La Bible comprend l'Ancien et le Nouveau Testament. Dieu a révélé
le premier aux Juifs et le second aux Chrétiens, l'ensemble constitue
la révélation de Dieu à l'homme.
L'ANCIEN TESTAMENT comprend 39 livres (initialement on en comptait 22 ou
24 mais il s'agit toujours des mêmes écrits qui étaient
regroupés de façon différente. Par exemple les 12 "petits
prophètes" ne comptaient que pour un livre dans les anciennes éditions)
LE NOUVEAU TESTAMENT comprend 27 livres.
Si toutes les traductions françaises de la Bible contiennent 27 livres
dans le Nouveau Testament, nous devons signaler que certaines traductions
comportent 46 livres dans l'Ancien Testament au lieu de 39. Pourquoi?
Un écrivain inspiré tel que l'apôtre Paul reconnait que
les oracles de l'Ancien Testament ont été confiés aux
Juifs (Romains 3.2), c'est donc vers eux que nous devons nous tourner pour
connaitre les Ecrits révélés par Dieu à son peuple.
Une simple consultation des récensions hébraïques ou des
versions juives (par exemple celle du Rabbinat français) nous montre
que les juifs acceptent 39 livres comme inspirés.
La position de la communauté Juive n'a jamais changé et nous
prendront à témoin l'historien Josèphe qui affirme que
le nombre de livres tenus pour divins par les Juifs sont au nombre de 22
(voir note précédente) et qui repousse les autres livres, écrits
depuis Artaxercès, comme n'ayant qu'une autorité humaine. Or
c'est le cas de ces livres qui ont été ajoutés à
l'Ancien Testament, après que le dernier prophète, Malachie,
ait écrit son livre.
On a appelé Apocryphes, c'est à dire, cachés, douteux,
ces livres dont les Juifs ont toujours nié l'inspiration et qui se
trouvent actuellement dans certaines versions de la Bible. Quoique compris
sous un même nom ils n'ont presque rien de commun entre eux : ils différent
non seulement par le sujet et par la forme mais encore par le pays d'où
ils proviennent (Palestine, Egypte) et par la langue originale (Hébreu,
Araméen, Grec).
Au 3 eme siècle avant notre ère la langue grecque était
la plus répandue. Ptolémée Philadelphe, pour garnir
son impressionnante bibliothèque, demanda la traduction des écrits
religieux juifs. C'est ainsi qu'apparut la "Septante", traduction grecque
des écrits inspirés juifs, auquels furent ajoutés diverses
narrations profanes.
Le Nouveau Testament, écrit en grec, se réfère souvent
aux écrits de l'Ancien Testament, et cite celui-ci dans la traduction
grecque de la "Septante", mais jamais les "apocryphes" ne sont cités
ni par notre Seigneur Jésus Christ, ni par aucun des auteurs inspirés.
Au 4eme siècle la langue commune est le latin. C'est ainsi que Jérome,
secrétaire du pape, est chargé de traduire la Bible dans "la
langue de Virgile". Après avoir traduit le Nouveau Testament, il essaye,
selon les ordres reçus, de traduire l'Ancien à partir de la
"Septante": il doit y renoncer et se perfectionne en Hébreu pour nous
donner la célèbre traduction de la "Vulgate" qui contient précisément
les apocryphes. Jérôme est un homme de grand savoir, un "Père
de l'Eglise", aussi son avis sur la question des apocryphes est-il fondamental.
Il confesse que s'il a traduit ces fables ce n'est que pour se préter
aux préjugés du peuple ; mais qu'il les a marqués d'un
style "afin, en quelque sorte, de les égorger".
C'est finalement Augustin qui fit admettre les apocryphes aux conciles d'Hippone
et de Carthage mais seulement comme livres qui pourraient être lus
et cités.) et beaucoup d'autres évêques et docteurs qui
affirment que les apocryphes ne sont pas les oracles de Dieu.
Au seizième siècle, la Renaissance d'une part et la Réforme
de l'autre influence les mentalités:
En 1534, Luther, dans son édition de la bible, extrait les livres
apocryphes de leur place traditionnelle et les groupe à la fin de
l'Ancien Testament sous l'entête:
"Apocryphes: livres à ne pas considérer à l'égal
des Ecritures Saintes, mais utiles et bons à lire."
En 1546 débute le concile de Trente, les autorités ecclésiastiques
réunies ratifient l'exclusivité de la Vulgate comme version
officielle de l'Eglise romaine. En partie par réaction aux réformateurs
le Concile:
- supprime le prologue de Jérôme, traducteur de la Vulgate:
"tout ouvrage qui ne figue pas parmi les 24 livres (renvoi à la première
note) de la Bible Hébraïque doit être considéré
comme apocryphe c'est à dire non canonique".
- écarte certains livres apocryphes tels que le Troisième et
le Quatrième livre d'Esdras
- porte les autres au bénéfice d'une prétendue inspiration
divine: ils devinrent alors les livres "deutérocanoniques" (deuxième
canon).
Jusqu'au 20 eme siècle (Crampon 1905) toutes les traductions catholiques
ont été faites sur la Vulgate ce qui explique que ces traductions
contiennent 46 livres dans l'Ancien Testament, à la place de 39. La
Traduction Oecuménique de la Bible (TOB:1975) effectuée conjointement
par des catholiques, des protestants et des orthodoxes, replace les "Deutérocanoniques"
en fin de l'Ancien Testament avec une introduction intéressante: