Le portrait de Jésus? Une "photo" datant de 2000 ans?
Généralités
Le saint suaire de Turin ou "linceul de Turin", est un ancien drap en lin sur lequel est imprimée l'image d'un homme ayant subi une crucifixion.
Ces tâches présentent les tourments subis par Jésus-Christ: couronne d'épines, flagellation, blessure de lance dans la poitrine, clous dans les mains, clous dans les pieds, position du corps due à la crucifixion.
Des taches rouge foncé figurent sur le tissu: un poignet au moins présente une grande tache de forme circulaire (le deuxième poignet est caché par le pliage des mains); sur le côté, une autre tache est présente; des petites taches autour du front ont l'apparence de blessures; et une masse de traces linéaires sur le torse et les jambes.
Le suaire est conservé dans la chapelle royale de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin.
L'homme du suaire porte une barbe qui se divise en deux parties et des cheveux au milieu des épaules. Il est assez musclé. Sa taille est d'environ 1,80 mètres.
Hélène, mère de l'empereur Constantin, (née à Trèves en 265 et morte à Nicomédie en 327) se rend en Palestine pour y retrouver les reliques de Jésus: elle y aurait découvert notamment les clous de la passion, la croix et une tunique dont elle fit don à la ville de Trèves; le récit de ce voyage a été écrit par Eusèbe de Césarée (265 - 340) dans son histoire ecclésiastique
348
dans une homélie, saint Cyrille de Jérusalem (315-387) affirme : "tout ce que le Seigneur a souffert dans sa Passion, nous pouvons le voir sur ses linges mortuaires que nous conservons dans cette église (le Saint Sépulcre)".
525
le "Mandylion", est retrouvé à Edesse (aujourd'hui Urfa, en Turquie).
Au cours de travaux on aurait découvert un linge portant l'effigie d'un homme caché au-dessus d'une des portes de la ville. L'empereur Justinien de Constantinople décide de construire la cathédrale Sainte Sophie à Edesse pour y conserver cette image. C'est à partir de ce siècle que les icônes de Constantinople se mettent à ressembler à l'image de Jésus présente sur le suaire.
944
Le Suaire est transféré en grande pompe à Constantinople en 944.
1151
Nicolas Soemundarson, abbé d'un monastère irlandais, contempla [...] à Constantinople " des bandelettes (ou étoffes de lin, le sens n'est pas sûr) avec le soudarion et le sang du Christ ". Cette mention du sang fait l'intérêt de la citation.
1204
Pillage de Constantinople par les croisés (aujourd'hui Istanbul), le linceul disparaît ; un croisé l'amène en Europe?
1353
Première certitude historique : Geoffroy, 1er Comte de Charny le donne aux chanoines de Lirey (près de Troyes).
1532
Le suaire est endommagé par un incendie à Chambéry, confié aux Clarisses de Chambéry qui le réparent.
1898
Photographié par Secondo Pia : l'image positive d'un homme de 1.81 m, nu et couché apparaît sur le négatif.
1978
Le 20e siècle scientifique, aux doutes protéiformes, lui a fait subir depuis 1978 des examens et des tests photométriques, chromatographiques, spectroscopiques, radiométriques, microspectrométriques, thermochimiques... sans oublier la vaporographie, la carbonisation,... bref toute la panoplie disponible par la science actuelle.
Conclusions: ce linceul ne peut être démontré "faux" et ne peut être conçu, et encore moins exécuté de main d’homme, même au stade actuel de notre technologie!
Le Codex de Pray
Ce CODEX (conservé à Budapest) date de la fin du XIIè siècle (1192-95)
Le Christ n'a que 4 doigts, les poignets croisés sur le pubis, il est entièrement nu. Ses doigts sont très longs, sa face est ressemblante à celle du linceul. On peut voir de petits ronds en "L" qui représentent sans doute les mêmes trous que l'on peut voir sur le linceul de Turin et qui sont dû à des brulûres anciennes.
Le suaire est tissé en chevron de fibres entrelacées exactement avec le même motif que le suaire de Turin!!
« Je puis seulement dire que, en tant qu'historien, je constate que les conclusions tirées du carbone 14 quant à la datation du Linceul s'avèrent incompatibles avec la filiation qui peut être établie entre la relique aujourd'hui conservée à Turin et sa représentation dans un manuscrit ordinairement désigné comme le Codex Pray »
Emmanuel Poulle, 1928-2011, archiviste et historien français, spécialisé en histoire des sciences et dans la période médiévale, membre de l'Institut.
Une image en négatif
L'image imprimée sur le saint suaire est déroutante: presque invisible de près, elle se précise quand on s'en éloigne. En 1898 un photographe est autorisé a photographier le Suaire de Turin.
A sa grande surprise, le négatif est beaucoup plus explicite et permet de discerner des détails masqués jusque-là par la pâleur de l'image qui ressemble à un négatif photo.
Comment le « suaire » peut-il être un faux, puisque le principe de la photographie n’est connu que depuis le XIXe siècle ?
Les traces de sang ne sont pas en négatif et apparaissent donc blanches sur le négatif. Plus étonnant (sauf si on accepte la thèse de la "photo"): sous les traces de sang, on ne retrouve pas la coloration qui caractérise l'image du corps.
Le Saint Suaire: un faux? Une imposture?
Plusieurs faits s'opposent à ce que le suaire soit un faux du moyen âge:
Le chirurgien français M. BARBET, avait en effet prouvé qu'il était impossible de suspendre un corps humain en le clouant à l'intérieur de la paume des mains, les chairs se déchirant immédiatement. La disparition du pouce, comme le montre l'empreinte " digitale " sur le suaire, recroquevillé derrière chacune des mains, est dû au pincement du nerf dans l'espace dit " de DESTOT ". Les faussaires ignorant cette particularité, ont toujours placé l'empreinte des clous à l'intérieur de la paume des mains selon la tradition...
si l'image avait été peinte de main d'homme, les traces de sang véritables auraient dû être rajoutées par la suite, par le faussaire, en respectant leur caractère pré ou post mortem, à l'aide d'un pinceau de plus de 2 mètres de long pour pouvoir les appliquer correctement, c'est à dire fidèlement à l'anatomie du corps, sans oublier les traces de sérum sur le pourtour de ces tâches de sang, traces non décelables à l'œil nu mais par luminescence. L'empreinte de L'image n'existe pas sous ces tâches de sang comme si ce sang avait protégé le tissu !
le faussaire se serait livré à une débauche de détails invisibles à l'œil nu comme des micro-poussières spécifiques au niveau des pieds prouvant que le supplicié avait dû progresser pieds nus ou des pollens en provenance de Jérusalem...
Une image en relief!? 3D
En 1976, des chercheurs utilisant l'appareil VP-8 crée par la Nasa pour analyser la surface des planètes, sont parvenus à créer une projection en 3D de l'homme du Suaire très frappante car très "humaine".
C’est en 1978, sous l’égide du S.T.U.R.P, qu’eut lieu l’examen scientifique le plus médiatisé de la relique. Les Drs Jackson et Jumper, capitaines de l’armée de l’Air américaine, furent les leaders de l’opération. Ils avaient démontré l’année précédente que le « suaire » contient une information tridimensionnelle, c’est-à-dire que l’intensité de son image variait en raison inverse de la distance qui sépare la toile du cadavre qu’elle est censée avoir enveloppé. Comme un portrait classique est bi-dimensionnel, leur découverte semblait démontrer que le « suaire » ne pouvait être une oeuvre humaine.
La nature de l'image: pas de peinture!
En 1973, les membres d’une commission eurent le droit de mener des investigations plus poussées. Ils purent prélever des pollens et deux petits échantillons de tissu. La conclusion de cette commission ne fut publiée qu’en 1976. Elle était assez nuancée, mais on en retint que le « suaire » n’était pas une peinture.
En 1978, un groupe d’une vingtaine de scientifiques et chercheurs américains du STURP, le Shroud of Turin Research Project, assistés de deux Italiens, Giovanni Rigi (micro-analyste) et Luigi Gonella (conseiller scientifique du Cardinal de Turin), menèrent des analyses de l’objet et prélevèrent des échantillons de surface.
Il s'agit de la première étude scientifique reconnue par le Vatican. Le professeur Baima Bollone, directeur de l’institut médico-légal de Turin, reçut également des échantillons pour déterminer si la substance constituant les taches carmin pâle était du sang.
Diverses techniques furent employées pour analyser le tissu ancien : rayons X, fluorescence, microchimie, spectres infra-rouge et ultra-violet, microscopie optique. Des milliers de photographies furent également prises. Plus de 100 000 heures de travail en laboratoire furent nécessaires pour exploiter les données récoltées, donnant lieu à une vingtaine d’articles dans des revues scientifiques.
Les conclusions de l’étude furent données à l’occasion de la présentation du rapport final en 1981 :
Il n'y a pas trace de peinture ni de teinture.
L'image n'est formée que par une brunissure très superficielle mais indélébile des fils de lin.
L'image n'est pas floue, même pour les détails semblant "plus lointains".
La forme de chaque partie du corps est parfaite, indépendamment de la courbure que pouvait avoir la toile autour du corps qu'elle enveloppait.
Le tissu semble s'être comporté comme une plaque photographique photosensible, ou comme un appareil de photocopie.
Plus précisément, l'image est un négatif digitalisé (les pixels étant formés par les fils de lin eux-mêmes là où ils apparaissent à la surface du tissu)
Origine et datation du Suaire de Turin
Le 21 avril 1988, sur une zone en bordure du Suaire, on prélève trois échantillons de tissu pour les soumettre à la datation par la méthode du radiocarbone (ou carbone 14). Le 13 octobre le cardinal Anastasio Ballestrero, alors Archevêque de Turin et Custode Pontifical du Saint Suaire, annonce les résultats obtenus par les trois laboratoires chargés de l’examen (Oxford, Zürich et Tucson). Ceux-ci attribuent au tissu du Suaire une date d’origine comprise entre 1260 et 1390 après J.C.
Ce qui a en premier lieu notablement surpris, c’est le comportement des responsables des trois laboratoires et du Dr Tite, du British Museum, nommé « garant » de l’ensemble de l’opération : leur exigence d’exclure tout autre examen et tout autre chercheur, en refusant catégoriquement d’insérer la datation au carbone 14 dans un contexte multidisciplinaire d’études et d’examens à effectuer simultanément, comme cela avait été pourtant suggéré de divers côtés.
Le prélèvement de l’échantillon du Suaire a été fait, selon un choix improvisé, sur un site unique qui, d’ailleurs, est parmi les plus pollués du linceul (coin) et donc parmi les moins appropriés pour une datation correcte.
Ce résultat a fait surgir plus de perplexité que de soulagement. Ceux qui connaissent les études faites sur le linceul s'attendaient à une confirmation de l'antiquité du tissu, tout simplement parce qu'il est impossible que l'image qu'on y voit soit du Moyen-Âge. Quelques raisons sommaires sont, par exemple, que le Moyen-Âge ignorait la manière exacte qu'avaient les Romains de crucifier. Or l'image reflète exactement ce que les études modernes ont découvert sur le sujet. Par ailleurs, le mode de tissage employé pour confectionner le linceul était inconnu au Moyen-Âge. Encore une autre considération: pourquoi un artiste du Moyen-Âge aurait-il pris la peine de faire des taches de sang avec du vrai sang, et physiologiquement parfaites, ou de déposer des grains de pollen de plantes n'existant que dans les environs de Jérusalem à une époque où l'on n'avait plus accès à cette ville?
Cette datation a laissé les connaisseurs dans la perplexité: cela ne s'harmonisait pas, en effet, avec d'autres résultats de recherches et posait une question de plus, au lieu de résoudre définitivement l'énigme. 20 ans plus tard, il semble que l'énigme est enfin résolue et la conclusion est double:
Au mois d'août 2008, lors de l'Ohio Shroud of Turin Conference, Robert Villarreal, chimiste au LANL, déclara que les nouvelles analyses qu'il avait menées avec son équipe sur trois échantillons Raes ont abouti à la conclusion que ceux-ci étaient constitués de coton et non de lin!! Pour lui, cela corrobore la thèse de l'absence de représentativité de l'échantillon soumis à l'analyse Carbone 14
Les récentes découvertes convergent vers l'hypothèse que ce qui a été daté est une réparation médiévale. Jusqu'à preuve du contraire le Saint Suaire ou Linceul de Turin ne peut donc plus être daté du moyen-âge
la datation était correcte, la méthode a parfaitement fonctionné
le morceau de tissu ayant servi d'échantillon n'était malheureusement pas représentatif du linceul: il a été pris dans un coin du linceul qui avait été réparé de façon parfaitement invisible par un rajout de coton au XVIe siècle !
Il en résulte que les dates correspondent à un âge moyen entre le - vraisemblablement - 1er siècle et le XVIe, selon la quantité de lin (original) et de coton (ajouté) contenue dans l'échantillon.
pendant des siècles, le Linceul a été vénéré et pris par les extrémités. Celles-ci ont fini par s’abîmer ; voilà pourquoi, au Moyen-Âge, on a dû les réparer en utilisant une procédure appelée tissage invisible et raccommodage en employant des fils à couleurs qui étaient disponibles à ce temps-là.
Pollen
En 1973 et en 1978, Max Frei, criminologue suisse, effectua une étude des pollens pour déterminer les régions où le linceul aurait séjourné. Ces conclusions tendaient à montrer que sur les 58 espèces végétales trouvées, une majorité de pollens étaient originaires de Jérusalem et des environs.
Le professeur Avinoam Danin, de l'Université hébraïque de Jérusalem, affirme dans des publications scientifiques avoir reconnu l'image de plantes originaires de la région de Jérusalem sur le suaire. Il déclare notamment que "l'aire dans laquelle les trois plantes fraîches choisies comme indicateurs auraient pu être recueillies et posées sur le linceul à côté du corps de l'homme crucifié est l'aire comprise entre Jérusalem et Hébron."
Pièces de monnaie sur les yeux
La preuve de l’existence d’empreintes de pièces de monnaie sur l’image du Suaire fournit une confirmation de plus de l’authenticité du tissu : il est évidemment très improbable qu’au cours de la réalisation d’un artéfact, un faussaire d’époque médiévale ait introduit une information aussi particulière, invisible immédiatement à l’œil nu, et associée à un usage que l’on ne connaissait pas à cette époque-là.
Lorsque l'on extrait l'information tridimensionnelle, les lettres présentes sur la pièce deviennent visibles.
Il s’agirait d’un « dilepton lituus » émis par Ponce Pilate dans la XVIème année de Tibère, correspondant à l’année 29 après Jésus-Christ.
Les textes bibliques
[Joseph d'Arimathée] l'ayant descendu de la croix, il l'enveloppa d'un linceul, et le mit dans un sépulcre taillé dans le roc...
Luc 23.53
38 Après cela, Joseph d'Arimathie, un disciple de Jésus, mais qui l'était en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate d'enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. [Joseph] vint donc et enleva son corps. 39 Nicodème aussi vint, celui qui au début était venu vers [Jésus] de nuit; il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès d'environ cent livres. 40 Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de bandelettes, avec les aromates, selon que les Juifs ont coutume d'ensevelir. 41 A l'endroit où il avait été crucifié, était un jardin, et dans ce jardin un tombeau tout neuf, où personne encore n'avait été mis. 42 A cause de la Préparation des Juifs, comme le tombeau était proche, ce fut donc là qu'ils mirent Jésus.
Jean 19 :38-42 (Osty)
La sépulture
Saint Jean est plus explicite et son texte revêt une grande importance que d'imparfaites traductions avaient masquée jusqu'à notre époque. Une série de travaux lui restitue son véritable sens qui est à peu près celui-ci:
" il voit les linges (le linceul) gisant et le suaire (la mentonnière) qui était sur la tête, non pas gisant avec les linges, mais plié dans un lieu à part"... Il vit et il crut, car ils ne savaient pas encore l'Écriture: qu'il fallait qu'il ressuscitât d'entre les morts.
Jean 20.6-9
Les coutumes d'ensevelissement en Israël, avaient connu un développement particulier durant les cent années précédant la destruction du Temple: Pour l'ensevelissement d'un mort dans un tombeau de famille taillé dans le roc, on enveloppait de linges le cadavre et on le couchait sur un banc spécialement aménagé dans la pierre. Au bout d'un an, le corps s'effondrait; les ossements étaient alors mis dans un coffre spécial, une espèce de petit cercueil en argile ou en pierre, appelé ossuaire, qui tenait peu de place. Le tombeau pouvait ainsi servir aux générations qui suivraient. Ces sépultures devaient être pourvues d'une entrée, devant laquelle on roulait une pierre, comme ce fut le cas pour le tombeau de Jésus. Comme un tel lieu d'ensevelissement devait être ouvert à diverses reprises, le cadavre était traité au moyen d'épices agréablement odoriférantes qui étaient ajoutées dans le linceul; elles étaient destinées à combattre l'odeur dégagée par le corps mort, mais non à le conserver.
La coutume d'un tel ensevelissement «en deux temps» (tout d'abord jusqu'à la décomposition du corps enveloppé de linges, dans un tombeau taillé dans le roc; et ensuite, la mise des ossements dans un ossuaire) ne dura qu'environ cent ans jusqu'à la destruction du Temple. On peut donc affirmer que cette habitude ne se forma que pour manifester clairement la résurrection du Messie. Le sépulcre était vide, tous pouvaient le constater de visu! »