A L'HISTOIRE DES VAUDOIS. Dans cet Appendice, nous publions quelques pièces importantes qui, à cause de leur étendue, n'ont pu être insérées dans le texte ou dans les notes ; savoir:
DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE ET STATISTIQUE DES VALLÉES VAUDOISES DU PIÉMONT. GÉOGRAPHIE.Elles sont formées par les chaînons qui, de la grande chaîne des Alpes, leur limite à l'ouest, descendent sur la plaine du Piémont à l'est. Les cimes qui les séparent de la France atteignent à la hauteur de plus de cinq mille mètres au-dessus de la mer, et dans leurs déchirures ne laissent que deux passages, celui d'Abries le plus au nord, et le col de la Croix plus au sud. Le chaînon qui les limite au nord les sépare de la vallée de Pragela (ou de Cluson). Celui qui les ferme au sud, et qui est plus élevé que le précédent, descend du Viso, et touche à la haute vallée du Pô, dans la province de Saluces. À l'orient, elles n'ont pour barrière que le rétrécissement formé par la courbure ou l'aplatissement des montagnes, à la rencontre de la plaine, et que les eaux du Cluson, affluent du Pô. Les Vallées Vaudoises sont elles-mêmes séparées entre elles par des arêtes assez élevées. Considérées toutes ensemble, elles forment un triangle tronqué, dont la base est l'arête des hautes Alpes, du nord au midi, et dont les côtés se dirigent vers Pignerol sans l'atteindre. On peut aussi les considérer comme une suite de vallons en éventail, adossés aux géants des Alpes et se réunissant dans deux grandes vallées qui convergent vers Pignerol, mais qui sont brisées par la plaine avant d'atteindre celle-ci, contre laquelle les deux dernières pentes de deux de leurs arêtes courbées forment une demi-vallée entre ces monts et la rivière du Cluson.
Les deux autres grandes Vallées Vaudoises sont : la vallée de Saint-Martin au nord, traversée par le torrent dit la Germanasque, qui se jette dans le Cluson, vis-à-vis de la petite ville de la Pérouse, au débouché du val Pragela, et ornée par la réunion des vallons latéraux de Rioclaret et de Faèt à celui du Perrier, formé lui-même par la réunion des vallons supérieurs alpestres, de Macel ou Balsille, de Rodoret et de Prali, du nord au sud. La vallée de Luserne, au midi de celle de Saint-Martin, arrosée par la petite rivière du Pélice, grossi des torrents de l'Angrogne, de la Luserne et de plusieurs autres moins considérables. Cette vallée, la plus large et la plus étendue, est flanquée vers son issue sur la plaine à l'orient par deux vallons, l'un au sud plus petit, c'est celui de Rora, traversé par la Luserne; l'autre au nord, assez considérable pour avoir souvent été compté comme formant une vallée particulière; c'est le vallon d'Angrogne, baigné par les eaux mugissantes du torrent de ce nom. Il est enclavé entre les vallées de Saint-Martin à l'ouest et au nord, de Pérouse par le vallon de Pramol au nord-est et par la côte de Prarustia à l'est, et enfin, par la vallée de Luserne au midi. Celle-ci s'étend en plaine d'orient en occident, et se termine par le haut passage du col de la Croix qui débouche en France, en suivant la même direction; par les pâturages et le col Julien (Giulian), qui la séparent du val Saint-Martin au nord, et par la Combe des Charbonniers ou val Guichard, dans la direction du Viso au sud-ouest. Il serait superflu de répéter ici la description des localités particulières, théâtre des faits racontés dans l'histoire ci-jointe. Nous nous bornons donc à indiquer la distribution des paroisses que comprennent les Vallées. Un coup-d'œil. jeté sur la carte suppléera à l'absence de développements plus étendus. Nous commençons par : A - LA VALLÉE DE SAINT-MARTIN(NDE: aujourd'hui vallée de la Germanasque)
La vallée de Saint-Martin a cinq églises, ou paroisses vaudoises, : Prali, Rodoret et Macel dans les vallons montagneux à l'occident, rangées dans cet ordre du sud au nord.
Les Vaudois de quelques communes, où les catholiques sont en plus grand nombre, telles que le, Perrier, Ciabrans, Saint-Martin, etc., fréquentent les églises de Maneille et de Villesèche, suivant qu'elles sont le plus à leur portée. B - LA DEMI-VALLÉE DE PÉROUSE.(NDE: aujourd'hui vallée de Cluson)La demi-vallée de Pérouse comprend quatre paroisses : celle de, Pomaret, au sortir du défilé qui sépare cette demi-vallée de la vallée de Saint-Martin ; les habitants vaudois de l'envers de Pinache, au sud, dépendent de cette église. il existe au Pomaret une école latine et un hôpital vaudois. La paroisse de Saint-Germain dont font partie les Chenevières et la Turina ou Envers-les-Portes. Celle de Pramol et Peumian, au nord de Saint-Germain, contrée alpestre: enfin, celle de Prarustin avec Rocheplatte pour annexe. Le temple paroissial est à Saint-Barthélémi. C - LA VALLÉE DE LUSERNE.(NDE: aujourd'hui vallée de Pellice)La vallée de Luserne a six grandes paroisses qui sont autant de communes populeuses. Ce sont : Angrogne, a l'ouest de Prarustin et de Rocheplatte : cette paroisse a deux temples, celui de Saint-Laurent, près duquel habite le pasteur, et celui de l'annexe du Serre. Saint-Jean au sud d'Angrogne ; le temple est aux Blonats au contre de la paroisse; il était autrefois au Ciabas sur Angrogne. L'église de la Tour à l'ouest de Saint-Jean - le temple est au hameau dit les Coppiers; près de là est l'hôpital. Les Vaudois possèdent au sortir du bourg de la Tour, à l'ouest, deux établissements intéressants, un collège et un pensionnat de demoiselles. En suivant à l'occident, on trouve d'abord la paroisse du Villar, avec un bourg du même nom, où est l'église; puis celle de Bobbi, qui occupe tout le fond de la vallée: le temple paroissial est dans le village de ce nom. Deux chapelles dépendent de cette paroisse; l'une dans la Combe des Charbonniers, l'autre dans la Combe de la Ferrière. Enfin, la paroisse de Rora, la plus petite de celles de la vallée de Luserne : elle est au sud de celle de la Tour dont elle est séparée par une arête de rochers escarpés et nus. STATISTIQUEA - POPULATION.La population vaudoise des Vallées s'élevait déjà, en 1839, à plus de vingt mille âmes, non compris quatre ou cinq mille catholiques, nombre beaucoup trop considérable pour l'étendue du territoire, eu égard à la nature du sol.Nous donnons ici l'état du recensement fait par ordre du Gouvernement, à la date sus-indiquée de 1839.
B - CLIMAT ET PRODUCTIONS.
Les Vallées Vaudoises, par leur situation méridionale et leur issue sur la plaine du Piémont, participeraient à la nature plus chaude du midi, si leurs hautes montagnes et l'élévation considérable de la majeure partie du sol au-dessus de la mer ne contrebalançaient pas cet effet. C - ADMINISTRATION RELIGIEUSE DES ÉGLISES VAUDOISES.Tout ce qui est relatif au soulagement des pauvres, aux hôpitaux, à l'instruction et aux affaires religieuses des Vaudois, est du ressort d'une administration tirée de leur sein, à la nomination de laquelle prennent part toutes les Églises des Vallées. Cette administration est particulière ou générale. Chaque Église a son administration de paroisse. Les chefs de famille réunis à leur pasteur forment l'Église. La population généralement dispersée est divisée en quartiers. Les particuliers d'un quartier élisent, avec le concours du consistoire, un ancien ou inspecteur, qui jouit de certaines attributions. Lorsque le choix en est arrêté, le nom de l'élu est proclamé du haut de la chaire. S'il ne survient pas d'opposition il est publiquement installé dans sa charge, consacré par la prière, et devient membre du consistoire, qui administre la paroisse, sous la présidence du pasteur, et qui y exerce la discipline.L'administration générale est composée d'un synode et d'une table. Le synode se compose des pasteurs et ministres résidant aux Vallées (le chapelain des ambassadeurs à Turin y est aussi admis), et d'une délégation laïque de chacune des quinze paroisses. Ces délégations peuvent se composer de plus d'un député, mais chacune d'elles n'a qu'une voix. - Le synode s'assemble extraordinairement lorsque quelque besoin l'exige, et régulièrement au bout de quatre ou cinq ans, avec la permission du souverain qui s'y fait représenter par Entendant de la province. Les membres du synode, dont les séances durent deux ou trois jours, sont défrayés par les paroisses ou communes ainsi que la délégation du roi. Le synode élabore et arrête tous les règlements administratifs, nomme les membres de l'administration, appelée la table, examine sa gestion, passe les comptes qu'elle rend, et décide de toutes les affaires importantes. La table est composée de cinq membres : trois ecclésiastiques et deux laïques. Ils sont choisis d'après certaines règles, au commencement de chaque synode, et restent en fonction jusqu'à l'ouverture du synode suivant. Les membres ecclésiastiques remplissent les fonctions de modérateur ou président, de modérateur-adjoint ou vice-président, et de secrétaire.
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