JONAS: MYTHE OU REALITE ?

Depuis quelques années, d'importantes actions ont été menées pour sauvegarder des espèces en voie de disparition ; particulièrement celles des baleines. Chacun sait qu'à cause de la pollution des océans et de la pêche industrielle à grande échelle, de nombreuses espèces animales ont déjà disparu ou sont menacées d'extinction à plus ou moins brève échéance. Nous pouvons donc nous réjouir au sujet des décisions que prennent ensemble divers gouvernements pour protéger la vie d'animaux terrestres ou marins.


De nombreux magazines s'en font l'écho et il est bon que nous en soyons ainsi informés. Mais pourquoi certains journalistes, lorsqu'il est question de baleines, se sentent-ils obligés de faire allusion à Jonas pour aussitôt ironiser sur sa prétendue légende ? Il est des rumeurs qui sont tenaces et l'on peut penser que la méconnaissance des textes bibliques en est, dans ce cas, à l'origine.


Rappelons, pour aller dans le sens de rétablir la vérité qu'elle nous transmet, que la Bible ne présente nullement l'histoire du prophète Jonas comme une légende. De plus, il n'y est pas question d'une baleine, mais tout simplement d'un grand poisson. A croire que certains confondent Jonas avec Pinocchio!


Le livre de Jonas est un texte important de l'Ancien Testament, la première partie de la Bible. Il fait apparaître un certain nombre d'éléments biographiques non négligeables, qui confirment tant l'histoire que la géographie des lieux dont il est fait mention, renforçant ainsi l'authenticité du récit. De nombreux commentateurs sont clairs à ce sujet et s'accordent pour reconnaître que le livre de Jonas est un livre biblique tout à fait authentique et réaliste.


Alors pourquoi vouloir continuer à tout prix de taxer de "légendes" les miracles que Dieu fait ? Ce que Jonas a vécu dans cette circonstance n'est pas plus incroyable que ce que Moïse a pu vivre lors des dix plaies d'Egypte ; ou lorsque le Peuple d'Israël a connu les étonnantes interventions divines qui lui ont permis de traverser la Mer Rouge et le Jourdain à pied sec et de survivre pendant quarante ans dans un désert.


Dieu n'a-t-Il pas agit de cette façon pour faire éclater sa gloire et pour prouver combien Il se souciait du salut de son Peuple d'Israël, comme aussi de l'humanité toute entière ? Car c'est bien de cette réalité dont il est question ici, lorsque l'on parle de Jonas. Si Dieu est intervenu de façon si spectaculaire, au point de faire périr une armée toute entière comme celle de Pharaon, c'est parce qu'il y allait de la survie même de l'humanité et non seulement d'un peuple. De tous temps, les dictateurs ont été - nous en avons su quelque chose au cours de ce 20ème siècle- un danger pour l'humanité, tant est évidente leur soif de conquêtes et de pouvoir, semant la terreur, la brutalité et la mort. Pharaon a été l'un d'eux, comme tant d'autres souverains de la terre au travers des âges.


Dans l'Evangile, nous voyons ce miracle au sujet de Jonas confirmé, non comme une légende, mais bien comme un signe authentique donné par Dieu pour confondre l'incrédulité de ses créatures, à commencer par celle des enfants d'Israël eux-mêmes. Pour la Bible, le miracle exprime une intervention surnaturelle de Dieu dans le monde des humains, apportant ainsi une révélation de sa présence, de sa puissance, comme aussi de sa souveraineté sur les éléments, les choses et les êtres. C'est souvent ainsi que Dieu a pu manifester sa volonté parmi les hommes. Or, par l'histoire de Jonas, Sa volonté a été clairement exprimée : Dieu aime les hommes, de toute race, de toute condition ; et cela malgré leur désobéissance et leurs péchés. Son ultime but, c'est de les arracher à cette rébellion généralisée qui les fait sombrer dans la folie, Il désire les sauver, c'est à dire, les recréer moralement et spirituellement à son image pour en faire de nouvelles créatures vivant une vie saine et heureuse.


Voilà pourquoi Jésus-Christ, récusant ceux qui refusaient de croire en sa mission salvatrice leur dit : "Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas. Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grande poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre" (Matt. 12.39 et 40).


Ainsi, notre Seigneur Jésus-Christ lui-même a confirmé que Jonas, ce prophète de l'ancien temps, avait bien existé, tout comme le miracle dont il avait été l'objet s'était bien produit. De plus, Il s'y réfère même comme exemple type du message que Dieu avait donné au monde, déjà en ce temps là, pour annoncer prophétiquement le salut. Car c'était une préfiguration de la mort et de la résurrection de son Fils. Jésus, Lui qui est vraiment le Fils de Dieu, n'hésite donc pas à faire le parallèle entre Jonas et lui-même.


La population de Ninive, elle, symbolise donc l'humanité pécheresse, vouée au jugement et à la perdition. Jonas, lui, symbolise l'homme désobéissant, fuyant loin de Dieu. Jésus, Lui, se présente comme celui qui se charge de la désobéissance des hommes, qui prend la place du pécheur, afin de le sauver par le moyen du plus grand des miracles qui soient : celui de sa mort expiatoire sur la croix et de sa résurrection d'entre les morts. Ainsi, tout homme qui croit en Lui et le suit, reçoit une vie nouvelle. Il peut désormais librement réapprendre à vivre conformément au divin plan créateur et faire la volonté de Dieu.

Faire de l'histoire de Jonas une légende, c'est mépriser le sacrifice et la résurrection du Christ, sans lesquels il n'y a pourtant aucun pardon possible.


Quelle folie que celle des hommes qui se plaisent, que ce soit par orgueil ou par ignorance coupable, à nier la vérité que Dieu nous a fait connaître dans la Bible, sa Parole. Pourtant, inlassablement, le message de l'Evangile demeure, encore aujourd'hui, comme la seule bonne nouvelle capable de changer le comportement des hommes et le cours de l'histoire. Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, est bien venu dans le monde pour "chercher et sauver ce qui était perdu", comme cela nous est affirmé dans l'Evangile selon Luc, au chapitre 19 et au verset 1O. C'est à dire qu'Il est venu nous chercher et nous sauver, vous et moi.


Alors pourquoi refuserions-nous de croire en cette bonne nouvelle du salut, en ne faisant pas ce que Jonas lui-même, pour finir, a fait, lorsqu'il était prisonnier et condamné à mort dans le ventre du grand poisson, à savoir : prier ! Oui, en cette heure tragique et cruciale qu'il connaissait il a prié et Dieu l'a entendu. Il a pu dire : "Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Eternel et il m'a exaucé ; du sein du séjour des morts, j'ai crié et tu as entendu ma voix ..." (Jonas 2,3).


Chers auditeurs, les conséquences d'une telle prière sont incalculables pour notre vie, comme elles l'ont été pour la vie de Jonas. Pardon, résurrection, vie nouvelle, nous sont accordés par la puissance de l'Esprit de Dieu qui vient faire sa demeure en nous. Dès maintenant, nous pouvons en faire l'expérience et vivre ici bàs dans l'attente du Royaume éternel de gloire que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment et qui veulent obéir à ses commandements.


Jonas a été rendu à la vie. Il a obéi à Dieu. Il s'est mis en route pour accomplir la volonté de Dieu. Il est allé à la grande ville de Ninive pour y prêcher le message de la repentance et de la foi envers Dieu. Et toute une multitude d'hommes, de femmes et d'enfants ont été sauvés. Voilà ce que Dieu peut et veut faire encore aujourd'hui, pourvu que nous-mêmes, nous obéissions à sa voix.