Compléments concernant la Bible

Les paragraphes suivants traiteront de points importants liés à la Bible. Pour faciliter les recherches du lecteur, nous avons subdivisé ce chapitre en plusieurs sections consacrées chacune à un aspect particulier.

I. Thèses fondamentales

Nous procéderons comme dans la recherche scientifique, c’està-dire que nous formulerons des thèses précises solides qui serviront de support à notre argumentation. Il faut toutefois noter qu’en raison de sa nature unique - la Bible est la Parole de Dieu - on ne peut pas lui appliquer exactement les mêmes critères qu’aux faits scientifiques. Tenant compte de cette réserve, nous allons donc rassembler l’essentiel des affirmations touchant la Bible. Ce faisant, nous voulons aider le lecteur qui ne connaît pas encore grand-chose du «Livre des livres» à s’aventurer résolument dans sa lecture et son étude. Les thèses se présenteront sous la forme d’affirmations brèves et concises qui seront ensuite étayées avec de nombreuses citations bibliques. Il existe plusieurs expressions pour désigner la Bible ou les différents livres qui la composent: Parole de Dieu (Rm 10:17), parole du Seigneur (1 S15:23), le livre du Seigneur (Es 34:16), le livre (Jé 30:2), la parole de l’Ecriture (Lc 4:21), l’Ecriture (Mt 21:42), les Saintes Ecritures (2 Tm 3:15), l’Ancien et le Nouveau Testament (2 Co 3:14; Lc 22:20).

I.1 L’origine de la Bible

A. La Bible est la seule source d’information écrite révélée et garantie par Dieu. «C’est moi, le Seigneur Dieu d’Israël, qui

te parle maintenant. Note bien par écrit tous les messages que je t’ai communiqués» (Jé 30:2). Remonté dans la gloire, le Seigneur donne à Jean l’ordre suivant: «Ecris ceci, car mes paroles sont vraies et dignes de confiance» (Ap 21:5). L’homme ne doit donc ni ajouter ni retrancher quoi que ce soit à la Bible (Ap 22: 18-19). Tous les autres livres qui prétendent être des révélations divines (comme le Livre de Mormon ou le Coran) sont des inventions humaines. Ga 1:8 déclare que la révélation biblique est unique et que toute altération de ce message divin par les hommes sera sévèrement sanctionnée: «Eh bien! si quelqu’un - même si c’était nous ou un ange venu du ciel - vous annonçait une Bonne Nouvelle différente de celle que nous vous avons annoncée, qu’il soit maudit!»

B. L’origine de la Bible est humainement inexplicable, même lorsqu’elle se présente comme tout autre ouvrage humain, conçu et mis en forme par un auteur (Lc 1:1-4). La manière dont Dieu a communiqué les informations aux auteurs humains de la Bible demeure un mystère insondable. Les expressions: «Je (Dieu) mets mes paroles dans ta bouche» (Jé 1:9), «Le Seigneur m’adressa la parole» (Ez 7:1), ou «c’est Jésus-Christ qui me l’a révélée» (Ga1:12) nous montrent bien qu’avec la Bible, nous sommes en présence d’une communication particulière des oracles divins, sans pouvoir dire pour autant avec certitude comment l’homme a reçu le message de Dieu.

C. La Bible est un livre inspiré par Dieu. Elle se déclare elle-même inspirée de Dieu: «Toute Ecriture est inspirée de Dieu (litt. theopneustos, insufflée par Dieu, donnée par Dieu et le Saint-Esprit) ...» (2 Tm 3:16). La source ultime de la Bible, c’est le Père, le Fils et l’Esprit-Saint:

a) Dieu le Père: «Autrefois, Dieu a parlé à nos ancêtres à plusieurs reprises et de plusieurs manières par les prophètes, mais dans ces jours qui sont les derniers, il nous a parlé par son Fils» (Hé 1:1-2).

b) Jésus-Christ: «Prenez donc garde! ne refusez pas d’écouter celui (Jésus) qui vous parle. Ceux qui ont refusé d’écouter celui qui leur donnait sur la terre l’avertissement divin n’ont pas échappé à la punition. A bien plus forte raison, nous ne pourrons pas y échapper si nous nous détournons de celui (Jésus) qui nous parle du haut des cieux» (Hé 12:25).

c) Le Saint-Esprit: «... c’est parce que le Saint-Esprit les guidait que des hommes ont parlé de la part de Dieu» (2P1:21).

D. La Bible est un livre humain. La Parole de Dieu nous est transmise dans des «vases terrestres». Les réflexions concernant les voies impénétrables de Dieu, sur son amour et sa miséricorde incommensurables nous sont communiquées dans un langage humain, limité; néanmoins, ces mots sont «esprit et vie» (Jn 6:63).

I.2 La véracité de la Bible

A. La Bible est l’indéfectible vérité: «Ta parole est la vérité» (Jn 17:17). L’Ancien Testament ne dit pas autre chose: «Dieu n’est pas un homme pour mentir, il n’est pas un être humain pour changer d’opinion. Il n’affirme jamais rien sans tenir parole; ce qu’il promet, il le réalise» (Nb 23:19). Dans Jn 14:6, Jésus n’affirme pas seulement qu’il dit toujours la vérité, il prétend être la vérité personnifiée. «La vérité est infiniment plus grande et plus profonde que la justice», a écrit Manfred Hausmann.

B. Jésus et la Parole de Dieu sont étroitement unis. Jésus-Christ est indissociable de la Parole de Dieu (Jn 1:1-4; Ap 19:13).

Pendant sa vie sur terre, Jésus était à la fois pleinement homme et pleinement Dieu. Il était fils de l’homme et Fils de Dieu. «Il est devenu semblable aux hommes, il a paru dans une situation d’homme» (Ph 2:7), mais contrairement à tous les autres humains, il était sans péché. Il en est de même de la Bible. Elle ressemble aux autres livres, elle comporte de nombreux genres littéraires,mais contrairement à tous les autres livres, elle est la Parole de Dieu, sans aucune erreur, toujours absolument vraie (Ps 119:160; Pr 30:5).

C. Il n’y a pas de degrés entre la vérité des écrits bibliques déjà fixés et la vérité en train de se fixer sous la plume des auteurs inspirés. On ne peut donc pas opposer l’Ancien Testament au Nouveau Testament ou vice versa, ni les Evangiles aux lettres pauliniennes, car tous les écrits ont nécessité une révélation (Ga 1:11). Mais les textes n’ont pas tous une égale importance. La profondeur de pensée exprimée dans Jn 3:16 ne peut se comparer aux détails de navigation donnés dans Ac 27:13; le récit de la création dans Gn 1 a une portée beaucoup plus grande que l’énumération des Juifs rentrés de l’exil (Esd 2).

I.3 Les preuves de la véracité biblique

A. Les déclarations de la Bible sont vérifiables. Dieu ne demande pas une foi aveugle, «la foi du charbonnier». Il propose à l’homme plusieurs moyens de vérifier par lui-même la vérité des affirmations bibliques:

  1. La preuve par l’expérience vécue. Jésus a déclaré qu’on pouvait éprouver la véracité de la Parole de Dieu en la mettant en pratique: «L’enseignement que je donne n’est pas de moi, mais vient de Dieu qui m’a envoyé. Celui qui est disposé à faire ce que Dieu veut saura si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle par ma seule autorité» (Jn 7: 16-17).
  2. La preuve par la liberté. Jésus a dit que l’erreur asservit; l’Histoire lui donne raison, car qui pourrait nier le rôle opprimant de certaines idéologies et des nombreuses sectes? Par contre, l’obéissance à ses préceptes affranchit: «Si vous obéissez fidèlement à mon enseignement, vous êtes vraiment mes disciples; ainsi, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres» (Jn 8:31-32).
  3. La preuve par l’essai. La meilleure façon de connaître le goût d’une orange, c’est encore de la déguster! Il en est de même de la Bible. Pour l’apprécier, il faut la lire et l’accepter. Les discussions sur la Bible ne remplaceront jamais son étude intensive. Les habitants de Bérée avaient adopté une attitude exemplaire: «Ceux-ci avaient de meilleurs sentiments que les Juifs de Thessalonique; ils reçurent la Parole de Dieu avec beaucoup de bonne volonté. Chaque jour, ils étudiaient les Ecritures pour voir si ce que Paul disait était exact» (Ac 17:11).
  4. La preuve par le résultat. Dieu s’est engagé à faire réussir la vie de celui qui observe sa Parole: «Répète sans cesse les enseignements du livre de la loi et médite-les jour et nuit de façon à observer tout ce qui y est écrit. Alors tu mèneras à bien tes projets et ils réussiront» (Jos 1:8).
  5. La preuve par l’écoute. Une promesse particulière est liée à l’écoute de la Parole de Dieu. Celui qui écoute la prédication biblique avec un esprit bien disposé parvient à la foi: «Ainsi, la foi vient de ce qu’on écoute le message et le message est l’annonce de la parole du Christ» (Rm 10:17).
  6. La preuve par notre nature pécheresse. Ce sont probablement les textes décrivant notre nature corrompue qui nous interpellent le plus. Quiconque est honnête vis-à-vis de lui-même reconnaît sans peine la justesse du diagnostic que la Bible pose sur lui: «Car il n’y a pas de différence entre eux:

tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu» (Rm 3:23). Personne sans doute n’oserait prétendre que la déclaration de 1 Jn 1:8 ne s’applique pas à lui: «Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous.»

Remarque: Les arguments précédents montrent que la Bible se révèle vraie seulement à celui qui s’y soumet. Elle demeure impénétrable à quiconque veut uniquement satisfaire son intellect ou refuser délibérément de lui obéir (1 Co 1:19).

Ainsi, les preuves mathématiques (chapitre 2) peuvent aider un lecteur d’esprit scientifique à mieux appréhender la Bible, mais cela ne suffit pas pour faire naître la foi. La foi procède d’une démarche personnelle. Les promesses de Dieu s’acceptent par la foi ou se rejettent par incrédulité.

I.4 Les grands thèmes de la Bible

A. La Bible parle de Jésus. Il n’y a pas que le Nouveau Testament qui témoigne de Jésus, l’Ancien Testament aussi le fait: «Vous étudiez les Ecritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle: ce sont justement elles qui parlent de moi» (Jn 5:39). On ne peut comprendre l’Ancien Testament qu’à la lumière du Nouveau précisément parce qu’il annonce Jésus. Telle est la méthode employée par Jésus à l’égard des disciples d’Emmaüs (Lc 24:13-35). D’ailleurs, toute la Bible a pour but la révélation de Jésus-Christ: «Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom» (Jn 20:31).

B. La Bible aborde des sujets d’ici-bas et des sujets de l’audelà (Jn 3:12). Dans la première catégorie, on peut ranger les récits historiques, les comptes rendus de voyages, les rencontres personnelles, les lois et les ordonnances, la description des états d’âme, les chroniques familiales, les arbres généalogiques, les rapports missionnaires, l’évocation des préoccupations quotidiennes et les observations de nature scientifique. Dieu a jugé important de nous révéler ces choses de la vie courante, mais il les subordonne à des réalités plus importantes encore, celles qui concernent le ciel (Mt 6:33; Col 3:2): Dieu, Jésus-Christ, le Saint-Esprit, le royaume de Dieu, la résurrection et le jugement, le ciel et l’éternité.

C. La Bible décrit l’homme tel qu’il est. Les hommes et les femmes de la Bible ne sont jamais glorifiés comme des héros; au contraire, l’Ecriture nous les présente dans leur faiblesse, leur nature pécheresse, leurs manquements, mais aussi dans leur remarquable fidélité à la vérité. Même les agissements méprisables de David, «l’homme selon le cœur de Dieu» (1 S 13:14; Ac 13:22) ne sont ni passés sous silence ni retouchés (2 S 11).

D. La révélation biblique est la clé de la compréhension de notre monde. Elle est notre essentielle et unique source d’informations. Le présent est incompréhensible sans la connaissance du passé révélé: création, chute et déluge. Il en résulte que:

  1. le passé explique le présent, ce qui va à l’encontre de la thèse évolutionniste qui veut expliquer le passé à partir du présent.
  2. la création ne se comprend que par la foi (Hé 11:3). En plusieurs endroits, l’Ecriture affirme que la création a été faite
  1. la mort est une conséquence du péché de nos premiers parents (Gn 2:17; 3:17; Rm 5:12; 5:14; 6:23; 1 Co 15:21).
  2. la création toute entière est affectée par la désobéissance initiale de l’homme (Rm 8:20, 22). Les structures destructrices qu’on observe en biologie (les bactéries qui provoquent des maladies, les parasites, l’instinct de tuer chez les serpents, les araignées et les bêtes féroces, les plantes carnivores, la peine extrême pour survivre àcause «des épines et des ronces») ne s’expliquent que si on croit àla chute de l’homme. C’est en elle qu’il faut également trouver la cause du caractère fragile et fugace qui marque toute vie terrestre.
  3. la géologie de la terre ne peut s’expliquer qu’à la lumière du déluge.

I.5 Les affirmations de la Bible

A. Toutes les affirmations bibliques n’ont pas la même valeur, même si aucune n’est superflue. Le lecteur s’en rend immédiatement compte en mettant par exemple côte àcôte Jn 3:16 et Ac 18:1.

B. La Bible énonce tous les principes essentiels qui nous sont nécessaires. Elle est complète dans la mesure oùelle contient tout ce qui nous est utile pour bien vivre ici-bas et pour trouver la vie éternelle: «Si vous cherchez dans le livre du Seigneur, vous pourrez lire ceci: Aucun d’eux ne reste en arrière, il n’y a pas un seul manquant»(Es34:16).

C. La Bible ne se contredit jamais. Dans la plupart des cas, les contradictions apparentes se résolvent par un examen attentif des textes. Les prétendues contradictions sont dues au fait qu’on ne tient pas compte des principes suivants:

  1. Les récits bibliques sont généralement très concis. Ainsi, la conversion de Matthieu n’occupe qu’un seul verset (Mt 9:9). Certains se demandent avec qui les fils d’Adam ont-ils pu se marier, s’il n’y avait pas d’autres habitants sur la terre. La contradiction du récit biblique n’est qu’apparente, car Gn 5:4 déclare qu’Adam eut d’autres fils et des filles. Au début, les frères épousaient leurs sœurs; à la génération suivante, ce furent les cousins qui épousèrent leurs cousines. A l’aube de l’humanité, les mariages consanguins ne présentaient aucun danger.
  2. Le même événement peut être rapporté sous un jour différent dans des récits parallèles.

Premier exemple: Matthieu et Luc présentent deux généalogies sensiblement différentes de Jésus. Le premier (Mt 1:117) fait remonter Jésus à David par la branche paternelle, tandis que le second rattache Jésus à David par Marie (Lc 3:23-38). De plus, Matthieu remonte jusqu’à Abraham, tandis que Luc poursuit jusqu’à «Adam, fils de Dieu». La généalogie de Matthieu comprend 42 générations, tandis que celle de Luc en compte 77. Les deux évangélistes attachent visiblement un sens symbolique au chiffre 42 (3x14) et 77. Les deux listes omettent des noms, mais elles sont unanimes sur les faits suivants:

Deuxième exemple: les narrations de la résurrection de Jésus diffèrent entre elles par des détails sans grande importance. Ces différences prouvent que chaque auteur écrit en tant que témoin oculaire et qu’il n’a pas copié sur les autres. (Lorsque plusieurs témoins racontent l’accident qu’ils ont vu de leurs yeux, leurs témoignages présentent des différences notables, même si tous disent la vérité.)

3. De nombreuses affirmations bibliques sur des sujets spirituels ne trouvent leur plein sens que grâce à leur complémentarité. La physique a énoncé une double théorie de la lumière: la théorie ondulatoire et la théorie corpusculaire. La lumière se comporte à la fois comme une onde immatérielle et comme des particules matérielles (photons). Pour bien comprendre la nature de la lumière, il faut associer les deux théories et non les opposer. Il en est de même de certaines affirmations bibliques. Prenons l’exemple de la foi qui sauve. Deux textes semblent s’opposer radicalement:

a) «Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les oeuvres de la loi» (Rm 3:28).

b) «Vous voyez que l’homme est justifié par les oeuvres, et non par la foi seulement» (Jc 2:24).

Nous prions le lecteur de se reporter au chapitre 4 où nous avons examiné cette question.

4. Certaines difficultés textuelles proviennent simplement des traductions. Exemple: d’après la Bible en français courant, Jacob enfouit les objets de culte idolâtres qui lui furent remis sous un grand arbre, tandis que la traduction Segond précise qu’il s’agissait d’un térébinthe (Gn 35:4).

A retenir: «Les hommes rejettent la Bible, non parce qu’elle se contredit, mais parce qu’elle les contredit.»

«Ce qui me trouble dans la Bible, ce n’est pas ce que je ne comprends pas, mais ce que je comprends» (paroles d’un athée).

5. Certaines contradictions apparentes sont plus difficiles à expliquer; on peut néanmoins les résoudre. En voici quelques exemples: la mort de Judas présentée différemment dans Mt 27:5b et Ac 1:18; 1 R 8:9 et Hé 9:4 ne présentent pas le même contenu de l’arche de l’alliance; 1 S 31 et 2 S 1 donnent deux versions différentes de la mort de Saül.

Prenons le cas du suicide de Judas. D’après Mt 27:5b, l’apôtre s’est pendu, ce qui semble contredire Ac 1:18 qui déclare: «... il tomba la tête la première, son corps éclata par le milieu et tous ses intestins se répandirent au-dehors.» On peut proposer l’explication suivante: Judas se pendit, mais la corde (ou la ceinture) utilisée se rompit ou se détacha et en tombant, le corps se fracassa sur des rochers.

D. La Bible est le seul livre qui comporte des prophéties précises dont beaucoup se sont déjà accomplies dans des lieux déterminés et à des époques connues.

Dans ce sens restreint, la prophétie est la prédiction de l’accomplissement certain d’un événement futur, cette prédiction ne reposant pas sur le savoir humain normal. A l’inverse de l’Histoire qui décrit les événements déjà survenus, la prophétie annonce ceux qui vont se produire. Dans Jn 13:19, Jésus souligne le côté stimulant de la prophétie pour la foi: «Je vous le dis déjà maintenant, avant que la chose arrive, afin que lorsqu’elle arrivera vous croyiez que je suis celui que je suis.»

E. Dieu commence souvent par révéler un détail qu’il complète ensuite peu à peu. Nous avons l’exemple le plus frappant de cette procédure dans l’annonce de la venue de Jésus.

F. Une lecture superficielle du texte fait courir le danger de considérer les détails comme des à-côtés insignifiants. Pourtant, placés dans un contexte plus vaste, ils revêtent généralement une grande signification.

Premier exemple: Les Romains avaient coutume de briser les os des jambes des crucifiés; ils ont donc accompli cette sinistre besogne sur les deux brigands, mais ont épargné Jésus (Jn 19:32-36). Le lien de ce détail avec la prophétie: «On ne lui brisera aucun os» (Jn 19:36b et Ex 12:46) n’est pas évident, car dans l’Ancien Testament il s’agissait de l’agneau pascal.

Deuxième exemple: Si Jésus a dû être crucifié hors des murs de Jérusalem, c’est parce que dans l’Ancien Testament, les animaux offerts en sacrifice étaient brûlés hors du camp (Lv 16:27; Hé 13:11-12).

G. Les affirmations bibliques sont d’une telle profondeur que l’esprit humain ne peut la sonder (1 Co 13:12). Comme l’a fait remarquer Georg Huntemann, «ce que la Bible veut nous dire prend naissance de l’autre côté de ce que la raison peut explorer.»

H. L’étendue et la profondeur des affirmations bibliques dépassent tout ce que la raison humaine peut concevoir. Le cadre temporel se situe entre «avant la fondation du monde» (Ep 1:4) et l’éternité (Ap 22:5). La Bible répond aux questions devant lesquelles les sciences sont muettes:

Poème (Ps 119), hymne (Col 1:15-17), chant d’amour (Ct de Salomon), compte-rendu scientifique dans la langue courante (Gn1), récit historique (livre d’Esdras), paraboles (Mt13:3-23), récits qui s’appuient sur des faits de la vie courante pour communiquer des enseignements, discours très imagé (Jn15:1), vision prophétique (Ap 6), discours prophétique (Mt 24), paradoxe (Ph2:12-13), sermon (Ac17:22-31), exhortation (Col3:16-17), louange (Ep1:3), formule de bénédiction (Ph4:7), doctrine (Rm5:12-21), chroniques familiales (1Ch3), prière (Ps35), témoignage personnel (1Jn1:1-2), songe (Gn37:6-7), parole directe de Dieu (Mt3:17), entretien spirituel (Jn4:738), propos d’une querelle (Ac15:7-21), séance de tribunal (Jn 18:28-38), maxime de sagesse (Pr13:7), promesse (Mc16:16), verdict de condamnation (Mt11:11-24), énigme (Jg14:12-14), promulgation de lois (sociales, juridiques, coutumières, rituelles, prophylactiques), poésie lyrique (Cantique des cantiques), biographie (livre de Néhémie), correspondance privée (lettre de Paul à Philémon), journal (Ac16), monologue (Jb32-37), dialogue (Jb3-31), apocalypse (livre de Daniel et Apocalypse de Jean), choses scellées pour un temps (Dn12:9), prologue (Lc1:1-4), épilogue (Jn21:25), ellipse (Mt9:9), métaphore (Ab 4), épitaphe (Jn 19:19), chiffres (Ap 13:18).

J. En revanche, on ne trouve pas dans la Bible les genres suivants: tradition, légende, mythe, conte, commentaire malveillant, satire, comédie, plaisanterie, utopie, science-fiction. L’hyperbole (exagération, Mt 11:18) et l’ironie (2 Co 12:11) n’apparaissent que rarement et d’une manière non équivoque.

Aucun livre au monde n’affiche une telle diversité de formes d’expression; aucun ne peut revendiquer une véracité aussi absolue dans toutes ses affirmations.

K. La Bible puise dans la richesse de tous les moyens d’expression verbale. L’essentiel du texte biblique se présente sous la forme d’affirmations directes, mais il existe aussi d’autres formes spécifiques d’expression:

  1. le langage phénoménologique. Au lieu de décrire une situation à partir de la causalité souvent inconnue, la Bible le fait du point de vue de l’observateur. Ainsi, elle parle, comme le fait d’ailleurs l’astronomie moderne, du lever et du coucher du soleil; l’impression de lever et de coucher du soleil n’est pas liée au mouvement de cet astre, mais à la rotation de la terre.
  2. expressions idiomatiques. Dans certaines situations, des formules concises en disent souvent plus qu’un long discours. Ainsi, Samson s’est très bien fait comprendre des Philistins lorsqu’il leur a dit: «Si vous n’aviez pas labouré avec ma jeune vache, vous n’auriez pas trouvé la réponse» (Jg 14:18).
  3. le charme du langage poétique. Le Cantique des cantiques excelle dans cet art: «Place-moi contre ton cœur, comme ton sceau personnel; garde-moi près de toi, comme la pierre gravée à ton nom que tu portes au bras» (Ct 8:6).
  4. les périphrases et les images pour exprimer des réalités scientifiques et techniques modernes. La Bible mentionne dans son langage imagé des connaissances que l’homme a précisées ou acquises avec le temps, et qui n’existaient donc pas lorsqu’elle fut écrite. Elle n’emploie pas les mots de satellites, de cabines spatiales ou de modules géostationnaires, mais elle fait sans doute allusion à ces réalités lorsqu’elle déclare: «Même si tu te perchais aussi haut que l’aigle et

plaçais ton nid parmi les étoiles, je t’en ferais descendre» (Ab 4). Elle n’emploie pas le terme médical d’ontogenèse (développement de l’embryon), mais elle décrit ce processus de la façon suivante: «Mon corps n’avait pas de secret pour toi, quand tu me façonnais en cachette et me tissais dans le ventre de ma mère» (Ps 139:15).

  1. des formulations scientifiques exactes. Le récit de la création en fournit d’excellents exemples. Ainsi, la mesure du temps et la définition de l’unité correspondante sont données en termes appropriés dans Gn1:14, 19.
  2. le langage imagé de la vie quotidienne pour faire comprendre des réalités spirituelles. Ainsi, dans la parabole de Mt 13:323, le semeur représente celui qui annonce la parole, la semence la Parole de Dieu, les épines les entraves et la bonne terre le cœur de l’homme bien disposé.

L. Le texte biblique est à prendre comme il est, en tenant compte toutefois du genre littéraire et des formes d’expression. Dans certains cas, les affirmations sont à prendre au sens littéral, dans d’autres, elles devront être transposées d’une façon loyale et précise.

a) Exemple d’affirmations prises au sens littéral. En accomplissant les prophéties de l’Ancien Testament, Jésus enseignait à ses disciples son souci de prendre des textes à la lettre. Il le leur rappelle par ces paroles: «Voilà ce que je vous ai déclaré lorsque j’étais encore avec vous: tout ce qui est écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, dans les livres des prophètes et dans les psaumes devait se réaliser» (Lc 24:44). Les Evangiles soulignent souvent cette finalité: «... afin que se réalise ce que le Seigneur avait dit par le prophète ...» (Mt 2:15), «Ce passage de l’Ecriture s’est réalisé aujourd’hui ...» (Lc 4:21), «N’avez-vous jamais lu ce que déclare l’Ecriture?» (Mt 21:42).

b) Exemple d’affirmation à interpréter fidèlement. Lorsque Jésus déclare: «Je suis la vigne, vous êtes les rameaux» (Jn15:5), il est évident qu’on ne peut pas prendre ses paroles au sens littéral. Il faut les interpréter. Généralement, l’image suggère le sens; dans le cas présent, il ne peut y avoir aucun doute, car Jésus ajoute d’une façon on ne peut plus explicite: «Vous ne pouvez rien faire sans moi.»

I.6 La valeur des affirmations bibliques

A. La Bible délivre le plus précieux message qui soit. «L’évangile est la meilleure nouvelle qui ait jamais été annoncée aux hommes. Jamais quelque chose de comparable ne nous a été dit» (Wilhelm Pahls, évangéliste allemand). Le psaume 119 exalte plusieurs fois la supériorité de la Parole de Dieu sur tout: «La loi que tu as édictée vaut mieux pour moi que des milliers de pièces d’or ou d’argent» (v. 72); «Je me réjouis de ton message, comme d’un grand trésor que j’aurais trouvé» (v. 162).

B. Quiconque rejette la Parole de Dieu sera jugé par elle. De même que l’écoute de la Parole de Dieu conduit à la foi (Rm 10:7) et donc au salut, ainsi le rejet de cette même parole entraîne le rejet et la perdition éternelle:

«Ainsi, puisque tu as rejeté les ordres du Seigneur, le Seigneur te rejette aussi» (1 S 15:23).

«Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Mais vous n’êtes pas de Dieu et c’est pourquoi vous n’écoutez pas» (Jn 8:47).

«Il fallait que la Parole de Dieu vous soit annoncée à vous d’abord. Mais puisque vous la repoussez et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, nous irons vers ceux qui ne sont pas juifs» (Ac 13:46).

C. La Bible est composée de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les deux parties sont, au même titre, Parole de Dieu; on ne peut donc les opposer. Le Nouveau Testament cite souvent l’Ancien; on peut toutefois remarquer qu’il ne le fait généralement pas textuellement, mais d’une manière qui présente un progrès dans la révélation. Le Nouveau Testament accomplit les promesses de l’Ancien: «Tous ces hommes ont été approuvés par Dieu à cause de leur foi; pourtant, ils n’ont pas reçu ce que Dieu avait promis. En effet, comme Dieu avait prévu mieux encore pour nous, il n’a pas voulu qu’ils soient rendus parfaits autrement qu’avec nous» (Hé 11:39-40). Le Seigneur Jésus est déjà présent dans les pages de l’Ancien Testament: «Vous étudiez les Ecritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle: ce sont justement elles qui parlent de moi!» (Jn 5:39).

D. Les apocryphes (du grec apokryphos, caché, secret, inauthentique) ne sont pas Parole de Dieu. Ces écrits sont apparus dans la période intertestamentaire. Les principaux arguments qu’on peut avancer contre leur inclusion dans le canon biblique sont:

  1. Ils contiennent certains enseignements contraires à la doctrine biblique. Ainsi, Tobie 12:9 déclare que «l’aumône purifie de tout péché.» De même, Tobie 6:9 encourage des pratiques magiques, et 2 Maccabées 12:46 prétend que les morts sont délivrés de leur péché grâce aux prières des vivants.
  2. Ils n’ont jamais été reconnus comme faisant partie du canon juif. Ce sont des livres postérieurs aux livres inspirés de l’Ancien Testament. C’est pourquoi leur présence dans le canon a toujours été contestée. C’est au Concile de Trente en 1546 que l’Eglise catholique, en réaction à la Réforme, a décidé que les écrits deutérocanoniques devaient être considérés sur le même plan que les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament.
  3. Aucun écrivain du Nouveau Testament ne les cite. A l’exception de 4 petits livres de l’Ancien Testament, tous les autres livres sont cités dans le Nouveau.
  4. Les apocryphes eux-mêmes ne prétendent pas à l’infaillibilité.

Le prologue du livre de l’Ecclésiastique déclare: «Vous êtes donc invités à en faire la lecture avec une bienveillante attention et à vous montrer indulgents là où, en dépit de nos efforts d’interprétation, nous pourrions sembler avoir échoué à rendre quelque expression.»

Valeur des apocryphes. Faut-il rejeter catégoriquement les apocryphes? Dans sa traduction allemande de la Bible, Luther plaça les livres apocryphes à la fin de l’Ancien Testament et les fit précéder de cette notice: «Livres qui ne doivent pas être estimés à l’égal de la Sainte Ecriture, mais qui pourtant sont utiles et bons à lire.» Les calvinistes ont adopté une position plus radicale: «Ces livres ne sont pas divinement inspirés comme le reste des Saintes Ecritures, et ne doivent pas être produits publiquement à l’Eglise pour servir de règle aux articles de foi, ni même aux points de vérité de l’histoire sainte» (Robert Olivétan). L’auteur du présent ouvrage partage l’opinion de Luther. Si nous lisons les livres apocryphes comme des livres historiques (notamment le livre des Maccabées) n’ayant pas la même autorité que les livres canoniques, nous en tirons un certain profit. On peut en particulier souligner la valeur du livre de l’Ecclésiastique, qui aborde tous les sujets et toutes les situations qu’on peut rencontrer dans la vie, avec un fond et une forme s’apparentant beaucoup à ceux des livres sapientiaux inspirés.

I.7 L’intelligibilité de la Bible

A. La Bible est facilement compréhensible: «En effet, dans

nos lettres, nous ne vous écrivons rien d’autre que ce que vous y lisez et comprenez» (2 Co 1:13).

B. Mais la Bible contient aussi des pensées si profondes qu’elles sont insondables à l’esprit humain: «En effet, dit le Seigneur, ce que je pense n’a rien de commun avec ce que vous pensez, et vos façons d’agir n’ont rien de commun avec les miennes. Il y a autant de distance entre mes méthodes et les vôtres, entre mes pensées et les vôtres, qu’entre le ciel et la terre» (Es 55:8-9).

Le grand prédicateur Spurgeon a bien mis en évidence ce double aspect de la Parole de Dieu: «La Bible contient des vérités si grandes qu’elles dépassent notre capacité de compréhension et prouvent à quel point notre entendement est limité. Mais ses affirmations essentielles et fondamentales sont faciles à saisir.» Les pensées de la Bible sont accessibles à chacun (Ac 17:11), bien que leur profondeur et leur richesse soient inépuisables (Rm 11:33).

C. Sous la direction du Saint-Esprit, plus de 45 auteurs différents ont participé à la rédaction de la Bible. Sans l’assistance du Saint-Esprit, il est impossible de saisir le sens exact de l’Ecriture: «L’homme qui n’a pas l’Esprit de Dieu ne peut pas recevoir les vérités qui viennent de cet Esprit: elles sont une folie pour lui; il est incapable de les comprendre, car on ne peut juger que par l’Esprit. L’homme qui a l’Esprit de Dieu peut juger de tout, mais personne ne peut le juger» (1 Co 2:14-15).

I.8 L’exactitude des affirmations bibliques

A. La Bible est un livre incroyablement précis. Pour s’en apercevoir, il faut examiner de plus près ses caractéristiques linguistiques, sémantiques, spirituelles, historiques ou scientifiques.

Nous allons mettre en relief l’exactitude historique de la Bible en méditant ce qu’elle dit au sujet de la persécution des chrétiens. Dès le début de l’Eglise, il est dit des chrétiens: «ils ont risqué leur vie au service de notre Seigneur Jésus-Christ» (Ac 15:26). A la fin des temps, il sera encore question de «ceux qui avaient été mis à mort parce qu’ils avaient annoncé la Parole de Dieu et avaient fidèlement rendu témoignage» (Ap 6:9). Aujourd’hui, tous les courants tentent de récupérer Jésus et de l’intégrer à leur système. L’islam accepte Jésus en tant que prophète, les mouvements pacifistes le reconnaissent comme le pacifiste par excellence, les partis politiques le présentent comme le meilleur homme et le plus grand réformateur social. Albert Schweitzer était conquis par le Jésus historique. Carl Friedrich von Weizsäcker, frère du Président de la République fédérale d’Allemagne a organisé une grande conférence pour la paix et a proclamé que c’est aux hommes qu’il appartenait de faire régner la paix sur la terre. Beaucoup parlent de Jésus, tant qu’il ne dérange pas leur conception. Ainsi, l’islam rejette l’idée de Jésus comme fils de Dieu. Mais sachons-le: «Jésus est notre paix» (Ep 2:14) uniquement si nous croyons en lui; dans le cas contraire, il est notre juge (Ac 10:42). Le mouvement pacifiste ignore cet aspect des choses, comme il passe sous silence le Jésus qui est décrit dans Ap 6 comme l’Agneau de Dieu qui ouvre les sceaux et libère les quatre cavaliers chargés de répandre la guerre et la mort sur terre. De nombreux leaders se réfèrent au sermon sur la montagne, mais ils omettent généralement de rappeler le commandement central, celui de renoncer à la voie large qui mène à la perdition et de s’engager sur la voie étroite qui mène à la vie. Il ne suffit pas que le nom de Jésus soit sur toutes les lèvres et prononcé à n’importe quelle occasion. Le Seigneur a mis ses auditeurs en garde:

«Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: ‹Seigneur, Seigneur› qui entreront dans le royaume des cieux, mais seulement ceux qui font ce que veut mon Père qui est dans les cieux. Quand viendra le jour du Jugement, beaucoup me diront: ‹Seigneur, Seigneur, nous avons transmis en ton nom des messages reçus de Dieu, nous avons chassé en ton nom des esprits mauvais, nous avons accompli en ton nom de nombreux miracles!› Alors je leur déclarerai: ‹Je ne vous ai jamais connus; éloignez-vous de moi, vous qui commettez le mal!›» (Mt 7:21-23).

Celui qui ne met l’accent que sur le côté humain de Jésus ne heurte personne. Mais nous devons annoncer le Jésus que l’Ecriture révèle et en parler comme elle le fait (Jn 7:38). L’hostilité ne se manifeste qu’envers ceux qui s’appuient totalement sur la Parole de Dieu. A une époque où toutes les normes s’effilochent, ceux qui font de la Bible la référence suprême de leurs affirmations et qui brandissent courageusement: «Il est écrit», pour justifier aussi bien leur conception du récit de la création que leur description du Seigneur Jésus, ceux-là seront persécutés. Ceux qui auront fidèlement rendu témoignage à la parole écrite et à la parole incarnée, ceux-là ont la promesse de la victoire (Ap 12:11).

I.9 L’actualité des affirmations bibliques

A. La Parole de Dieu n’est pas soumise au temps. Le prophète Esaïe oppose le caractère fragile et éphémère de l’herbe à l’intemporalité de la Parole de Dieu: «Oui, l’herbe sèche, sa fleur se fane, mais la Parole de notre Dieu se réalisera pour toujours» (Es 40:8). Jésus prolonge l’image en opposant la nature temporelle des astres à l’éternité de sa Parole: «Le ciel et la terre disparaîtront, tandis que mes paroles ne disparaîtront jamais» (Mt 24:35). Luther a eu ce mot: «La Bible n’est ni antique, ni moderne: elle est éternelle.» La Bible se situe hors du temps, car elle développe des concepts et trace une perspective qui dépassent le cadre du temps présent. Même si l’Ecriture ne mentionne pas l’interruption volontaire de grossesse, ni les manipulations génétiques, ni l’extension de la consommation de drogue, on peut néanmoins puiser dans ses pages des principes de conduite applicables à ces situations particulières. Aucun autre livre ne peut à ce point servir de référence. Ainsi, aucun tribunal humain ne pourrait porter un jugement dans une situation que la loi n’a pas prévu. L’évolution des sciences et des techniques, notamment en matière de reproduction médicalement assistée, met de plus en plus en évidence le tragique vide juridique qu’il faudra rapidement combler, faute de quoi l’homme s’expose aux pires aberrations.

I.10 Pour comprendre la Bible: se convertir à Jésus-Christ

Après ce long préambule des principales thèses concernant la Bible, une question vitale se pose: comment faire pour bien comprendre la Bible? Comment un «non-initié» trouvera-t-il le moyen de pénétrer dans cette mine de renseignements essentiels pour la vie? A la fin d’une réunion d’évangélisation, un jeune intellectuel vint vers moi et me dit son ardent désir de bien saisir le sens des Ecritures. Au cours de l’entretien, je répondis à quelques-unes des critiques qui s’élèvent contre la Bible. A un certain moment, il m’interrompit et me déclara qu’il pourrait désormais entamer l’étude de la Bible par la méthode philosophique qui lui était familière. Je lui répondis: «Vous pouvez le faire, mais vous n’aboutirez pas au Dieu vivant révélé en Christ; vous découvrirez le Dieu des philosophes, c’est-à-dire un Dieu impersonnel, le Dieu des panthéistes. Les philosophes de toutes les écoles ont lu la Bible avec les présupposés dictés par leur mode de pensée, mais ils n’ont pas rencontré le Dieu qui devient Sauveur uniquement en Jésus-Christ.» Le jeune homme comprit et accepta ma recommandation: «Ce soir même, vous pouvez avoir accès à la Bible et au Dieu vivant: il vous suffit d’établir une relation existentielle avec lui. Le voulez-vous?»

En m’appuyant sur l’exemple de ce jeune homme, je vais montrer dans ce qui suit comment l’homme peut découvrir la foi.

A. Se reconnaître tel que l’on est. Lisons ensemble Rm 3:22+23: «Il n’y a pas de différence entre eux: tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu.» Ce verset déclare que nous sommes perdus. Nos péchés nous séparent du Dieu vivant; nous n’avons donc plus accès à lui. Nous ne lui sommes plus agréables. Il n’y a rien de glorieux en nous. Avec la chute s’est creusé un abîme entre le Dieu saint et l’homme pécheur. Pouvez-vous acquiescer à ce diagnostic?

B. La seule issue. Il n’y a qu’une seule solution pour sortir l’homme de cette fâcheuse situation: le chemin tracé par Dieu. A la croix, il a offert son Fils pour subir le châtiment que nous méritions à cause de nos péchés. Jésus est venu dans ce monde pour sauver les pécheurs (Mt 18:11). Il n’existe aucun moyen de salut autrement que par lui (Ac 4:12). Le croyez-vous du fond du cœur?

C. Confesser ses péchés. Il est écrit dans 1 Jn 1:8-9: «Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous. Mais si nous confessons nos péchés à Dieu, nous pouvons avoir confiance en lui, car il agit de façon juste: il pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout mal.» Grâce à l’oeuvre expiatoire accomplie à Golgotha, Jésus a les pleins pouvoirs de pardonner les péchés. Si nous nous appuyons sur sa promesse, si nous lui confessons notre péché et lui en demandons pardon, à cause de sa fidélité il nous décharge de notre culpabilité. Mais il ne faut pas seulement s’extasier devant ce prodige, il faut le saisir! Voulez-vous vous approprier la promesse du pardon? Demandez-le lui dans une prière semblable à celle-ci:

«Seigneur Jésus, aujourd’hui j’ai entendu parler de toi et j’ai compris pourquoi tu es venu dans ce monde. Dans ton amour inexplicable, tu t’es aussi penché sur moi. Tu vois tous mes péchés, ceux auxquels je pense et ceux qui me sont cachés. Tu sais tout; tu connais le moindre comportement coupable, le plus petit des mauvais penchants de mon coeur. Tout est consigné devant toi. Je suis comme un livre ouvert devant toi. Tel que je suis, je ne puis subsister en ta présence. C’est pourquoi je te prie de me pardonner tous mes péchés et de me purifier entièrement. Amen.»

Nous venons de dire au Seigneur ce qui nous accablait (1 Jn 1:8-9). Dieu s’est formellement lié par une promesse. Selon vous, quelle proportion de vos fautes vous a-t-il pardonné? 80%? 50%? 10%? La Bible déclare sans hésitation: «Il nous purifiera de tout mal» (1 Jn 1:9). Tous vos péchés sont pardonnés. Sachez-le bien, et ne vous contentez pas de croire ce pardon possible, ou même simplement de l’espérer. L’Ecriture tient beaucoup à ce que nous ayons à ce sujet une certitude absolue. Relisez 1 P 1:18-19 et 1 Jn

5:13.
D.
L’abandon de sa vie. Le Seigneur Jésus vous a pardonné tous vos péchés; vous pouvez lui confier votre vie. «A tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu» (Jn 1:12). Tous ceux qui ont invité le Seigneur Jésus à prendre la direction de leur vie reçoivent le pouvoir et le droit d’être enfants de Dieu. On ne devient donc pas enfant de Dieu en pratiquant

de bonnes oeuvres de temps en temps, en étant pieux ou en s’affiliant à une église; on le devient en abandonnant sa vie au Fils de Dieu et en marchant fidèlement à sa suite. Prenez cet engagement dans la prière:

«Seigneur Jésus, tu as pardonné toutes mes transgressions. J’ai du mal à saisir cette vérité, mais je me fie à tes promesses. Je te demande d’établir ta demeure en moi. Conduis-moi sur le chemin que tu me montreras. Je sais que tu formes uniquement des projets de bonheur pour moi. C’est pourquoi je t’abandonne tous les compartiments de ma vie. Aide-moi à renoncer à tout ce que tu désapprouves. Inculque-moi de nouvelles habitudes compatibles avec ta bénédiction. Donne-moi un cœur docile pour que j’accomplisse ce que ta Parole ordonne. Ne permets pas que je règle ma vie d’après les modes et les opinions humaines, mais révèle-moi le sens des Ecritures afin que je comprenne bien tes paroles et que j’y conforme ma vie. Je veux que tu sois mon Seigneur et je veux te suivre. Amen.»

E. Accepté. Le Seigneur vous a accepté. Il vous a racheté à grand prix, il vous a sauvé. Vous êtes devenu enfant de Dieu. L’enfant est aussi héritier: héritier de Dieu, héritier du royaume céleste. Pouvez-vous imaginer ce qui se passe en ce moment au ciel? Peut-être un peu de joie, vous dites-vous. C’est même une certitude, car il est écrit dans Lc 15:10: «Il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui commence une vie nouvelle.» Votre retour à Dieu suscite une immense joie dans le ciel. Le ciel tout entier exulte de ce qu’un être humain a pris au sérieux la bonne nouvelle du salut et se l’est appropriée. La Bible nomme conversion ce demi-tour vers Jésus-Christ. Le pécheur abandonne sa culpabilité à Jésus, lequel s’en charge effectivement. Simultanément s’opère la régénération, œuvre de Dieu en nous par laquelle il nous donne la vie nouvelle d’enfant de Dieu. Conversion et régénération sont donc inséparables, comme les deux faces d’une médaille.

F. Gratitude. La rédemption est un cadeau de Dieu. Seul son amour a rendu notre salut possible. Nous ne pouvons absolument pas contribuer à cette œuvre de salut. Celui qui reçoit un cadeau ne peut que dire: «Merci!». Faites-le maintenant en exprimant dans vos propres mots votre reconnaissance à Dieu.

G. La suite? La Bible compare votre état à celui d’un nouveau-né. Tout comme le bébé entre dans une famille, vous, de même, appartenez à la famille de Dieu. Les nouveau-nés traversent une phase critique, connue sous le nom de «mort du nourrisson». C’est également vrai dans le domaine spirituel. La naissance (conversion) s’est bien déroulée. La vie est là. Il faut maintenant alimenter le bébé (l’allaiter) et l’entourer de soins. Dans ce domaine, Dieu a également pourvu et tout fait pour que vous puissiez vous développer spirituellement. Pour diminuer le taux de mortalité chez le nouveau-né spirituel, il faut suivre les conseils donnés par Dieu. Je voudrais encore souligner quelques points importants; ils sont autant de piliers destinés à soutenir votre foi et à favoriser le développement de votre vie chrétienne. Pour vous en faciliter la mémorisation, je les regroupe en cinq paragraphes commençant chacun par la lettre ‹P› comme le mot «pilier».

1. Parole de Dieu

C’est sur la base du témoignage de la Bible que vous avez pris votre décision de venir à Dieu. La Bible est le seul livre garanti par Dieu. Aucun autre livre ne lui est comparable sur le plan de l’autorité, de la vérité, du contenu et de l’origine. La Bible est l’aliment indispensable à la vie nouvelle que Jésus a insufflée en vous. 1 Pierre 2:2 souligne cet aspect des choses: «Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur!» Les paroles contenues dans la Bible sont ce lait. Il serait bon que chaque jour, et de préférence le matin, vous consacriez du temps à la lecture des Saintes Ecritures. Commencez de préférence par un évangile, comme celui de Jean. Vous n’oubliez certainement jamais de prendre votre petit déjeuner ni de vous brosser les dents chaque matin. Soyez aussi conséquents avec votre vie spirituelle et ajoutez cette activité importante à votre programme journalier.

2. Prière

Entretenez-vous tous les jours avec le Seigneur. Jésus ne veut pas uniquement nous parler, ce qui se fait lors de la lecture de la Bible; il veut aussi que nous lui parlions, par le moyen de la prière. Quel privilège de pouvoir tout lui confier! D’après la Bible, nous ne pouvons adresser nos prières qu’à deux personnes: Dieu, qui est désormais votre Père, et le Seigneur Jésus, votre Sauveur, votre bon berger, votre ami, celui qui est tout pour vous. La Bible ne reconnaît pas comme valables les prières adressées à quelqu’un d’autre. La prière vous communique de la force et vous changera en mieux. Vous pouvez lui soumettre tous vos projets et toutes vos décisions. Remerciez le Seigneur pour toutes choses qui vous viennent à l’esprit. Intercédez également pour ceux qui sont dans le besoin et demandez à Dieu d’attirer d’autres personnes de votre entourage à lui. La lecture biblique et la prière constituent une sorte de circulation sanguine «spirituelle» indispensable à la santé de la vie chrétienne.

3. Pratique de l’obéissance

La lecture de la Bible vous donnera de nombreux conseils utiles pour votre façon de vivre et pour améliorer votre relation avec Dieu. Mettez en pratique ce que vous avez compris, et vous connaîtrez une grande bénédiction. Dieu éprouve de la joie quand nous marchons comme des enfants obéissants en conformant notre vie à sa Parole et en pratiquant ses commandements. La meilleure façon de prouver notre amour pour le Seigneur consiste à être obéissant (1 Jn 5:3). Durant notre vie terrestre, nous serons souvent à la croisée des chemins; souvenons-nous que la condition pour obtenir la bénédiction de Dieu réside dans l’application constante du grand principe: «Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes» (Ac 5:29).

4. Communion fraternelle

En tant qu’hommes, nous avons été créés par notre Créateur pour entretenir des liens sociaux. Recherchez le contact avec d’autres chrétiens, c’est-à-dire des personnes qui sont passées par la conversion. Il n’y a qu’avec elles que vous pourrez prier et partager votre foi. Si on retire un charbon incandescent du foyer, il ne tarde pas à s’éteindre. Il en est de même de notre foi en Dieu et de notre amour pour Jésus. C’est au contact des autres chrétiens que ces vertus se développent. Comme jeune converti, vous avez besoin de l’amour, de la sécurité, de l’encouragement, mais aussi des avertissements d’une église fidèle à la Bible. Je souhaite ardemment que vous trouviez rapidement une telle communauté, car une famille spirituelle accueillante et vivante est indispensable pour le développement de notre foi et la qualité de notre service.

5. Progrès dans la foi

La conversion et la régénération nous ont fait naître à la foi. Il faut désormais que cette foi grandisse et s’affermisse pour que nous ne restions pas ballottés à tout vent de doctrine. «Quant à toi, écrit Paul à Timothée, demeure ferme dans ce que tu as appris et reçu avec une entière conviction» (2 Tm 3:14). Lui-même a pu rendre ce témoignage à la fin de sa vie: «J’ai combattu le bon combat, je suis allé jusqu’au bout de la course, j’ai gardé la foi» (2 Tm 4:7). Suivons cet exemple de fidélité et de persévérance.

La conversion n’est donc pas le point d’arrivée mais le point de départ d’une nouvelle vie. Désormais, vous pouvez être ouvrier avec le Seigneur (1 Co 3:9). Apportez votre concours à l’évangélisation des autres, afin que d’autres personnes parviennent au salut par Jésus. La conversion opère une double action: notre vie terrestre prend un sens et en même temps nous recevons comme cadeau l’adoption dans la famille de Dieu, ce qui fait de nous les héritiers de la vie éternelle.

Retenons: Ce n’est pas en restant observateur neutre, extérieur à la Bible, que nous pourrons saisir la richesse de ce livre; il faut l’étudier du dedans. Seul celui qui s’est repenti et converti, autrement dit celui qui s’est tourné de tout son être vers Dieu par Jésus-Christ, celui-là a pris le bon train qui lui fera découvrir les trésors de la Parole de Dieu. L’entretien spirituel qu’on peut avoir avec une personne désireuse de devenir chrétienne diffère d’un cas à l’autre. Ce qui précède n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres, mais il contient tous les ingrédients nécessaires à la conversion: confession des péchés, demande du pardon et abandon de sa vie à Jésus-Christ. A ce moment débute le long processus de la croissance dans la foi.

I.11 Remarque finale

Nous avons essayé de résumer l’essentiel de la Bible en quelques thèses concises. Mais le lecteur doit savoir que cette entreprise humaine, qui cherche à faire prendre conscience de l’infinie richesse d’un livre divin, ne sera évidemment jamais achevée et jamais parfaite.

II. L’interprétation de la Bible

A. Le meilleur interprète de la Bible est la Bible elle-même. En d’autres mots, il n’existe pas de meilleur commentaire de la Bible que la Bible elle-même. Ce principe fondamental de l’exégèse biblique a l’aval de Jésus (Mt 19:3-6), des apôtres (p. ex. Ga 3:16) et des prophètes.

B. Jésus est la clé de la compréhension. Ainsi, l’Ancien Testament reste voilé et incompréhensible si on ne l’étudie pas dans la perspective messianique (p. ex. Ps 110:1; Es 53; Ml 3:20, 23, 24).

C. L’interprétation d’un passage ne doit jamais contredire le sens des autres.

D. Une doctrine ne devrait jamais être déduite d’une seule affirmation ou d’un seul verset. Les doctrines centrales se retrouvent en différents endroits de l’Ecriture et sont souvent formulées de différentes façons.

Exemple:

Remarque: On ne trouve qu’un seul verset qui atteste explicitement que Jésus aime le Père (Jn 14:31) ou que le Père nous aime (Jn 16:27), mais ces vérités sont implicitement contenues dans de nombreux passages comme un postulat. Il est donc permis de fonder cette doctrine, même si on ne peut l’étayer avec de nombreuses références bibliques.

E. Il faut toujours tenir compte du contexte immédiat et de l’analogie des Ecritures. Le non-respect de ce grand principe a conduit à l’éclosion de doctrines étrangères à la Bible et à la prolifération des sectes. Il est très important d’éclairer un texte biblique par les passages parallèles ou par d’autres affirmations glanées dans toute l’Ecriture.

F. L’ensemble des mêmes événements et des mêmes situations permet aussi de déduire l’enseignement biblique qui s’y rapporte. La Bible n’est pas un code stérile de lois et ordonnances, ni un manuel abstrait; elle est tissée de milliers d’histoires qui illustrent par exemple comment il convient de se comporter vis-à-vis de Dieu et des hommes. En regroupant toutes les situations qui se rapportent à un même thème, on peut en déduire la doctrine biblique correspondante. C’est ce que fait Paul dans 1 Co 10:11, où il tire les leçons de la longue histoire des bénédictions et des malheurs du peuple d’Israël. Nous avons adopté le même principe pour répondre à la question sur les relations sexuelles prémaritales (voir question QF6).

G. L’Ancien Testament est l’incontournable introduction au Nouveau Testament. Sans l’Ancien Testament, de nombreux thèmes du Nouveau seraient incompréhensibles, notamment la doctrine de la création, celle de la chute et celle du déluge.

H. Le Nouveau Testament témoigne d’une exigence beaucoup plus grande que l’Ancien. Il suffit de lire l’épître aux Hébreux pour s’en convaincre. Prenons un exemple simple, celui de la vengeance. Par nature, l’homme cherche à infliger à autrui un mal supérieur à celui qui lui a été fait: «S’il faut tuer sept hommes pour venger Caïn, on en tuera soixante-dix-sept pour que je sois vengé» (Lémek, Gn 4:24). Mais dans les lois données à Moïse, Dieu limite la vengeance au coup pour coup: «œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, blessure pour blessure» (Ex 21:24-25). Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus limite encore davantage la vengeance et fait précéder son interprétation de la solennelle mise en garde six fois répétée: «Mais moi je vous dis ...» Il interprète Ex 21:24-25 à la lumière de Dt 32:35 et interdit toute vengeance: «Mais moi je vous dis de ne pas vous venger de celui qui vous fait du mal. Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, laisse-le aussi te gifler sur la joue gauche» (Mt 5:39).

I. Nulle part la Bible n’approuve le péché, même si elle ne le stigmatise pas chaque fois qu’elle en parle.

J. Il ne faut jamais aller au-delà de ce qui est écrit: «Il convient de rester dans les limites fixées par ce qui est écrit» (1 Co 4:6).

K. Lorsque la Bible se prononce sur un sujet, son avis l’emporte sur tout autre:«Prenez garde que personne ne vous séduise par les arguments trompeurs et vides de la sagesse humaine: elle se fonde sur les enseignements transmis par les hommes, sur les forces spirituelles du monde, et non sur le Christ» (Col 2:8).

L. Il faut parfois puiser dans les finesses du texte, notamment dans les détails grammaticaux et sémantiques. Paul excelle dans cet art pour interpréter Gn 22:18(Ga3:16).

M. Il existe des traductions littérales (Segond, Bible à la Colombe, TOB) et d’autres qui le sont moins (Bible en français courant, Le Livre). En cas de doute sur un mot ou sur une

expression, il faut se reporter au texte original (hébreu pour l’Ancien Testament et grec pour le Nouveau). Le sens fondamental d’un mot rare ou particulier peut aussi se déduire d’autres contextes plus explicites où il est employé. La plupart des traductions françaises de la Bible répondent à des objectifs précis: la version Darby sacrifie l’élégance au profit du mot à mot; la Bible en français courant a délibérément limité son vocabulaire aux seuls mots et expressions que l’homme de la rue peut comprendre; les autres allient qualité littéraire et fidélité textuelle. Il vaut mieux éviter les Bibles dans lesquelles le ou les traducteurs ont ajouté leur interprétation personnelle (Scofield). Il faut enfin catégoriquement rejeter les traductions malhonnêtes proposées par des sectes pour justifier leurs doctrines (Traduction du monde nouveau des Témoins de Jéhovah).

N. Certaines affirmations apparemment contradictoires sont en fait complémentaires. Voyez à ce sujet ce que nous avons dit du rapport entre la foi et les oeuvres selon Paul et selon Jacques.

III. Pourquoi lire la Bible?

Il est de la volonté de Dieu que la lecture de la Bible soit, comme le manger et le boire, une activité quotidienne: «Dès qu’il m’arrivait une parole de toi, je la dévorais» (Jé 15:16a). La Bible elle-même donne plusieurs raisons pour nous stimuler à sa lecture. La lecture est importante parce que:

A. elle révèle Dieu: sa grandeur (Ps 19), son amour (1 Jn 4:16), sa miséricorde (Nb 14:18), sa fidélité (Ps 25:10), sa véracité (Nb 23:19).

B. elle conduit à la foi: «Ainsi, la foi vient de ce qu’on écoute le message et le message est l’annonce de la parole du Christ» (Rm 10:17).

C. elle fait grandir la foi: «Désirez sans cesse le lait spirituel et pur, afin qu’en le buvant vous grandissiez et soyez sauvés» (1 P 2:2).

D. elle communique l’assurance du salut: «Je vous ai écrit cela afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu» (1 Jn 5:13).

E. elle révèle la saine doctrine: «Il doit être fermement attaché au message sûr, qui est conforme à la doctrine. Ainsi, il sera capable d’encourager les autres au moyen du véritable enseignement et aussi de démontrer leur erreur à ceux qui s’y opposent» (Tt 1:9). La Bible corrige utilement notre façon de penser et de vivre. En revanche, l’adepte d’une secte se sert de la Bible comme d’un carquois rempli de flèches qu’il pourra décocher contre ses adversaires ou comme d’un manuel dans lequel il puisera les textes venant à l’appui des idées qui lui ont été enseignées.

F. elle guide les pas: «Ta Parole est une lampe devant mes pieds, une lumière qui éclaire ma route» (Ps 119:105).

G. elle met en lumière les priorités: «Préoccupez-vous d’abord du royaume de Dieu et de la vie juste qu’il demande, et Dieu vous accordera aussi tout le reste» (Mt 6:33).

H. elle inspire l’éducation des enfants: «Vous imprimerez dans votre cœur et dans votre âme les commandements que je vous donne ... Vous les enseignerez à vos enfants ...» (Dt 11:18-19).

I. elle dicte la bonne attitude à l’égard des autres: «Aime ton prochain comme toi-même» (Mt 19:19); «... que chacun considère les autres comme supérieurs à lui-même» (Ph 2:3); «... aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous maltraitent» (Mt 5:44).

J. elle réjouit et rafraîchit: «C’est par elle que tu me fais vivre» (Ps 119:93b); «... elle causait ma joie et me mettait le cœur en fête» (Jé 15:16).

K. elle console dans les situations difficiles: «Me voilà par terre, dans la poussière; rends-moi la vie, comme tu l’as promis» (Ps 119:25).

L. elle réconforte dans la détresse: «Et quand tu seras dans la détresse, appelle-moi, je te délivrerai» (Ps 50:15).

M. elle préserve de l’erreur: «Par tes ordonnances je deviens intelligent» (Ps 119:104). Jésus attribue les égarements des hommes à leur ignorance des Ecritures: «Vous vous trompez parce que vous ne connaissez ni les Ecritures ni la puissance de Dieu» (Mt 22:29).

N. elle garde du péché: «Je serre ta Parole dans mon cœur,afin de ne pas pécher contre toi» (Ps 119:11).

O. elle met en lumière le péché: «Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner la vérité, réfuter l’erreur, corriger les fautes et former à une juste manière de vivre» (2 Tm 3:16).

P. elle donne un sens à l’Histoire: «Dans ce livre sont présentés les événements que Jésus-Christ a révélés ... pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt» (Ap 1:1).

Q. elle constitue une base solide à de nombreux travaux scientifiques. Ses affirmations sont particulièrement indispensables dans des domaines scientifiques qui touchent à l’origine du monde (cosmologie, géologie, biologie) ou à l’homme lui-même (psychologie, médecine).

R. elle fait connaître la volonté de Dieu: «Vous pourrez alors comprendre ce que Dieu veut ...» (Rm 12:2). La volonté de Dieu ne se limite pas au Décalogue (Ex 20:1-17); elle s’exprime clairement en de nombreux passages de l’Ecriture (1 Th 4:3; 5:18; 1 P 2:15; Hé 10:36; 13:21).

S. elle purifie les pensées: «L’enseignement que je vous ai donné vous a déjà rendus purs» (Jn 15:3).

T. elle indique comment bien mener sa vie: «La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse; tous ceux qui l’observent ont une raison saine» (Ps 111:10).

IV. Comment lire la Bible?

A. Il faut lire la Bible dans une attitude de prière. Luther a donné ce sage conseil: «Quand tu lis la Bible, ne pose pas ton doigt sur le texte, mais joins tes mains en signe de recueillement pour suivre ses traces.»

  1. Prie que Dieu t’aide à comprendre: «Ouvre mes yeux pour que je voie bien les merveilles de ta loi» (Ps 119:18).
  2. Remercie Dieu et adore-le: «Que mes lèvres proclament ta louange, car tu m’enseignes ta volonté» (Ps 119:171).
  3. Lis avec la joie de celui qui a reçu un grand cadeau: «Je me réjouis de ton message, comme d’un grand trésor que j’aurais trouvé» (Ps 119:162).

B. Il faut lire la Bible dans une attitude d’attente et d’espoir: «Je bois avidement tes paroles, car j’ai la passion de tes commandements» (Ps 119:131).

C. Il faut lire la Bible spirituellement: «... nous servons dans un esprit nouveau et non selon la lettre qui a vieilli» (Rm 7:6). L’Ecriture nous met en garde contre le danger d’une foi rigide et morte qui s’attache à la lettre du texte au détriment de son esprit (Mt 23: 23, 33): «C’est Dieu qui nous a rendus capables d’être serviteurs de la nouvelle alliance, qui ne dépend pas d’une loi écrite mais de l’Esprit Saint. La loi écrite fait mourir, mais l’Esprit donne la vie» (2 Co 3:6).

D. Il faut lire la Bible dans une attitude d’humilité. Les pensées de Dieu surpassent infiniment notre intelligence; aussi, même lorsque nous ne comprenons pas, nous ne devons pas douter. L’humilité est de rigueur car: «Ce que je pense, dit le Seigneur, n’a rien de commun avec ce que vous pensez, et vos façons d’agir n’ont rien de commun avec les miennes» (Es 55:8).

E. Il faut lire la Bible dans une attitude d’amour: «Ah, combien j’aime ta loi!» (Ps 119:97).

F. Il faut lire la Bible dans une attitude de confiance: «...mais puisque tu me dis de le faire, je jetterai les filets» (Lc 5:5).

G. Il faut considérer la Bible comme une lettre personnelle de Dieu pour nous. «L’Ecriture est une lettre que mon Dieu m’a adressée, d’après laquelle je dois me diriger, d’après laquelle mon Dieu me conduira» (Bengel).

H. Il faut s’imprégner de la Bible: «Que la parole du Christ, avec toute sa richesse, habite en vous. Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres avec une pleine sagesse. Chantez à Dieu de tout votre cœur et avec reconnaissance, des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés par l’Esprit» (Col 3:16).

V. Dix promesses pour celui qui lit la Bible et la met en pratique

A. Il appartient à Dieu: «Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu» (Jn 8:47).

B. Il possède la paix: «Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi» (Ps 119:165).

C. Il possède la joie: «Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète» (Jn 15:11).

D. Il est heureux: «Heureux ceux qui obéissent aux paroles prophétiques de ce livre!» (Ap 22:7).

E. Il s’épanouit: «Ce qu’il aime ... c’est l’enseignement du Seigneur ... On dirait un arbre planté près d’un cours d’eau: il produit ses fruits quand la saison est venue, et son feuillage ne perd jamais sa fraîcheur. Tout ce que fait cet homme est réussi» (Ps 1:3).

F. Il réussit: «Répète sans cesse les enseignements du livre de la loi et médite-les jour et nuit, de façon à observer tout ce qui y est écrit. Alors tu mèneras à bien tes projets et ils réussiront» (Jos 1:8).

G. Il est exaucé: «Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voulez et vous l’aurez» (Jn 15:7).

H. Il est purifié dans ses pensées: «L’enseignement que je vous ai donné vous a déjà rendus purs» (Jn 15:3).

I. Il est conduit sur le chemin de la félicité: «... tu connais les Saintes Ecritures; elles peuvent te donner la sagesse qui conduit au salut par la foi en Jésus-Christ» (2 Tm 3:15).

J. Il possède la vie éternelle: «Celui qui écoute mes paroles et croit en celui qui m’a envoyé a la vie éternelle. Il ne sera pas condamné, mais il est déjà passé de la mort à la vie» (Jn 5:24).