PREMIERS SIGNES DE VIE

POMPES FUNEBRES EN DEUIL (4/4)

Nous avons lu dans les évangiles trois récits qui nous ont parlé de trois résurrections opérées par le Seigneur sur la personne d’une jeune fille, d’un jeune homme, et de Lazare de Béthanie.

Dans la première section, nous avons vu la mort physique et sa défaite. Dans la deuxième, nous avons vu la mort spirituelle et sa défaite. Dans la troisième nous avons vu les obstacles à la vie. Dans cette quatrième et dernière section nous allons donner comme titre : "Premiers signes de vie ; et tout cela, sous une approche un tantinet humoristique : "Les pompes funèbres en deuil !"

Relisons donc ces textes en prenant d’abord dans l’évangile selon Luc au chapitre 7 et à partir du verset 13 le récit du jeune homme, fils de la veuve de Naïn. Jésus s’est approché du cortège en route pour le cimetière et l’a empêché d’aller plus loin.

Il est écrit : "Le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle et lui dit : Ne pleure pas ! Il s’approcha et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : Jeune homme, je te le dis, lève-toi. Et le mort s’assit, et se mit à parler".

Premiers signes de vie : Il s’assit et il se mit à parler.

Voyons le deuxième récit, celui de la fille de Jaïrus, chapitre 8, verset 52 : Le Seigneur s’approche : "tous pleuraient et se lamentaient sur elle ; alors Jésus dit : "Ne pleurez pas, elle n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui, sachant qu’elle était morte. Mais il la saisit par la main et dit d’une voix forte : Enfant, lève-toi ! Son esprit revint en elle et à l’instant elle se leva ; et Jésus ordonna qu’on lui donne à manger".

Premiers signes de vie : elle se lève et mange.

Maintenant dans l’évangile de Jean au chapitre 11, nous avons le récit de la résurrection de Lazare, et au verset 43 on trouve le Seigneur devant le sépulcre, la pierre a été roulée et : "Ayant dit cela, il cria d’une voix forte : Lazare, sors ! Et le mort sortit !".

Premier signe de vie.

Ensuite dans l’épître de Paul aux Colossiens, je vous lis au chapitre 3, le verset 1 : "Si donc vous êtes ressuscités avec Christ - c’est-à-dire si vous êtes convertis, nés de nouveau - recherchez les choses d’en-haut, où Christ est assis à la droite de Dieu ; affectionnez-vous aux choses d’en-haut et non à celles qui sont sur la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu".

Il ressort de la lecture de ces trois récits que la personne du Seigneur Jésus est glorieuse. Il est indiscutablement le Prince de la vie.

Comme l’homme ne discute pas avec la mort, la mort ne discute pas avec le Fils de Dieu. Que Jésus-Christ prononce un seul mot et la mort se courbe et s’exécute sur le champ. La Parole de Dieu dit qu’il met tous ses ennemis à ses pieds et la mort ne fait pas exception. La mort elle-même doit rendre l’âme lorsque paraît le Prince de la vie.

Le Seigneur Jésus est ce qu’il a affirmé être : Il est la source de la vie, il est l’origine de la vie, il est celui à qui tout remonte. Il est Dieu ! Jésus, c’est celui qui trois fois dans un court laps de temps a répété le miracle qu’il avait fait au début de la création, lorsqu’il prit de la poussière du sol les éléments constituant du corps humain. Il avait alors devant lui une enveloppe inanimée. Et dans cette enveloppe, il souffla un esprit vivant. Le miracle s’est fait et l’homme se mit à vivre. Quarante siècles plus tard, le Seigneur se retrouve devant trois cas semblables et il refait le même miracle ! Jésus-Christ est Dieu !

NOUVELLE VEUT DIRE CHANGEMENT DE VIE

La nouvelle vie implique des changements visibles

Il est bon de remarquer que lorsque le Seigneur a ressuscité ces trois personnes, il n’y a pas seulement eu vie mais il y a eu signes de vie ! Le jeune homme s’est assis, la jeune fille s’est levée et Lazare est sorti. Ce qui veut dire que quand le Seigneur ressuscite quelqu’un, il ne l’appelle pas à une vie cataleptique ou à la vie au ralenti des animaux qui hibernent. Non, quand Jésus ressuscite quelqu’un, il le fait pleinement et quand il sauve quelqu’un, Il le fait aussi pleinement.

Jésus a dit : "Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son sein". Alors que faut-il penser de ceux qui affirment croire en Jésus-Christ et de la vie desquels il ne sort, ni un fleuve, ni une rivière, ni une source, ni un ruisselet, pas même un suintement, rien. Que penser, sinon arriver à la conclusion qu’ils n’ont pas la vie. Parce que, si la vie de Jésus-Christ est en vous, cette vie portera des fruits, produira des signes et des effets, car toute vie produit des effets. Et si c’est vrai dans le domaine physique, c’est aussi vrai dans le domaine spirituel.

Quand un bébé vient au monde, la première chose qu’il fait, c’est crier et bouger. Il est impossible que la vie soit séparée du mouvement et de signes de vie. Qu’aurait-on pensé de Jésus-Christ si ayant dit : "Lazare, sors !" Lazare n’était pas sorti ? On aurait pu blâmer le Seigneur. Mais on ne blâmera jamais le Seigneur parce que chaque fois que le Seigneur parle, chaque fois que le Seigneur sauve un pécheur, ce pécheur sort de sa mort, de sa catalepsie spirituelle et des signes de vie apparaissent.

L’un des grands reproches que l’on peut faire à la chrétienté, c’est qu’elle n’a pas porté les signes d’un authentique christianisme. Elle a versé le sang, elle a manié l’épée, elle a inventé les Croisades et l’horrible l’Inquisition. Une certaine section de la chrétienté n’a pas moins de cinquante millions de cadavres sur la conscience. Ce christianisme-là a fait tout ce que le paganisme a fait avant lui. D’ailleurs, où est la vie de Jésus-Christ dans ce que l’on appelle pompeusement aujourd’hui : "Un milliard de chrétiens ?" Où est la vie de Jésus-Christ chez tous ceux qui ont été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ? Oh ! bien sûr, direz-vous, il est trop facile de voir la chrétienté en général et de tout englober d’un large coup d’œil.

C'est vrai ; mais on peut aussi essayer d’y regarder d’un peu plus près.

Dans ma courte expérience, trente ans de ministère et d’itinérance, j’ai rencontré beaucoup de ces prétendus ressuscités, de ces prétendus chrétiens qui affirment croire en Jésus-Christ, qui affirment que Jésus leur a parlé et qui n’ont pas remué le petit bout du petit doigt, spirituellement parlant bien entendu. Ils sont restés pareils à eux-mêmes.

Je me rappellerai toujours de cette femme à qui j’ai demandé un jour : "Est-ce que vous êtes sauvée ?" Elle m’a dit : "Ah vous savez Monsieur, une nuit j’ai eu une vision, j’ai vu le Seigneur Jésus. Il s’est approché de moi, il m’a regardé, il m’a parlé, et j’ai même vu ses lèvres remuer". Ainsi cette femme tenait pour salut ce qu’elle avait aperçu dans un moment de fièvre mystique. Mais rien n’avait changé dans sa vie, et elle a continué, à vivre dans le péché comme avant. Et l’on en rencontre de ces prétendus ressuscités, convertis depuis un an, cinq ans, dix ans, vingt ans, voire plus, qui n’ont pas bougé ; ils sont dans le même genre de vie mondain, dans le même état. Tout simplement ils sont un peu plus morts qu’au jour de leur prétendu conversion, et s’ils ont bougé c’est dans le sens de la corruption, savoir un peu moins vivants pour Dieu que le jour où ils ont senti un frisson leur passer le long de l’échine dorsale, ce qui n’a d'ailleurs laissé aucune trace durable dans leur vie. Je me répète : là ou il y a vie, il y a preuve et signes de vie.

On ne peut pas ressusciter de rien du tout

Monsieur de la Palisse en aurait dit autant. On ressuscite de quelque chose. De même on n’est pas sauvé de rien du tout, on est sauvé de quelque chose. Regardez le jeune homme : il n’est pas resté dans son cercueil. La jeune fille : elle n’est pas restée étendue sur son lit. Et Lazare : il n’est pas resté dans son tombeau. Ils en sont sortis !

Mes amis, ce serait un aussi grand non-sens d’affirmer que l’on peut ressusciter de rien, que d’affirmer que l’on peut se convertir de rien. Lazare n’a pas été ressuscité dans sa mort. Il a été ressuscité de sa mort. Et quand le Jésus sauve quelqu’un, il ne le sauve pas dans ses péchés, mais il le sauve de ses péchés, d’une ancienne façon de vivre, d’un ancien genre de vie à un nouveau genre de vie. C’est une nouvelle naissance, pas moins !

L’Ecriture dit : "Celui qui croit au Fils de Dieu, a la vie". Il est encore écrit : "Celui qui est en Christ devient une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passés, toutes choses deviennent nouvelles". Il y a beaucoup de gens qui voudraient bien être sauvés, mais sans que le Seigneur touche à leur vie. C’est un peu comme si Lazare avait dit : "Seigneur je veux bien que tu me ressuscites, mais pas que tu me fasses vivre !" C’est impossible !

On ressuscite de quelque chose

Nous venons de dire qu’ils n’ont pas été ressuscités de rien du tout mais de quoi l’ont-ils été ? La jeune fille est sortie de sa couche mortuaire. La vie qui a pénétré en elle l’a fait irrésistiblement se lever de dessus son lit. Et qu’est-ce que le lit peut représenter pour nous ? Le lit c’est un endroit moelleux, doux, facile, relaxant, c’est le lieu des rêves où l’on s’échappe facilement de la réalité, où l’on peut se bercer d’illusions. Ainsi, pour le salut éternel, on peut se reposer sur une bonne famille, une bonne réputation, un bon milieu social ou religieux, une bonne opinion de soi. On peut se reposer sur tout cela et sur bien d’autres choses encore. Ce sont là des lits sur lesquels on s’endort du sommeil mortel de la fausse sécurité. Et où, souvent, de chers amis viennent encore vous border pour entretenir l’illusion fatale. Ce sont des lits de mort. Mais quand Jésus-Christ passe et parle, ça fait une belle bombe dans ce beau décor de fausse sécurité.

Le Seigneur s’adresse à la petite fille et lui dit : "Lève-toi !" Et il s’adresse à nous ce soir et il dit : "Lève-toi !"

"Lève-toi mon cher ami de la bonne opinion que tu as de toi-même, c’est un suaire ! Lève-toi de ta religion de fabrication humaine, lève-toi de tes petits rites religieux, c’est un linceul ! Lève-toi de tout ce sur quoi tu te reposes et qui ne peut pas te sauver". Le Seigneur vous regarde et vous dit : "Lève-toi, sors de là pour être sauvé". Mais peut-être que vous aimez mieux croire que vous pouvez être sauvés sans avoir à changer quoi que ce soit à votre genre de vie. Peut-être préférez-vous croire que vous pouvez rester allongés avec les autres allongés en attendant pour de bon le boulevard des allongés ! Si, serait-ce du haut de la chaire dite de vérité, qu’on vous a promis la vie éternelle de cette façon-là, moi je ne vous la promets pas. Ni moi, ni la Parole de Dieu, ni Dieu lui-même. Il n’y a qu’une voie de salut, c’est celle qui nous fait sortir du milieu dans lequel on est, pour saisir et entrer dans la vie de Jésus-Christ.

Regardez maintenant le cas du jeune homme. Le jeune homme s’est assis sur son cercueil. Qu’est-ce que le cercueil peut bien représenter pour nous ?

Rien ne ressemble à un cercueil comme un autre cercueil. C’est un assemblage étriqué de quelques planches ayant une forme déterminée pour un usage déterminé. Ça s’appelle : du pareil au même, c’est bonnet blanc et blanc bonnet, rien n’est aussi tristement traditionnel qu’un cercueil. Et, traduit dans le domaine des choses spirituelles, le cercueil représente ceci : admettre ce qui est généralement admis, croire ce qu’il est de bon ton de croire, ne considérer comme acceptable que ce qui est généralement accepté. Ça s’appelle faire comme tout le monde, n’avoir de conscience ou de conviction que celles fabriquées par les autres.

Parce que c’est ça un cercueil ; ce n’est pas vous qui le fabriquez, ce sont les autres qui le fabriquent pour vous et qui vous enferment dedans. Et il y a des modes de vie comme ça : ils vous sont préfabriqués !

L’apôtre Pierre, qui n’était pas tendre pour ses pères et pour la religion de ses pères, a parlé dans son épître de : "La vaine manière de vivre que nous avons hérité de nos pères". C’est ça, c’est admettre des idées toutes faites d’avance. C’est avoir une religion dans laquelle on nous met de force sans nous demander notre avis, et surtout sans nous permettre d’y réfléchir et de la remettre en question. "Hors de nous, point de salut !" "On est les meilleurs, point final !" Voilà ce que représente le cercueil. Savez-vous ce que le jeune homme a fait de son cercueil ? Il s’est assis dessus !... Eh bien mes amis, à toutes les traditions erronées, étriquées et préfabriquées que représente le cercueil, je vous invite à faire comme lui : asseyez-vous dessus ! Vous ne le regretterez jamais car il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent - qui révise sa position - que pour 99 autres qui se croient justes et infaillibles : "Il y aura de la joie auprès de anges" dit la Parole de Dieu, comme il y a eu de la joie dans le cœur de cette maman quand elle a vu son fils s’asseoir sur son cercueil.

Elle n’a pas été choquée, elle, quand elle a vu son fils bousculer le protocole d’une façon aussi peu conventionnelle. Elle lui a pas dit : "Mais enfin mon fils, a-t-on jamais vu, ton père, moi et dans la famille - on n’a jamais interrompu une cérémonie comme ça, non ? ! Non mais alors, t’asseoir sur le protocole !... T’aurais pas pu attendre d’être arrivé au cimetière par exemple ! Fi le vilain garçon, allez ouste ! Remonte et rallonge-toi dans ta bière !"

Si donc la conversion, en changeant votre vie choque quelqu’un, ce ne sera en tous cas pas moi, ni mes frères qui sont ici avec moi, ni le Seigneur qui est dans le ciel. Le seul à trouver l’aventure saumâtre, ce sera le diable et ses agents, ceux qui sont à son service. Eux n’y trouveront pas leur compte, pour sûr, et ils vous le feront bien voir ! Non, le fils de la veuve de Naïn n’est pas resté dans son cercueil ; il en est sorti !

Voyons maintenant le troisième cas : Lazare ! Lazare, lui, est sorti de son sépulcre. Et qu’est-ce que cette grotte, caveau ou sépulcre peut représenter pour nous ? Le sépulcre, la grotte, c’est un endroit noir, froid, taillé dans la roche, et c’est là une image de ce qu’était notre vie avant notre conversion. Notre vie avant de connaître le Seigneur se passe dans les ténèbres. L’apôtre Paul a écrit, sous l’inspiration du Saint Esprit : "Vous étiez autrefois ténèbres". Dans notre cœur, il n’y avait pas plus de vie que dans une roche. Entre nos côtes battait un cœur de pierre. Et c’est Dieu qui le dit.

En parlant de la conversion, Dieu dit : "J’ôterai leur cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair". (Ezéchiel 11 :19). Lazare n’est pas resté dans sa grotte de pierre, il en est sorti. Et quand un homme entend la voix du Fils de Dieu, il sort de ses vieux sentiments, de son fichu caractère, de sa dureté de rocaille, de sa froideur, de son obscurité. Il en sort !

Et la conclusion est celle-ci : quand le Seigneur sauve quelqu’un, il ne le sauve pas dans ses péchés, il le sauve de ses péchés. Il le sort d’un genre de vie pour le faire entrer dans un autre genre de vie. Voilà donc la deuxième chose que nous découvrons dans ce récit.

LA CONVERSION DERANGE

Je veux aller jusqu’au bout et je veux que vous voyiez la réalité en face ; je ne veux pas vous dorer la pilule. Votre conversion, si toutefois vous vous convertissez ce soir ou si vous l’êtes depuis peu ou depuis longtemps, votre conversion ne rencontrera pas l’approbation générale. Certes, il y aura de la joie dans le ciel auprès des anges, mais il n’y aura pas que des anges pour s’en réjouir. Il y aura des hommes pour s’en plaindre et des démons pour s’y opposer.

Votre conversion ne plaira pas aux moqueurs et aux absolus

Ce fut le cas de la petite jeune fille de douze ans. Elle était morte. Le Seigneur est entré dans la maison mortuaire où son corps reposait, il s’est approché et, à peine a-t-il dit deux mots que les gens se moquent de lui. Le Seigneur dit : "Elle dort". Ils pleuraient à chaudes larmes, et dès qu’ils ont entendu le Seigneur dire : "Elle dort", leurs larmes ont séché immédiatement et ils se sont mis à se moquer de lui.

Je me représente très bien la scène de ces gens absolus, très sûrs d’eux et qui contestent ce que Jésus vient de dire. Et qui disent entre eux : "Elle dort, elle dort ! Qui est ce fils du charpentier, ce prétentieux qui vient nous faire la leçon et dire qu’elle dort ? Nous on sait bien qu’elle ne dort pas ! On sait bien qu’elle est morte ! La preuve : on lui a passé un miroir sur les lèvres et pas la moindre buée ! Nous avons le certificat de décès du docteur. Nous avons même le permis d’inhumer. Alors qui est-il, lui, pour nous dire qu’elle est pas morte ? !". Et ils se sont moqués de lui.

Mes amis, ne vous y trompez pas, votre conversion produira les mêmes effets. Il est même écrit : "Ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés" (2 Timothée 3 :12). Une conversion ne plaît jamais à ceux qui ont des idées bien arrêtées sur certains aspects de la vie. Ils en savent tant sur la vie qu’ils n’auront que des moqueries à l’égard de votre Jésus. Encore heureux s’ils ne l’appellent pas le petit Jésus. Ils vous répondront : "Mais enfin, mon cher, c’est raisonnablement et scientifiquement impensable, la vie ne peut pas être bouleversée comme ça, d’un seul coup ; Il y a dans la vie des lois bien établies ! On doit les suivre ! Il faut que jeunesse se passe et puis on se rangera, et puis on se mariera, et puis on travaillera, et puis et puis..." Ah, c’est qu’ils en connaissent bien plus que Jésus le Prince de la Vie !

Mais malgré toute leurs connaissances, je remarque qu’ils ne peuvent rien changer à leur vie ni surtout rien à l’état du monde. Et finalement tout ce qu’ils savent faire, c’est se lamenter sur leur vie et pleurer sur le monde. Et, chose étrange, il suffit que Jésus-Christ fasse irruption dans la vie de quelqu’un, qu’il vous le retourne de l’intérieur, qu’il bouleverse sa vie de fond en comble, leur prouvant de façon indiscutable qu’ils ont tort, pour qu’immédiatement ils se mettent à se moquer de ce nouveau converti.

Soyez sur vos gardes et ne vous attendez pas à ce que le monde, qui se moque de Jésus, salue votre conversion par autre chose que des sarcasmes et des quolibets. D’ailleurs plus d’un jeune homme ou plus d’une jeune fille pourra témoigner qu’au lendemain de sa conversion, il est allé trouver ses parents pour leur faire part de sa joie d’avoir trouvé le Seigneur. Ils ont été reçus de haut avec des paroles à peu près comme celles-ci : "Comment ? ! Ce galopin qu’on a mis au monde, à qui on a donné le biberon, qu’on a élevé, qui n’a pas encore 20 ans, il viendrait nous apprendre les choses de la vie, lui que n’y connaît encore rien !"

Certes, le galopin en question ne connaît peut-être pas toutes les expériences de la vie, mais il connaît la chose qui compte, c’est qu’il était perdu et que maintenant il est sauvé, qu’il était mort et qu’il est revenu à la vie, et que surtout il connaît celui qui est le Prince de la vie !

Votre conversion ne plaira pas aux gens intéressés

Prenez pas exemple le cas du jeune homme qui est assis sur son cercueil. Le Seigneur passe dans sa vie, il lui parle, le miracle se fait ; d’un seul coup il se redresse, s’assied, se met à parler, et en souplesse il dégringole de son cercueil. Miracle stupéfiant !

Avez-vous déjà pensé à la tête qu’a dû faire l’entrepreneur des pompes funèbres ? ! Il a dû diminuer sa note de 50% pour n’avoir fait que la moitié de la cérémonie ! Avez-vous pensé à la tête du fossoyeur qui attendait près de son trou et qui, tapotant sur sa montre bracelet de peur qu’elle soit arrêtée, s’est dit en lui-même : "Mais qu’est-ce qu’ils font, ils ne viennent pas ? !" Il n’a plus eu qu’à reboucher son trou ou attendre un autre client ! Ces deux-là n’y ont pas trouvé leur compte dans ces résurrections.

Le Christ est un trouble-fête, un empêcheur de danser en rond qui vient vous ôter le pain de la bouche ! Ce que je viens de dire peut paraître burlesque, mais j’aimerais vous dire ceci : Pensez-vous que votre conversion va faire l’affaire du tenancier de bistrot quand il ne va plus vous voir venir pour boire l’anisette le matin, l’apéritif à midi, le pastis à 4 heures et le restant du portefeuille le soir ? ! Vous croyez que ça va faire l’affaire du marchand de pronostics, ou de celui qui vend les billets du tiercé, quand vous ne vous adonnerez plus aux jeux d’argent et de hasard ? Croyez-vous que tout le monde va y trouver son compte ? ! Et ces amis avec qui vous aviez l’habitude le dimanche matin d’aller faire la partie de billard ou la partie de piquet ? ! Vous croyez qu’ils vont être contents quand vous n’irez plus avec eux ? !

L’apôtre Pierre l’avait déjà prévu quand il a écrit dans sa première épître 4 :4 : "Ils trouvent étrange que vous ne vous précipitiez plus avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient".

Et sans aller aussi loin : vous croyez que ce frangin ou cet oncle, ou cette grand-tante, ou ce cousin, qui venaient vous visiter tous les dimanches, vous croyez qu’ils vont y trouver leur compte quand vous allez leur dire : "J’ai trouvé le Seigneur et maintenant le dimanche matin je vais au culte, alors…à moins que vous ne vouliez m’y accompagner !" Ils n’y trouveront pas leur compte !

Croyez-vous qu’il y a trouvé son compte, mon oncle, oncle à héritage de surcroît, quand il est venu me voir un dimanche, à l’heure de la réunion ? Quand il est arrivé l’oiseau était parti ! Parce que Fernand Legrand, à l’heure de la réunion, il est à la réunion ! Mes amis, si à l’heure du culte ou de la réunion vous voulez me trouver chez moi, vous n’avez qu’à prier le bon Dieu pour qu’il m’envoie une bonne bronchite où pour que je me casse une jambe !

Vous allez peut-être dire : "Oui…Heu…mais… Fernand Legrand, ne pensez-vous pas que vous exagérez ? Vous comprenez, nous..."

Mes amis, prenez-le comme vous le voulez, moi, je ne veux pas le savoir !

Votre conversion ne plaira pas aux opposants

Car si nous relisons le texte d’un peu plus près, nous trouvons que les personnes qui étaient présentes à la résurrection de Lazare, n’ont pas été tendres pour Lazare. II est rapporté qu’à cette occasion précise ils sont sortis de leurs gonds et ont essayé de mettre Jésus à mort parce qu’il avait ressuscité Lazare ! Et ça se comprend, ce miracle les dérangeaient ; il authentifiait une vérité à laquelle ils ne voulaient pas croire. Jésus les gênait !

Mais savez-vous que dans le chapitre suivant, il est écrit qu’ils voulaient aussi mettre Lazare à mort ? !

Ils voulaient le renvoyer d’où il venait ! Le Seigneur l’avait réchauffé et eux ils voulaient le refroidir ! C’est comme ça et il faudra vous y faire : la haine qu’ils ont contre le maître rejaillit sur celui qui est l’objet de sa sollicitude. Jésus nous l’a dit d’avance : "Ce qu’ils ont fait au bois vert, ils le feront au bois sec".

Alors vous voilà prévenus mes amis, candidats à la résurrection ! Du côté de Dieu je peux tout vous promettre, tout ! Mais du côté des hommes, je ne vous promets absolument rien ; rien si ce n’est l’incompréhension, la moquerie, l’opposition et même parfois la haine.

UN CHANGEMENT IMMEDIAT, DES RESULTATS DIFFERENTS

Je vois aussi une autre chose, c’est que le miracle dans les trois cas a été instantané. A l’instant où Jésus a parlé, le miracle s’est fait. "Jeune homme, lève-toi !" Il s’est levé. "Jeune fille lève-toi !" Elle s’est levée. "Lazare sors !" et il est sorti. Le salut c'est pareil. Le salut ce n’est pas attendre, c’est croire. Il n’est pas dit : "Attends, et tu seras sauvé"... L’Ecriture dit : "Crois, et tu seras sauvé". Et l’Ecriture nous présente le salut comme quelque chose d’instantané, comme quelque chose d’immédiat.

Oh, bien sûr, le cheminement peut être long, mais dès le moment où nous comprenons le sens, le pourquoi de la mise en Croix de Jésus, où nous nous approprions pour nous-mêmes le salut qui est en Jésus-Christ, à cet instant-là nous sommes sauvés et le meilleur moment pour croire c’est celui où Jésus parle. L’Ecriture dit : "Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur". Et aujourd’hui pour chacun ici présent, c’est maintenant.

J’apprends encore une autre chose. C’est que Jésus a donné la puissance de faire ce qu’il commandait. Quand il a dit à la jeune fille : "Lève-toi", elle a pu se lever. Quand Il a dit à Lazare : "Sors !", Lazare a reçu la puissance de sortir. C’est-à-dire que Jésus-Christ donne une puissance égale aux ordres qu’il donne. Et quand Dieu ordonne à un homme de se repentir, il lui en donne aussi la possibilité. Quand Dieu dit à un homme de quitter son péché, il lui en donne la possibilité. Et quand Dieu dit de croire, il en donne aussi la possibilité.

Ne me dites pas ce soir : "Fernand Legrand, c’est au-delà de mes forces". Il était au-delà des forces de Lazare de sortir du tombeau. Mais il a suffi que le Seigneur lui dise : "Lazare, sors !" pour que Lazare sorte. Et aujourd’hui le Seigneur vous regarde et Il vous dit simplement ceci : "Crois et vis !" Mes amis, croyez et vous vivrez. C’est un ordre du Seigneur. Et avec l’ordre, la puissance divine est aussi au rendez-vous.

Je voudrais encore vous faire voir l’obéissance spontanée, exempte de calculs, de ces trois personnes. Je voudrais vous faire voir à ma façon - c’est un peu ma marque de fabrique - ce que les trois n’ont pas fait et n’ont pas dit. Quand le Seigneur a dit à la petite fille : "Jeune fille, lève-toi", la jeune fille n’a pas ouvert un œil plein de sommeil en disant : "Oh Seigneur, on est si bien sur ce lit ! Laisse-moi encore un quart d’heure !"

Le jeune homme à qui il a dit : "Lève-toi" n’a pas dit : "Oh Seigneur, si tu savais comme on est bien porté sur les épaules des copains ; tu sais, Seigneur, en matière de suspension Citroën ne fait pas mieux ; Seigneur, laisse-moi encore un peu jusqu’à l’entrée du cimetière !" Et quand il a dit : "Lazare, sors !", le Seigneur n’a pas entendu une voix caverneuse, pleine de sommeil comme celle d’un étudiant que sa mère appelle le matin : "Oh ça va, ça va, j’arrive !" Non, ça s’est fait sur le champ. Ils ont tous les trois obéi spontanément à l’impulsion de l’esprit de vie qui était en eux.

Et je crois que ce qui caractérise un nouveau converti, c’est la fraîcheur de sa spontanéité. C’est la voix de Dieu au petit Samuel dans l’Ancien Testament : "Samuel, Samuel", et il répond : "Qui es-tu Seigneur ? Ton serviteur écoute". C’est frais, c’est spontané.

C’est Saul de Tarse, arrêté sur la route de Damas, qui dit spontanément : "Seigneur que veux-tu que je fasse ?"

Ah ! La fraîcheur d’une conversion où l’on obéit sans calculs, où l’on se dépense à fond pour le Seigneur sans compter ! Je me rappelle avec émotion des premiers jours de ma conversion où j’avais vingt ans. Je m’étais converti des plaisirs mondains de l’époque, qui m’entraînaient sûrement à la perdition éternelle. J’étais tellement heureux ! Et je n’étais pas seul à me convertir, nous étions deux grands copains, deux amis d’enfance. Et, cela va de soi, nous n’étions pas très instruits des choses de Dieu. Nous avions trouvé le salut en allant dans une église évangélique à 45 kilomètres de chez nous, c’est-à-dire que tous les dimanches, pour aller au culte, il nous fallait faire 90 kilomètres aller et retour : 37 kilomètres de train, 2 de marche et 5 de tramway. Ce n’était pas la porte à côté ! Mais nous faisions cela tous les dimanches avec joie.

Nous étions un peu comme ce fermier américain qui s’était converti dans son champ et qui conduisait tout le monde dans son champ pour qu’ils se convertissent ! On pensait que tout le monde devait venir dans cette église pour se convertir ! On peut appeler ça des erreurs à la gloire de Dieu ! On se disait : "Il faut que tous les copains à qui on parle du Seigneur, il faut qu’on les amène tous à cette Assemblée. Pour qu’il entendent l’évangile, il faut qu’ils y viennent tous".

Donc faire 90 kilomètres aller et retour. Mais, étant encore étudiants, on avait tout juste assez d’argent de poche pour payer notre train. Comment alors payer le train des copains qui avaient encore moins de sous que nous ? On s’est creusé les méninges pour savoir ce qu’on allait faire  pour avoir des sous?!" Nous avons décidé de rassembler des blocs de marbre, de les polir, de les assembler ; d’astiquer une vieille trompette, de la vendre le tout, pour avoir des sous pour amener les copains à l’église! C’était très frais et très spontané…., des bêtises quoi,…. à la gloire de Dieu ! Je vous vois sourire! Et moi aussi! Bien sûr qu’il y avait derrières ces idées généreuses un dose massive de naïveté et d’ignorance! Et pourtant, cette spontanéité reste parmi les plus beaux souvenirs des premiers jours de ma conversion. On voulait plaire au Seigneur et le servir, en toute simplicité, sans calcul égoïste. et je crains très fort que ce que ce que depuis nous avons gagné en sagesse, nous l’avons perdu en fraîcheur et en spontanéité!

J’ajoute pour terminer qu’il y a eu trois résultats différents: le jeune homme s’est assis et s’est mis à parler, la jeune fille s’est levée, et Lazare est sorti du sépulcre. Voyez-vous quand Jésus-Christ sauve des âmes, il ne les appelle pas toutes à la même chose. Certains comme le jeune homme viennent s’asseoir sur les bancs de nos lieux culte, régulièrement avec fidélité, ils viennent en fait s’asseoir aux pieds du Seigneur. Et comme le jeune homme qui en plus de s’asseoir s’est mis à parler, ils viennent unir leurs voix à nos voix pour louer le Seigneur dans le chant des cantiques et dans l’adoration.

D’autres comme la jeune fille se lèvent, pour prendre une part active aux charges et au ministère de l’église locale.

D’autres comme Lazare sortent. Ils sortent pour porter l’Evangile jusqu’aux extrémités du monde en qualité de pasteur, d’évangéliste ou de missionnaire.

Chaque conversion produit des résultats différents.

Je ne sais pas à quoi le Seigneur vous appelle, c’est une affaire qui se jouera entre vous et lui. Je sais simplement que le Seigneur vous appelle d’abord au salut. Voulez-vous donc répondre à son appel.

En tournant la dernière page vous pouvez vous recueillir devant Dieu, élever votre âme à lui dans une prière sincère et lui dire par exemple: "Seigneur, je suis d’accord que tu me tires de ma mort spirituelle et de recevoir de toi la vie éternelle ; je suis d’accord que tu me sauves et que tu me transformes. Je choisis d’aller avec toi jusqu’au bout et d’en prendre les risques".