborieuse des petites gens du peuple. Je veux que vous vous représentiez la scène. C’est la plaine vallonnée de Bethléem sous la voûte étoilée. La nuit est claire et fraîche. Enveloppés dans leurs manteaux des bergers rassurent leurs troupeaux par leurs mélopées. Souvent ils lèvent les yeux vers le ciel et se disent : s’il y a un Dieu au delà des étoiles qui scintillent, qui est-il ? A-t-il seulement une pensée pour de pauvres gens comme eux ? Quel est le sort qui les attend dans cet au-delà mystérieux qui parfois leur fait éprouver ce qu’on appelle aujourd’hui l’angoisse métaphysique qui étreint tout homme à un moment de son existence ? Pourquoi ce Dieu dont on leur a dit qu’il avait parlé par les prophètes d’Israël, pourquoi se dérobe-t-il à leurs yeux? Pourquoi ne déchire-t-il pas la voûte sombre et ne se révèle-t-il pas aux hommes ? Tout à coup, une lumière éblouissante resplendit autour d’eux. Terrifié par l’éclat et la soudaineté de la chose, ils entendent des voix célestes qui leur apportent le plus beau message du monde dont les paroles m’ont toujours fait vibrer et souvent ému jusqu’aux larmes : « Ne craignez rien, aujourd’hui, dans la ville de David il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ». Et si je vibre encore aujourd’hui à l’énoncé de ce message c’est parce c’est ce message qui a rendu l’espoir à des millions de désespérés, la joie aux attristés, la victoire aux vaincus, le salut aux perdus. Par ce message, Dieu a parlé le langage des hommes, l’insondable s’est fait connaître, l’Infini s’est limité dans les mesures humaines. Ce message, c’est la vie même de Dieu démontrée dans la vie d’un homme pareil à nous en toutes choses, né de femme dit la Bible, comme vous et moi. Ce qui fait du message de Noël la Bonne Nouvelle par excellence c’est qu’il apporte avec lui un vrai Sauveur, non pas un Sauveur qui ne sauverait qu’à moitié, mais qui sauve parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui dit l’Ecriture. Il est la bouée de sauvetage de celui qui se noie, il est le radeau du naufragé. Jésus est le seul moyen de salut, ce qui a fait dire à l’apôtre Pierre sous l’inspiration du Saint-Esprit que « …sous le ciel il ne nous a été donné aucun autre nom par lequel nous puissions être sauvés ». Quelqu’un qui n’a pas encore cette assurance en lui demandera : Et que faut-il faire pour être sûr d’être sauvé? Cette question capitale a été autrefois posée par un gardien de prison qui, à deux doigts du suicide a reçu la réponse en ces termes : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ». Et nous savons qu’il l’a été. Ce Sauveur en devenir qu’était l’enfant de la crèche a été rejeté par Hérode, repoussé par l’aubergiste et reçu par les bergers qui, le cœur débordant de louange et rendant ouvertement gloire à Dieu allèrent raconter ce qu’ils avaient vu et entendu. Trois groupes viennent d’être analysés courtement. Auquel des trois appartenons-nous ? Pour être de celui d’Hérode il suffit, comme lui, de monter un certain intérêt pour la chose mais de la tuer dans l’œuf en décidant de laisser ces bondieuseries pour les autres. Pour être du groupe de l’aubergiste il suffit, pour ne pas perdre la face, de lui accorder comme je l’ai dit, une petite place sur le mur en y accrochant un crucifix, ou une croix huguenote sur la poitrine ou au revers du veston, ou une bible de luxe qu’on n’ouvrira jamais bien en vue dans la bibliothèque, ou en lui réservant une visite de politesse aux trois ou quatre grandes fêtes de l’année, avec en sous- entendu: Seigneur, jusque là mais pas plus loin ! ! Cela, vous l’avez compris, ne fera pas plus d’effet que d’aller voir son médecin trois, quatre fois par an, de glisser les ordonnances dans le portefeuille, sans jamais chercher ni prendre les médicaments. Pour être du troisième groupe, le bon, le seul bon, il faut laisser entrer dans votre vie non pas le petit Jésus de légende en sucre ou en mie de pain, mais le Christ de la crèche qui est aussi celui de la Croix et de la résurrection dont je compte bien vous parler une autre fois. Si, en cette période des fêtes de fin d’année vous deviez vous repentir de vos fautes et recevoir son pardon par le foi, alors, comme les bergers vous loueriez et béniriez Dieu pour son salut et vous connaîtriez, je vous l’assure, le plus beau Noël de votre vie.

NOEL: LES MAGES, L’ETOILE, L’OR, L’ENCENS, LA MYHRRE

Dans l’Orient lointain, la nuit quand tout le monde dort, des hommes veillent, les yeux tournés vers la voûte céleste trouée de mille feux scintillants. Ce sont des mages, moitié astronomes, moitié astrologues qui dressent les cartes du ciel visible et qui essayent de deviner d’après la position et le mouvement des étoiles quel est l’avenir des hommes, un peu à la façon des gitanes qui prétendent lire votre avenir dans les lignes de la main. D’un côté ils contemplaient cette merveilleuse mécanique céleste, œuvre du Créateur et d’un autre côté ils fabriquaient pour la foule des crédules, des messages ambigus pour l’horoscope du lendemain. Soudain, leur figure expriment l’étonnement le plus complet, un astre qu’ils n’avaient jamais vu auparavant, une étoile différente de toutes les autres surgit des profondeurs de l’espace. Elle bouscule les lois de l’univers et brille d’un éclat particulier. Quelle est cette étoile ? Elle a fait couler beaucoup d’encre sans que jamais nos savants y apportent la moindre solution ; elle a gardé son secret malgré deux mille ans de recherche et de supputations. Si donc les mages ont été les premiers étonnés, il y a là de quoi nous étonner car la Bible nous met en garde contre la tentation de consulter les astrologues (Deut. 18 :9-14) ; elle appelle cela le péché d’abomination surtout quand on connaît le côté opportuniste, occulte, mercantile et contradictoire des devins et des astrologues. Or, cette fois-ci le message est exceptionnellement vrai, il est conforme à la Parole de Dieu. Comment débrouiller cet écheveau ? Je n’ai que deux réponses à proposer. La première, c’est que ces chercheurs d’étoiles étendaient leur champ d’investigation dans tous les domaines du savoir et qu’ils avaient accès a des traductions de l’Ancien Testament parmi lesquelles, la célèbre version dite des « Septantes ». Or, dans le livre des Nombres (24 :17) une prophétie concernant la venue de Jésus le Messie-Roi disait textuellement ceci :

« Je le vois, mais non maintenant, »
« Je le contemple mais non de près. »
« Un ASTRE sort de Jacob, »
« Un sceptre s’élève d’Israël. »
Ces mages avaient-ils connaissance de cette prophétie ? Si oui, on comprend mieux qu’ils se soient mis en route pour Israël en accord avec la prophétie et la direction que leur indiquait l’étoile.

La deuxième réponse à cette énigme complète l’autre. Le Nouveau Testament dit que « …là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rom.5 :20) Cela s’est mainte fois vérifié dans l’histoire des hommes, comme dans celles des mages, dans la vôtre et dans la mienne. La grâce de Dieu, qui est par définition une faveur imméritée, vient nous chercher là où nous sommes pour nous extraire de nos égarements : de la divination comme pour les mages, des affaires louches, des fausses déclarations, de la pornographie, de l’athéisme, de la banalisation du sacré, dela jalousie, d’un fichu caractère, de l’avarice, de l’infidélité conjugale, de la frivolité, de tous les péchés si bien décrits par Charles Baudelaire :

La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps
Et nous alimentons nos aimables remords
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
C’est ainsi que la Grâce ira chercher non seulement des mages dans leur monde astral, mais aussi un Alexandre Soljénitsine au fond de son goulag et de son athéisme et fera de lui un chrétien engagé. Elle ira chercher le vaniteux Nicolas Fouquet dans la prison à vie où Louis XIV l’a fait jeter et il y connaîtra la rédemption. Au procès de Nuremberg à travers un aumônier protestant la Grâce de Dieu ira parler dans sa cellule ä Keitel l’orgueilleux maréchal du III Reich, criminel de guerre à qui ni vous ni moi n’aurions accordé le pardon et sa morgue prussienne sera brisée. Et si la sentence sera exécutée, il connaîtra le chemin qui conduit de la confession de ses crimes à la repentance et à la foi en Jésus-Christ. Plus près de nous la grâce trouvera le sénateur Colson dans la prison où l’avait conduit les méandres tortueux du Watergate et elle fera de lui un homme nouveau, champion de la droiture et témoin de Jésus-Christ. Elle ira chercher un Nicky Cruz du monde de la pègre pour en faire un prédicateur apprécié. Cette grâce ira jusqu’à la croix des condamnés pour dire au brigand repentant : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ! » Et pour revenir au sujet qui nous occupe, la grâce de Dieu rencontrera des devins par métier, des hommes marchant sur les chemins nébuleux dela superstition, abusant les autres et abusés eux-mêmes et elle les amènera à la crèche de Bethléem. Et surtout elle les fera retourner chez eux, par un autre chemin, c’est-à-dire pour un autre genre de vie dont je me propose de vous parler dans un autre épisode.

Mais n’anticipons pas, pour ces mages, un message révélé de façon si remarquable ne pouvait concerner qu’un personnage tout aussi remarquable, aussi n’hésitèrent-ils pas à entreprendre, avec les lents moyens de l’époque le long voyage de la Palestine. Et là il vont connaître une second sujet d’étonnement. Puisqu’il s’agissait de la naissance d’un roi, il était normal d’aller vers la capitale et de frapper à la porte du palais, d’où leur question : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Cela eut dans toute la ville l’effet d’une bombe qui explose. Il avait bien un roi mais il était vieux ; Il y avait bien un héritier mais il était né depuis longtemps. Personne ne comprend rien à ce qui arrive et les mages moins que tout autre. Quelle déconvenue pour ces savants de l’époque ! Le message auquel ils ont cru et dans lequel ils ont tant investi était-il faux ? Ont-ils fait tout ce trajet pour rien ? C’est peut-être le cas de quelqu’un aujourd’hui. Vous aussi avez cru le message de la Parole de Dieu, vous vous êtes mis en voyage avec Lui. Bien plus, vous avez coupé les ponts avec votre passé et peut-être même avec des amis et des membres de la famille qui ne vous comprennent plus ; vous vous êtes mis dans la minorité ; et voilà qu’ au moment toucher au but, Dieu vous fait défaut, vous vous retrouvez comme livrés à vous-même, déboussolé, la réalité semble ne plus correspondre à la confiance que vous aviez mis en la Parole de Dieu. Comme les mages vous devez affronter des questions qui restent sans réponse, des moqueries à peine voilée, des sourires entendus, des « Tu diras bonjour à ton petit Jésus de ma part ! » ou pire encore : « Il te faut revoir ta copie ! ». Que vont-ils faire ? Rentrer la tête basse ? Au contraire, ils font ce que chacun de nous doit faire dans des moments difficiles. Ils relèvent la tête,. Et là-haut, apparaît de nouveau l’étoile qu’ils avaient vue en Orient. Dieu honore leur foi un instant ébranlée. Et seule de toutes les étoiles de l’univers, elle se met à leur portée, elle est là toute proche, elle avance à vitesse réduite, à leur vitesse à eux, ils peuvent la suivre, elle les mène vers leur troisième étonnement. Il sortent de la capitale, ils sont à découvert dans la campagne proche et l’étoile avance toujours puis s’arrête au-dessus des dépendances d’une hôtellerie. Quelle aventure ! ! Où cela va-t-il les conduire ? Dans une étable ! Et dans cette étable ils voient un humble artisan charpentier avec son épouse qui vient d’accoucher, et un nouveau-né emmailloté dans une mangeoire à bétail parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.

Quel est ce petit enfant et sa destinée ? Trois mots vont nous dire la vie, l’œuvre et la personne de Jésus. C’est maintenant au tour de Marie et de Joseph d’être étonnés. L’arrivée inattendue des mages, leur irruption dans l’écurie a dû les surprendre mais la suite a dû les étonner plus encore. Ces voyageurs inconnus ouvrent leurs bagages et avec toutes les marques de l’adoration, ils déposent devant le nouveau-né trois présents:

  1. de l’or,
  2. de l’encens,
  3. de la myrrhe. Trois présents qui à eux seuls vont tout expliquer.

I. L’OR

c’est le métal précieux dont sont faites les couronnes qui ornent la tête des rois. Et en déposant cet or, ces mages saluent en cet enfant le Roi des rois et le Seigneur des Seigneurs, celui qui régnera sur l’univers, devant qui tous les genoux ploieront des êtres célestes, terrestres et infernaux, celui dont un brigand crucifié reconnaîtra la royauté universelle en lui disant. « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne ». Il avait, comme les mages, lui aussi trouvé et salué son roi : La question nous est posée à nous : Jésus est-il le roi de ma vie ? Suis-je son sujet ? Lui ai-je voué obéissance ?

II. L’ENCENS.

A qui offre-t-on l’encens sinon à la divinité ? En offrant ainsi leur parfum à ce nouveau-né, les mages saluaient en lui le grand Dieu créateur des cieux et de la terre qui venait naître comme un homme, qui allait vivre comme un homme et quelques 33 ans plus tard allait mourir comme un brigand pour sauver le dernier des hommes. C’est le Dieu incarné qu’ils adorèrent par ce présent. En cela ils rejoignent les anges du ciel dont il est dit en Héb.2 :6 « Que les anges de Dieu l’adorent » ; ils donneront l’exemple au disciple Thomas qui à son tour s’écriera en voyant ses mains percées : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». Avec eux, mon âme s’incline devant le Jésus de l’Evangile en qui je crois et je dis à mon tour que Jésus-Christ est mon Seigneur et mon Dieu. Pouvez-vous aussi dire qu’Il est votre Dieu, que vous l’adorez, que vous le servez de tout votre cœur, de toute votre âme de toutes vos forces et de tout vos pensées? Qui dans ce monde a votre cœur ?

III. LA MYRRHE.

Quel était l’usage de la myrrhe ? Elle servait à l’embaumement des morts. Et en ouvrant leurs trésors, ces mages annonçaient d’avance, non seulement le Christ-Roi, et l’Homme-Dieu, mais l’Homme de souffrance dont avait parlé le prophète Esaïe. C’est ainsi qu’en adorant le petit enfant, ils voyaient déjà se profiler sur lui l’ombre sinistre de la mort. La myrrhe veut donc dire que la crèche s’achève par la Croix. Une histoire qui ne va pas jusqu’au bout d’elle-même reste inachevée. Un pont qui n’enjambe que la moitié d’une rivière ne permet pas de passer d’une rive à l’autre. De même, la vérité de la crèche est tronquée si elle ne nous conduit pas à la repentance de la croix et elle ne peut pas nous sauver, même si on y croit. L’émerveillement de l’une doit nous conduire au brisement de l’autre. Dans la crèche, c’est notre nature qu’il prend ; à la croix, ce sont nos péchés qu’il porte. La crèche amène Dieu aux hommes, la croix amène les hommes à Dieu. C’est devant le crucifié qu’il faut faire son mea culpa. C’est à Lui qu’il faut apporter sa myrrhe et dire comme le brigand repentant : Pour nous, c’est justice, nous recevons la condamnation que nos péchés nous ont méritée, mais Celui-ci n’a rien fait qui ne se dut faire, Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne ! Et c’est de lui, le futur juge de l’univers que viendra l’acquittement en ces termes que chacun de nous peut s’approprier par la foi : « Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». De l’or, de l’encens et de la myrrhe !

L’ETOILE DE NOEL – IDEAL

Revenons aux mages l’espace d’un instant. Une étoile qui ne leur était pas familière leur avait fait savoir qu’un roi allait naître en Israël, fait confirmé par la prophétie faite 15 siècles plus tôt par Balaam : « Un astre sort de Jacob et un sceptre s’élève d’Israël ». Ils entreprirent le long voyage qui devait les amener à Jérusalem. Là, ils furent un instant déboussolés par la tournure que prenaient les événements. En se rendant au palais ils n’avaient pas frappé à la bonne porte. La prophétie et l’étoile les avaient-elles conduit sur une fausse piste ? Leur désarroi fut heureusement de courte durée. A leur sortie du palais ils revirent la même étoile qu’ils avaient vue en Orient. Et comme elle avançait, ils se mirent à la suivre. Ce qu’il nous faut savoir, c’est qu’il n’y a pas que des mages qui suivent une étoile. Tout le monde ou presque suit une étoile que nous pouvons appeler son Idéal. L’Idéal de tout homme va devant lui, comme l’étoile allait devant les mages. Les hommes vont à la suite ou à la poursuite d’un Idéal vers lequel tendent tous leurs efforts. Cet Idéal peut avoir plusieurs noms.


Il y a l’Idéal du poète Qui poursuit la muse de l’inspiration qui le conduira a écrire un chef- d’œuvre littéraire ou le livret d’un opéra célèbre.
Il y a l’Idéal du musicien qui travaille à la composition sublime de sa vie qui lui vaudra l’aisance et la célébrité.
Il y a l’Idéal du savant qui, dans son laboratoire, cherche sans relâche la solution à quelque grand problème scientifique.
Il y a l’Idéal du travailleur qui aspire à passer cadre ou personnel de maîtrise et en tout cas a exercer un métier mieux rémunéré, mieux adapté et mieux sécurisé.
Il y a l’Idéal du tiers-mondiste qui traverse les déserts et les mers au péril de sa vie, à la suite de ce qu’il croit être son étoile sensée le conduire au paradis européen ou américain.
Il y a l’Idéal du sociologue qui œuvre à promouvoir des lois qui donneront à tous la sécurité de l’emploi, la protection sociale, le bien-être.
Il y a l’Idéal du philosophe en quête du bien et du beau.
Il y a l’Idéal du politicien qui plaide pour l’instauration d’un équilibre mondial stable au sein de courants de pensées et d’opinions variés.
Il y a l’Idéal du militaire qui vise le coup d’éclat héroïque qui lui vaudra l’avancement et la gloire.
Il y a l’étoile de l’adolescent, du jeune homme ou de la jeune fille qui rêve du Grand Amour et d’un idéal qu’il n’a pas, sur quel il ne peut pas encore mettre un nom ou donner une forme.
Il y a l’Idéal de la ménagère, de la mère de famille qui gère au mieux des fins de mois parfois difficiles et qui souhaite atteindre l’équilibre budgétaire et familial.
Il y a l’Idéal de la jeunesse en général dont l’étoile brille au firmament des plaisirs, des sports, des records à battre, du gros lot à gagner, des conquêtes à engranger, des voyages à entreprendre....

Et l’étoile continue sa route sans jamais s’arrêter draguant derrière des multitudes qu’elle laisse à leurs désillusions. Rares sont ceux qui ont eu la réalisation de l’idéal qu’ils poursuivaient : Beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Et parmi ces rares privilégiés, que de déceptions encore. L’astre qui brillait si fort au firmament de l’espérance s’est terni. On le croyait en or ou en argent ; c’était du clinquant, il n’était qu’en fer blanc ! L’étoile de Noël représente aussi un idéal mais la différence avec les autres c’est qu’elle ne fuit pas sans cesse, elle conduit à Bethléem puis s’arrête là où repose l’enfant dont elle annonçait la naissance. Cet idéal s’est matérialisé dans l’incarnation du Fils de Dieu. Dieu fait homme pour le salut des hommes, voilà la concrétisation de nos aspirations. Cela veut dire que pour nous qui avons cru, nous ne nous évadons pas dans des utopies qui ne sont que des lendemains qui déchantent, nous nous penchons sur la réalité de la venue du Fils de Dieu dans le monde des hommes perdus. Nos aspirations les plus élevées ont trouvé leur réalisation dans la personne de Jésus-Christ. Nous soupirions après un Dieu qu’on pourrait enfin voir et comprendre et voici qu’il a été vu, touché, entendu, compris et qu’il nous a aussi vu entendu et compris. Nos aspirations à la vraie paix intérieure ont été comblées au-delà de nos espérances. Il est non seulement le Prince de la Paix dans sa personne, mais qu’il a fait pour nous la paix avec Dieu par le sang de sa croix. Et cette paix il nous la transmet et il nous la laisse en permanence. Cette troublante pensée de l’éternité que Dieu qui a mis en nous, cet idéal d’éternité, s’est trouvé expliqué par Jésus qui a mis la vie et l’immortalité en évidence par sa résurrection. Notre poursuite d’une certitude du salut qu’on dit inaccessible à l’homme est au contraire devenue parfaitement possible parce qu’ici encore la Bible dit qu’il nous a acquis une rédemption éternelle. Nos aspirations à une pleine sécurité ont été comblées parce la Bible affirme que rien désormais ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ , rien, et il est précisé rien en des termes que je rapporte ici, ni la mort ni la vie, ni anges ni domination ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni les choses à venir, ni hauteur ni profondeur…rien Et enfin cet idéal de beau, de bien, de bon, de noble que tout homme normal porte en lui a trouvé une inestimable source d’enrichissement en Jésus-Christ car la Bible dit que Lui qui était riche il s’est fait pauvre afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. Il est venu donner de l’expansion à nos sentiments tandis qu’il enchaînait la bête qui sommeillait ou qui rugissait en nous.

Je ne sais pas quel idéal vous poursuivez. Votre dignité d’homme vous donne le droit d’en avoir un. Je ne sais pas quel est le vôtre. Je ne sais pas s’il est profane ou sacré, s’il est noble ou vulgaire, s’il est réaliste ou chimérique,. Mais je sais que j’en avais un et qu’il m’a déçu. Lorsque j’étais jeune, l’étoile de mon firmament moral s’appelait Cyrano de Bergerac. Je disais avec lui : « …je veux être admirable en tout et pour tout » ou encore : « …passer, être seul, être libre, avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre » et encore : « … dédaignant d’être le lierre parasite, lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul, ne pas monter bien haut peut-être mais tout seul ! » Je croyais cela noble, généreux, élevé, mais le malheur c’est que moi je ne l’étais pas et que malgré tous mes efforts, je buttais sur ces beaux principes et chaque chute me séparait un peu plus de l’idéal que je poursuivais. Ma belle étoile continuait sa route…sans moi ! Le fossé qui me séparait d’elle se creusait à la vitesse V.

Il suffisait de si peu de chose pour la voir s’éloigner de moi. Selon les cas il suffit de perdre la maîtrise de soi, son self-control comme on dit aujourd’hui, de céder à un moment d’humeur, de laisser échapper des mots que l’on regrette, d’écorcher la vérité, de gonfler les chiffres, de donner en douce un coup de canif dans le contrat de mariage et voilà votre bel idéal qui se transforme en étoile filante. Pour peu que l’on ait une âme sensible et une conscience délicate, il suffit de poser un regard appuyé là où il ne faudrait pas, d’entretenir des rancœurs tenaces, de couver des mauvais sentiments, de jalouser les succès d’un ami ou de souhaiter dans son coeur l’échec à un autre. Bien sûr, ces choses-là ne se voient pas, elles sont du domaine caché de la conscience mais elles laissent dans l’âme des traces qui ne s’effacent pas. Et nos bonnes résolutions du nouvel an n’y changent rien, elles ne nous ramènent pas notre étoile qui prend alors des allures de comète.

Mais, dira quelqu’un, cette étoile de Bethléem, n’est-elle pas, elle aussi, inaccessible à notre condition de pauvres pécheurs? Vous dites que ce Jésus-Idéal a été fait semblable à nous en toutes choses jusque dans sa naissance, mais n’est-il pas ajouté : « semblable à nous hormis le péché » ? La distance morale qui nous séparera toujours de lui est telle, ne pourra jamais être comblée. L’idéal chrétien n’est-il pas aussi utopique que les autres ? Pour répondre à cette question, Il y a trois choses que nous devons savoir.

  1. La première c’est que contrairement à nos idéaux humains, l’étoile dont il est question ici n’a pas indéfiniment poursuivi son chemin. Elle s’est arrêtée sur le lieu où était Jésus.
  2. La deuxième, c’est que nous ne croyons pas seulement en un Christ historique insaisissable dont les origines, l’histoire et l’action se perdent dans la nuit des temps. Au contraire, nous avons à faire à un Christ vivant, un Jésus, que je peux atteindre, saisir par la foi, à qui je peux parler aujourd’hui, qui m’entend et qui peut me répondre, me toucher, me pénétrer et surtout venir habiter en moi par le Saint-Esprit
  3. La troisième, c’est que Dieu, en nous faisant grâce pour tous nos péchés dit qu’il nous a placé en Christ (et je souligne EN Christ) cela veut dire qu’il nous immerge dans la vie de son Fils et met à notre disposition une énergie prodigieuse pour vivre une autre qualité de vie. Je m’en explique par une illustration. Il y a quelque temps, je suis allé au Congo en avion. Devant les foules africaines à qui j’apportais le message du salut en Jésus-Christ, j’ai expliqué comment on pouvait s’emparer de la puissance de Christ pour vivre une nouvelle vie et vaincre le péché. Je leur ai raconté que dans mon adolescence, lors des épreuves sportives, je ne sautais guère plus haut que 1m.10. mais que la semaine derniere, j’avais réussi un bond de 11.000, c’est-à-dire 10.000 fois plus haut. Ils me regardaient avec des yeux ronds. Je leur ai dit que je n’avais fait aucun effort particulier pour arriver à ce résultat. Je m’étais tout bonnement installé dans un DC10 et que d’un seul coup j’avais sauté la distance de Bruxelles à Nairobi au Kenya. Je n’étais pour rien dans cet exploit, j’avais tout simplement emprunté la poussée des réacteurs de l’avion. C’est ce que dit la Bible : « C’est par la grâce que vous êtes, sauvé, par le moyen de la foi, ça ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu, ce n’est pas par le moyen des œuvres afin que personne ne se glorifie » Et de même, pour décoller des passions et des péchés qui nous dominent, nous n’avons qu’à nous installer par la foi dans les promesses de Dieu et les victoires déjà remportées par le Seigneur. N’est-il pas écrit que « l’Evangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » ? Il nous arrache à la force d’attraction de l’enfer et nous met sur l’orbite du salut. Les choses changent et la preuve c’est qu’après avoir adoré Jésus, les mages sont repartis par un autre chemin, ils ont pris une tout autre route ; ils ont commencé à expérimenter pour eux-mêmes, ce que la Bible affirme : » Celui qui est en Christ est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées, voici, toutes choses sont devenues nouvelles ». Un nouvel Idéal qui est Jésus lui-même s’empare de lui. Il le pardonne d’abord, puis le subjugue, le pénètre, lui insuffle une nouvelle énergie, lui ouvre de nouveaux horizons et comme je l’ai dit dans une autre occasion, il met une nouvelle souplesse dans votre marche et une nouvelle émotion dans votre âme.

CHRIST PLUS GRAND QUE NOEL

Il m’a été rapporté qu’un couple de gens aisés qui, après plusieurs années de mariage, n’avaient toujours pas d’héritier. Mais un jour l’épouse se trouva en espérance. Tout le monde se réjouit à l’idée de cet heureux événement. Et vint enfin le jour où elle donna naissance à un fils. Quelques semaines passèrent et les parents firent une grande fête à laquelle de très nombreux amis furent conviés. C’était l’hiver et le portemanteau n’y suffisant plus, les vêtements furent déposés dans une chambre attenant au vestibule. Pendant le repas un des principaux invités prit la parole et dit : « Nous remercions nos hôtes de nous avoir invité pour cette grande occasion, mais maintenant est-ce qu’on pourrait voir l’héritier ? » La mère toute heureuse alla chercher le bébé dans son berceau mais quel ne fut pas son étonnement de ne pas l’y trouver. Et une servante engagée pour l’occasion à qui on demanda où était l’enfant répondit que comme il pleurait, elle l’avait changé de chambre et l’avait mis dans le lit des parents. Et là, on trouva le bébé étouffé sous un amoncellement de vêtements ! Pendant qu’on faisait la fête, on étouffait l’enfant. Ne pensez-vous pas que c’est encore ce qui se passe aujourd’hui ? Le grand jour anniversaire de Noël éclipse et étouffe Celui dont c’est l’anniversaire. Quand on passe dans les rues et places de nos villes à cette période de l’année, que d’illuminations, de vitrines alléchantes ; que de victuailles proposées à notre gourmandise, de couleurs chatoyantes, quel ravissement pour les yeux. Partout la fête bat son plein, partout des guirlandes, des banderoles, des boules bariolées ; partout des sapins, des étoiles, des crèches, des miniatures, des santons de Provence, des mélodies évocatrices de la grande fête chrétienne ; partout des vendeurs, des acheteurs emportant des paquets-cadeaux emballés avec soin, rentrant frileusement chez eux pour y trouver la douceur du réveillon en famille et l’odeur des fumets alléchants. Noël a grandi assurément. Si un cataclysme s’abattait soudain sur notre occident, figeant notre civilisation dans l’immobilité éternelle, et que dans dix ou vingt siècles des archéologues exhumaient des décombres ce qui se fait dans ces journées de fête, ne diraient-ils pas devant ces vestiges retrouvés : Que ces gens étaient pieux !

Comme Dieu devait être bien servi !
Comme on devait s’aimer dans ces temps-là !
Comme il devait faire bon vivre !
Comme ils étaient heureux !
Hélas, nous qui vivons aujourd’hui, nous savons que tout cela n’est que façade. Ceux qui sont seuls vivent en cette période de fête la pire semaine de l’année. Les plus lucides font un maximum d’heures supplémentaires pour oublier qu’ils sont plus seuls que jamais ; d’autres boivent jusqu’à plus soif pour s’étourdir et oublier. Pour la majorité Noël est devenu tellement grand qu’il cache presque tout entier un Christ devenu tout petit ou invisible. Qu’est-ce que Noël pour beaucoup ? un jour férié en plus, une fête chômée comme on dit en jargon technique ; c’est le départ des vacances et les sports d’hiver ; c’est la trêve des confiseurs ; c’est, au mieux, le service de minuit qu’on suit à la télé pour entendre « Minuit, Chrétien », mélodie que l’on n’écouterait pas si la musique était moins belle. Avec le Noël célébré à la manière des hommes, jamais je ne connaîtrais le vrai Dieu.Qui est Dieu ? me demanderez-vous ? Regardez à Jésus et vous connaîtrez qui Il est. N’a-t-il pas dit : « Celui qui m’a vu a vu le Père ».

C’est un Dieu qui s’intéresse aux hommes que nous sommes car en Christ il est venu naître comme un homme pour vivre au milieu des hommes au cœur même de leurs problèmes, de leurs péchés, de leurs circonstances. C’est un Dieu qui est humble et qui sait s’abaisser jusqu’à naître dans une condition plus humble que le plus humble des hommes ; c’est un Dieu qui veut partager avec les hommes sa gloire et ses richesses car en Christ, il s’est dépouillé jusqu’à la limite du dépouillement. « Lui qui était riche, il s’est fait pauvre afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis » est-il écrit. Et ainsi, au travers du vrai Jésus, celui des Ecritures, nous voyons non seulement ce que Dieu est mais, par réflexion comme dans un miroir, nous voyons tout ce que nous ne sommes pas, tout ce qui manque à notre vie. La lumière de ses perfections à Lui jette une lumière dérangeante sur nos failles, nos lacunes, nos insuffisances morales, en un mot comme en cent, sur nos péchés. Mais l’avantage de la découverte de notre pauvre et misérable « moi », c’est qu’elle nous fait éprouver le besoin d’un Sauveur ; or c’est précisément cela qu’ont annoncé les anges : « Voici, dans la ville de David il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ». Car si dans les plaines de Bethléem, le ciel s’est ouvert pour saluer sa naissance, le même ciel s’est fermé au dessus de sa tête à Golgotha. Le rendez-vous de Noël nous conduit au rendez-vous de la croix, non pas la croix que l’on porte au cou comme un talisman ou un bijou de famille, ni la croix des Calvaires qui se dressent solitaires le long des routes, mais à celle qui s’est dressée pour lui hors des murs de sa ville et où il a été cloué comme l’étaient les criminels. Et pour bien montrer ce qu’on pensait de lui, on l’a mis au milieu de deux brigands pour qu’il fasse le troisième. C’est là, dans sa dure et tragique réalité que s’achève le conte de Noël. Les prophètes qui avaient annoncé sa naissance se devaient d’annoncer et de décrire sa mort. Et ils l’ont fait de façon si descriptive qu’il est impossible de se méprendre quant à l’authenticité des récits qui nous sont rapportés. A la mangeoire de Bethléem répondent le ils ont percés mes pieds et mes mains, ils tirent au sort ma tunique, ils m’abreuvent de vinaigre, il a été mis au nombre des malfaiteurs. Aux vagissements du nouveau-né répond le Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné du supplicié de Golgotha. Et ce grand Pourquoi qui traverse les siècles trouve sa réponse dans la voix des prophètes qui, après avoir si clairement annoncé sa naissance miraculeuse, ont donné l’explication de sa mort tout au long du chapitre 53 d’Esaïe dont je tire quelques extraits : « Il était blessé pour nos transgressions, brisé pour nos iniquités, le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, par ses meurtrissures nous sommes guéris, l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous, il s’est livré à la mort pour nous ». La somme de toutes ces prophéties veut dire qu’à notre place il portait à la fois nos péchés et le jugement qui devait nous atteindre . Ayant ainsi satisfait les exigences de la justice éternelle qui réclame la mort pour le péché, Dieu pouvait pardonner au brigand qui mourrait repentant et il pouvait lui dire : *Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». Si par sa vie Jésus nous faisait connaître le ciel, par sa mort expiatoire, il nous ouvrait le ciel. Je termine cette revue de Noël par un article intitulé :

« LE CHRIST INCOMPARABLE»

Il est venu de Dieu. Il est miraculeusement né d'une humble femme. Sa naissance est un fait qui confond la raison des sages, et dont aucun savant sous le ciel n'a jamais pénétré le secret. Il a revêtu la nature humaine afin de pouvoir racheter l'espèce humaine. Il est devenu fils de l'homme afin que nous devenions enfants de Dieu. Il a vécu dans la pauvreté, grandi dans l'obscurité. Une fois seulement dans sa jeunesse il a franchi la frontière de sa petite patrie. Il n'a pas eu l'avantage d'une haute instruction ou d'une éducation distinguée, sa famille étant sans fortune et sans influence. Et pourtant, petit enfant, il a été un sujet de terreur pour un roi ; jeune garçon il a étonné et embarrassé les docteurs ; dans l'âge mur, il a commandé à la nature, il a marché sur les eaux, ordonné à la mer de s'apaiser, rendu la santé du corps à des multitudes, ressuscité des morts par le seul pouvoir de sa parole. Il n'a jamais écrit un livre, et cependant aucune bibliothèque ne pourrait jamais contenir les livres qui ont été écrits à son sujet. Il n'a jamais composé un cantique, et pourtant les mélodies dont il est aujourd'hui le thème sont plus nombreuses que celles de tous les compositeurs connus. Il n'a jamais fondé une école, et pourtant toutes les universités du monde ne pourraient se vanter d'avoir rassemblé autant de disciples. Il n'a jamais appris ni exercé la médecine, mais qui donc pourrait dire le nombre de cœurs brisés par la souffrance qui, depuis vingt siècles, ont trouvé auprès de lui la guérison? Il n'a jamais commandé une armée, ni enrôlé un soldat, ni manié une arme, et pourtant aucun chef n'a levé plus de volontaires. Et, de par le monde entier, des rebelles ont déposé les armes de la révolte et soumis leur volonté à la sienne, sans une parole de sommation de sa part, sans un geste de violence, par les seules armes de la douceur. Il a changé son vêtement de pourpre royale pour la tenue de l'Humble artisan. Il était riche et, par amour pour nous, il s'est fait pauvre, et combien pauvre! Demandez-le à Marie, demandez-le aux bergers et aux mages … Il a dormi dans la crèche d'un autre, il a traversé le lac dans la barque d'un autre, il a fait son entrée à Jérusalem le jour des Rameaux sur l'âne d'un autre, il a été crucifié sur la croix d'un autre, il a été enseveli dans la tombe d'un autre. De grands hommes ont parus et sont tombés dans l'oubli. Lui seul ne passe pas. Hérode n'a pas pu le tuer, et Satan n'a pas pu faire obstacle à son œuvre. La mort n'a pas été capable de le détruire, ni le tombeau de le retenir sous sa puissance. Il est le Christ incomparable, «l'Admirable» annoncé par la voix du prophète dès les temps anciens. Sa personne est le grand miracle de l'histoire de la race humaine ; sur son visage d'homme rayonne la gloire éternelle du Très Haut. Sur la croix des esclaves et des criminels, il est mort pour l'amour de ton âme égarée. Il est mort d'une mort horrible et pleine d'angoisse, écrasé sous le poids affreux de ton péché … Patiemment, année après année, sur les sentiers du doute où tu fuyais ses pas, son cœur fidèle t'a cherché et tu ne le savais pas … Maintenant sa voix te parle. Ouvre-lui ton cœur, ne tarde pas. Il a souffert la mort pour te donner la vie. Aujourd'hui il voudrait t'entendre l'appeler : « Mon Sauveur ».

Commander ce message de Noël pour offrir: CD Noël de Fernand Legrand

Chants de Noël en mp3

Fernand Legrand: Noël