CROIRE L' INCROYABLE !

"Nous t'entendrons la-dessus une autre fois"! Ainsi, dans la Bible, le livre des Actes des Apôtres, au chapitre 17, nous rapporte que la plupart des Athéniens réunis à l'aréopage se désintéressèrent ou se moquèrent de Paul lorsque celui-ci se mit à leur parler de la résurrection de Jésus. Les Corinthiens réagirent, semble-t-il, de la même façon en entendant le même apôtre leur prêcher Jésus-Christ crucifié, ce qu'ils considéraient comme une folie. En présence du roi Agrippa et de la reine Bérénice, le procurateur de Judée, Festus, traita Paul de fou à l'ouïe de ces mêmes vérités qui lui étaient insupportables à entendre.


Heureusement, que ce soit à Athènes, à Corinthe, ou ailleurs, il y eut quand même des hommes et des femmes qui crurent que ce message, qui forme l'essence même du message de l'Evangile, n'était en rien déraisonnable ; mais que, au contraire, il était authentique, tant dans les faits que dans leurs conséquences pour leur vie. C'était bien là "une parole certaine et entièrement digne d'être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ..." écrira encore Paul à Timothée ( 1 Tim. 1 : 15 ).


A leur suite, des millions d'êtres humains au travers des siècles et jusqu'à nos jours, ont sincèrement cru ce message, et nous sommes de ceux-là. Reconnaissant que Jésus-Christ est le Fils unique de Dieu, nous pouvons aussi affirmer qu'il est le seul sauveur du monde, grâce à sa mort expiatoire sur la croix et à sa résurrection. Quel privilège d'avoir été éclairés par le Saint-Esprit et d'avoir pu croire ce message transmis une fois pour toutes au moyen des Saintes-Ecritures. Quelle grâce d'avoir reçu la foi au travers de cette Parole divine. C'est elle qui nous permet de vaincre l'incrédulité naturelle de nos coeurs endurcis et impénitents.


Aujourd'hui, en tant que chrétiens, nous n'avons probablement pas de doutes particuliers au sujet de l'authenticité de la mort et de la résurrection du Christ, ni en ce qui concerne son ascension ou son prochain retour. Nous acceptons volontiers tous les grands faits évangéliques et bibliques contenus dans la Parole de Dieu ; les prodiges et les miracles que le Seigneur lui-même, ses prophètes ou ses apôtres ont accomplis au travers des siècles, tant pour Israël que pour l'Eglise. Mais certaines paroles contenues dans la Bible nous restent peut-être difficiles à accepter, parce que difficilement acceptables par notre raison humaine.


Je reconnais, pour ma part, avoir eu quelques difficultés, après ma conversion, à accepter certaines paroles de Jésus. Pas celles qui nous sont familières et des plus évidentes ; mais d'autres, que l'on pourrait considérer comme de moindre importance, et qui me semblaient cependant difficiles à admettre. J'en cite ici quelques unes, tirées de l'Evangile selon Matthieu :

- au chapitre 6 et verset 26, il nous est dit que Dieu s'occupe de nourrir les oiseaux du ciel ;

- au chapitre 10 et verset 29, que pas un moineau ne meurt sans que Dieu ne le permette ;

- et encore, au verset suivant, le verset 30, que Dieu connaît même le nombre des cheveux de notre tête.


En effet, ces déclarations peuvent nous sembler quelque peu excessives. Elles sont pourtant sorties de la bouche de Jésus. Sans doute a-t-Il pris ces images pour mieux nous faire comprendre que nous devons faire confiance sans réserve à Dieu. Mais est-il acceptable de croire que ces illustrations soient des faits réels de l'activité de Dieu? Ne sont-elles pas tout simplement des allégories? Nombreux sont ceux qui le pensent. Pour moi, après quelques temps, j'ai fini par accepter que notre Dieu, qui est infini, qui sait tout, et qui peut tout, s'occupe bien, comme Jésus l'a dit, des petits oiseaux et peut aussi, sans problème, compter tous les cheveux de notre tête.



Pourquoi Dieu serait-Il donc limité au point de ne pas pouvoir le faire, lui pour qui l'infiniment petit, comme l'infiniment grand, n'a pas de secret? Quand on voit qu'en moins de trois secondes nos petits ordinateurs, qui ne sont que le fruit de la science limitée des hommes, sont capables de compter tous les mots d'un texte de cinq pages bien remplies sans se tromper, comment douter que notre Seigneur tout­puissant ne puisse faire de même avec tout ce qui existe et vit sur la terre, y compris nos cheveux! La Bible affirme aussi que Dieu connaît le nombres des étoiles, qui sont, selon l'évaluation des astronomes, des milliards de milliards. La foi ne doit-elle pas aller jusqu'à croire cela? Oui! La vraie foi, selon la Bible, c'est de croire Dieu et de ne pas mettre en doute ce qu'Il nous dit dans sa Parole, lui faisant entièrement confiance, parce qu'Il est Dieu.


Il en va de même pour les paraboles de Jésus. Elles aussi sont utilisées comme illustrations. Faut-il penser pour autant que, pour certaines d'entre elles, il pourrait ne s'agir que de simples histoires imaginées par Jésus, sans grand rapport avec la réalité? On ne voit pas bien comment le Christ, qui est Dieu et qui a dit : "Je suis la vérité", aurait pu inventer toutes ces anecdotes. Toutes les histoires que Jésus a utilisées dans ses paraboles pour construire son enseignement sont des histoires vraies, même celle de Luc 16 (v. 19 à 31) concernant l'homme riche et le pauvre Lazare. C'est bien pour avoir douté de sa véracité, que des théologiens en sont venus à nier le jugement, l'enfer et les peines éternelles. Toutes les histoires utilisées en forme de parabole, Jésus les a puisées dans sa connaissance parfaite de l'existence humaine. Lui qui est Dieu et qui connaissait toutes choses n'était point en peine pour trouver les illustrations dont il avait besoin. C'est là que l'on voit combien la foi elle même doit être comme celle d'un petit enfant, toute simple ; et même assez naïve pour croire l'incroyable!


L'évangéliste Matthieu a souligné avec force le peu de foi que les disciples - et il s'incluait sans doute dans le lot - avaient à l'égard de leur Maître ; voyez ce qui nous est rapporté au chapitre 8 et au verset 26, alors que les disciples se trouvaient dans la barque avec leur Maître et que la tempête, sur le lac, faisait rage : "Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi"! Par contraste, Matthieu nous relate ce que Jésus a dit et fait en réponse à la foi authentique de plusieurs personnes. Celle d'un centenier : "Je vous le dis en vérité, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi" (8 : 10). De même pour celle des amis d'un paralytique (9 : 2) ; ou d'une femme atteinte d'une perte de sang (9: 22) ; ou encore de deux aveugles (9 : 29). Il vaut la peine de relire ces passages dans les chapitres 8 et 9 de l'Evangile selon Matthieu.


Si souvent, nous limitons Dieu dans ce qu'Il est et peut faire réellement pour nous et dans le monde. Notre entendement humain tend à restreindre la grandeur de Dieu, sa puissance infinie, sa connaissance et sa sagesse insondables. Au dernier jour, devenus semblables à Christ, nous réaliserons combien, nous aussi, nous avons peut-être été "lents à croire" et nous serons confus de constater combien notre incrédulité résiduelle nous freinait dans notre croissance et notre épanouissement spirituels, comme aussi dans notre service chrétien.


Ne serait-il pas à propos de rappeler ici ce que Jésus, au début de son ministère, disait à Nicodème : "En vérité, en vérité je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu ; et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes ?



Ne faut-il pas reconnaître nos doutes, notre manque de foi, et dire au Seigneur les paroles mêmes que Job lui adressait : "Je reconnais que tu peux tout et que rien ne s'oppose à tes pensées ... Oui, j'ai parlé sans les comprendre de merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas. Ecoute moi et je parlerai ; je t'interrogerai et tu m'instruiras" (Job 42 : 2 - 4). Nous pourrions aussi y ajouter celles du père de l'enfant démoniaque qui, conscient de ses contradictions intérieures qui trahissaient avec tant d'évidence son manque de confiance s'écria : "Seigneur, je crois ! Viens au secours de mon incrédulité" (Marc 9 : 24).


Le moment n'est-il pas venu, en cet instant, pour que vous aussi, ami auditeur, vous adressiez cette même requête au Sauveur du monde : "Seigneur, je crois ! Viens au secours de mon incrédulité". Cette démarche, si vous la faite dans un sincère esprit de repentance et d'humiliation, sera entendue par Dieu qui ne manquera pas d'y répondre. Et si, dans votre cas, vous considériez déjà comme chrétien, votre prière changera sûrement quelque chose à votre façon de vivre votre vie chrétienne!