L’empereur Justinien (527-565) fait construire en l'honneur du Madylion la basilique Sainte-Sophie d’Édesse qui conserve la relique.
Le récit de l'image de Jésus imprimée par simple contact sur un tissu utilisé par le Christ fut reçu et admis par l’Église orthodoxe comme une réalité historique. D'innombrables reproductions de ce qu'on considérait comme la Sainte Face furent exécutées et devinrent des icônes.
On remarque l'apparition à partir du VIe siècle (et donc au moment ou Justinien s'est intéressé au Mandylion) de l'image du "Christ Pancrator" (visage noble, cheveux longs et barbe).
Ce style de représentation s'impose dès lors dans l'iconographie du Christ alors que les autres représentations antérieures imaginaient un Christ avec des caractéristiques non unifiées: sans barbe, cheveux courts, bouclés,...
Selon Robin Cormack, presque chaque église byzantine contenait une représentation du Mandylion lorsqu'éclata l’épisode iconoclaste au VIIIè siècle.
La chose remarquable c'est que le visage moèle du Madylion utilisé par les anciens artistes de Constantinople semble bien être ... le même visage que celui qui est "photographié" sur le Linceul de Turin!
Les similitudes entre le linceul de Turin et les portraits « classiques » de Jésus ont poussé le professeur Paul Vignon(*), dès 1902, à effectuer une comparaison plus poussée entre le visage de l'homme du linceul et les différentes icônes représentant Jésus.
Le professeur Vignon propose des marques caractéristiques du visage de l’homme du linceul :
* Paul Vignon, auteur de "Le Saint-Suaire de Turin devant la science, l’archéologie, l’histoire, l’iconographie, la logique" [cote Fels 2432]. Paru en 1938, ce travail connut l’année suivante une seconde édition enrichie [cotes Fels 7826 et IFEB III 160] qui fut récompensée par le Prix Hercule Catenacci décerné par l’Académie française.