Les Vaudois et huguenots ont subi des dizaines de croisades. Ils ont été cruellement persécutés. Leur seule revendication: la liberté de conscience. Ce que nous possédons aujourd'hui n'est pas arrivé tout seul: nous en bénéficions mais ça à couté cher à d'autres... La liberté et la tolérance ont été à ce prix.
Ce sont les protestants de France qui se sont le plus battus pour obtenir la laïcité en France. Pas les athées. Je vous invite à vous renseigner sur Paul Rabaut, les prisonnières de la tour de Constance, les Camisards, les galériens, Rabaut Saint Etienne, Henri Dunant, François Guizot et d’autre héraults protestants de la laïcité. Ils se sont battus jusqu’au sang pour obtenir la liberté de conscience.
Ce livre est "le" grand classique pour connaitre la doctrine, l'histoire et l'origine des églises évangéliques (dites "vaudoises").
Voici le descriptif que le pasteur Jean Léger fait de son livre.
Monastier veut démontrer le rapport étroit des Eglises vaudoises avec l'Eglise primitive fondée par les apôtres, pour établir leur droit à se nommer Eglise fidèle, et même à se regarder comme formant la vraie Eglise du Seigneur Jésus-Christ sur la terre.
ABRÉGÉ DE L'HISTOIRE DES VAUDOIS Par P. BOYER, Ministre ou on voit leur origine, comme Dieu a conservé la Religion Chrétienne en sa pureté parmi eux, depuis le temps des apôtres jusques à nos jours, et les merveilles qu'il a faites pour leur conservation, avec les signalées et miraculeuses victoires, qu'ils ont remportées sur leurs ennemis. Comment ils ont été dispersés, et leurs Églises dissipées, et enfin comment ils ont été rétablis contre l'espérance de tout le monde.
Quant aux Vaudois, .. ils sont de la semence même de l'Eglise primitive dans sa pureté. En effet, cela a été abondamment manifesté par la miraculeuse Providence divine qui les a soutenus, si bien que ni les tempêtes incessantes qui ont ébranlé toute la chrétienté pendant tant de siècles, alors que les croyants de l'occident ont été horriblement opprimés par le prétendu Evêque de Rome, ni ces terribles persécutions qui se sont abattues sur eux n'ont pu les vaincre, les obliger à s'incliner, ou à se soumettre de leur plein gré à la tyrannie et à l'idolâtrie romaines
Ce livre fait un survol de l'histoire des Vaudois au moyen d'anecdotes historiques authentiques. En annexe il y a des extraits des anciens documents vaudois.
D'après le témoignage de l'historien catholique le marquis Costa de Beauregard, dans les temps anciens les Vallées vaudoises étaient gouvernées par un seigneur puissant, ne relevant que de l'empire, et adhérant lui-même aux doctrines vaudoises. (Mémoires historiques, etc., t. I, p. 64; - t. II, p. 51.)
Les armoiries des Seigneurs de Luserne. Lux Lucet in Tenebris: citation du Prologue de l'év. selon St Jean: Au commencement était le Verbe (la Parole de Dieu). Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. En lui était la vie, et cette vie était la lumière des hommes. La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas reçue (ou étouffée).
On voit le chandelier posé sur la Bible. Celle-ci représente pour les vaudois le fondement, le guide sûr pour s'opposer aux déviations et hérésies.
Ta Parole est une lampe à mon pied et une lumière sur mon sentier. (Ps 119)
« quiconque fait des choses mauvaises déteste la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises ; » (Jean 3:20)
« mais si nous marchons dans la lumière, comme [Dieu] lui-même est dans la lumière, nous avons communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché. » (1 Jean 1:7)Les 7 étoiles: allusion aux sept églises de l'Apocalypse: dans la vision de St Jean (Apocalypse ch. 1) le Christ tout puissant est vu avec les 7 étoiles dans la main. Le chandelier à sept banches la lumière dans le Temple juif.
Je connais ta conduite. Voici : j'ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer. Je le sais : tu n'as que peu de puissance, tu as obéi à ma Parole et tu ne m'as pas renié.
Eh bien, je te donne des membres de la synagogue deSatan . Ils se disentJuifs , mais ne le sont pas : ils mentent. Je les ferai venir se prosterner à tes pieds et reconnaître que moi, je t'ai aimé.
N'aie pas peur des souffrances qui t'attendent. Voici, le diable va jeter plusieurs d'entre vous en prison. Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la vie comme prix de ta victoire.
Un pasteur des vallées, nommé Vignaux, a recueilli à partir de 1539, beaucoup de très anciens manuscrits. Voici ce que Vignaux en dit lui-même (cité par Perrin qui recueillit la collection en 1602): « Nous avons de vieux livres des Vaudois, contenant catéchismes et prêches écrits en langue vulgaire, à la main, où il n'y a rien qui fasse pour le pape et papisme. Et c'est merveilleux qu'ils aient vu si clair, en un temps de ténèbres plus épaisses que celles d'Égypte. »
Ces ouvrages en vers et en prose, en provençal, forment la souche d'un grand nombre de productions semblables, dues au même esprit, écrites dans le même dialecte on en latin, à des époques différentes, mais presque toutes antérieures à la réformation du XVIe siècle.
Ces manuscrits sauvés par Léger en 1658 (Cambridge et Genève) - Ceux remis à Perrin en 1602 - Bible en langue romane - langue romane - Ancienneté de leur date - Noble Leçon (1100) - Catéchisme (1100) - Traité de l'Antéchrist (1120) - Confession de Foi (1120) - Purgatoire (1126) - Raynouard: antiquité de la langue romane - Noble Leçon et L'Antéchrist: preuves intrinsèques
Témoignage de Raynouard (un célèbre historien de la langue romane: il a prouvé l'ancienneté du provençal. Il en a démontré l'existence dès le temps de Charlemagne. Il en a expliqué la formation et en a donné, une grammaire avec de nombreux exemples.)
Il date certains manuscrits vaudois en se basant sur l'emploi de certains mots qui ont disparu dès le haut moyen age (ab au lieu de cum).
Pour lui la Noble Leçon est "d'une date aussi ancienne que le plus ancien troubadour connu"
Il écrit : « Le poème de la Nobla Leyezon porte la date de l'an 1100. La secte des Vaudois est donc beaucoup plus ancienne qu'on ne l'a cru généralement. La date de l'an 1100 qu'on lit dans ce poème mérite toute confiance. Les personnes qui le liront avec attention jugeront que le manuscrit n'a pas été interpolé, etc. Enfin le style même de l'ouvrage, la forme des vers, la concordance même des deux manuscrits (celui de Cambridge et celui de Genève), le genre des variantes qu'ils présentent, tout se réunit en faveur de l'authenticité de ces poésies. » (RAYNOUAD, .)
Titre du livre: Mélanges d'histoire littéraire De Guillaume Favre, Angelo Mai page CXXV et suivantes
D'entre les anciens écrits des Vaudois, cinq seulement portent des dates. La Noble Leçon et le Catéchisme, celle de l'an 1100; le Traité de l'Antéchrist et la Confession de Foi, celle de l'an 1120; et le Purgatoire, celle de l'an 1126. Plusieurs poèmes moraux, que Raynouard juge appartenir à l'époque de la Noble Leçon, sont sans date, ainsi que les autres manuscrits, excepté un seul qui porte la date de 1230.
La date de la traduction romane de la Bible en langue romane doit être antérieure à celle des autres écrits vaudois, puisqu'ils la citent tous.
Source de la foi pour les Vaudois: la Bible - Rejet des nouveautés romaines - Leur Confession de Foi - Croient au symbole des Apôtres et admettent celui d'Athanase - Foi en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit - Chute de l'homme - La rédemption - État de l'homme après la mort - Les sacrements - Soumis à l'autorité civile
Barbes ou pasteurs - Missionnaires - Instruction des enfants - Connaissance de la Bible - sans distinction d'âge ni de sexe - argent collecté pour évangélisation
Ils offrent, dit-il, aux messieurs et aux dames quelques belles marchandises à acheter, telles que anneaux et voiles. Après la vente, si l'on demande au marchand. Avez-vous d'autres marchandises à vendre ? il répond : J'ai des pierreries plus précieuses que ces objets; je vous les donnerais, si vous m'assuriez que vous ne me trahirez pas auprès du clergé. Ayant reçu cette assurance, il ajoute: J'ai une perle si brillante que l'homme, par son moyen, apprend à connaître Dieu; ensuite, il récite quelque texte familier des paroles de Jésus-Christ (Jean XIII): Avant la fête, etc.
Lorsqu'il a commencé de captiver l'auditeur, il passe à ce texte de saint Matth., XXIII,
Alors Jésus, s'adressant à la foule et à ses disciples, dit :
Interrogé par l'auditeur, à qui s'adressent ces imprécations, il répond : Au clergé et aux religieux. Ensuite, l'hérétique compare l'état de l'Église romaine avec la sienne. Vos docteurs, dit-il, sont fastueux dans leurs vêtements et leurs moeurs; ils aiment les premières places à table (Matth. XXIII), et ils désirent d'être appelés maîtres; mais nous ne cherchons pas de tels maîtres. Et encore : Ils sont incontinents; mais chacun de nous a sa femme avec laquelle il vit chastement. Ils sont ces voluptueux auxquels il est dit : Malheur à vous qui dévorez les maisons des veuves, etc. Nous, au contraire, nous suffisons à nos besoins, d'une manière ou d'une autre. Eux combattent, suscitent des guerres, font tuer et brûler les pauvres. Nous, au contraire, nous souffrons de leur part la persécution pour la justice. Ils veulent être seuls docteurs; aussi c'est à eux qu'il est dit: Malheur à vous qui tenez la clef de la science, etc. Chez nous, les femmes enseignent comme les hommes, et un disciple de sept jours en instruit un autre. Il est rare parmi eux le docteur qui sait littéralement trois chapitres consécutifs du Nouveau Testament ; mais chez nous, il est rare, qu'une femme ne sache pas communément, aussi bien qu'un homme, réciter l'ensemble du texte en langue vulgaire. Et, parce que nous avons la véritable foi chrétienne, que nous enseignons tous une doctrine pure, et recommandons une vie sainte, les scribes et les pharisiens nous persécutent jusqu'à la mort, comme ils ont traité Christ lui-même.
Outre cela, ils disent et ne font pas ; nous faisons ce que nous enseignons. Ils s'efforcent, eux, de garder les traditions humaines plus que les commandements de Dieu, ils observent les jeûnes, les jours de fête, et beaucoup d'autres règles prescrites par les hommes quant à nous, nous persuadons seulement d'observer la doctrine de Christ et des apôtres. De même, ils chargent les pénitents de punitions très-graves qu'ils ne remuent pas du doigt; nous, au contraire, à l'exemple de Christ, nous disons au pécheur : Va-t-en maintenant et ne pèche plus désormais;
barbes itinérants - Témoignage de Rainier (perles puis Matt. 23) - prêtres "acéphales" (VIIe siècle, Arras: 813; Pavie: 850 et 855, Melphi: 1090...)
Dans les trois premiers siècles l'église catholique a vécu sous les persécutions. Elle est restée proche de l'église primitive dans sa forme et sa doctrine.
Persécutions pour essayer faire revenir les chrétiens à la religion officielle: bûchers, prisons, tortures,... Calomnies (nuits, litanies, démons, orgies, sacrifices d'enfant)
C'est pendant cette période que le christianisme s'introduit en Gaule.
Constitution du CREDO: Définition du terme Catholique. Quantitatif (universel au niveau temporel et spacial) mais surtout qualitatif. (TOTA SCRIPTURA = Contraire de l'hérésie).
Un changement radical apparait avec Constantin: apparition des 4 métropolites, des hiérachies. D'un culte beaucoup plus pompeux: vénération des martyrs des images, célibat encouragé, bâtiments luxueux...
Pour St Hilaire de Poitiers ce changement de nature met en danger la foi catholique.
Gardez vous de l'antichrist. Il est inconvenant de s'attacher aux murs, de révérer l'Eglise dans ses édifices et constructions. C'est dans de tels ornements que l'Antichrist établira son trône. Non! Donnez moi des montagnes, des forêts, des prisons: ce sont de loin des places plus sûres [pour conserver l'église catholique], c'est dans de tels lieux que les prophètes ont prophétisé par l'esprit de Dieu.
Saint Hilaire dans "Contre Auxentius", Opera Hilarii, p316.
évêque de Poitiers, 315-367
Le pouvoir politique se mèle des affaires religieuses, le clergé s'enrichit. Les lieux de cultes païens, sont christianisés; Certaines statues ou cérémonies sont convertis: "oeufs de Pâques, Solstice, fête de la Saint-Jean, vierges noires..."
Hérésie Arienne: nie la divinité de Jésus-Christ.
Saint Athanase se retrouve seul face au monde (solus contra mundum) - et à l'Église "universelle" ! - , c'est lui qui, était catholique, en affirmant fermement, «selon le tout de l'Ecriture», la divinité de la Personne de Jésus-Christ, vraiment Dieu et vraiment homme, alors que l'« univers », qui l'entourait et le persécutait sans relâche, était hérétique, évêques en tête, puisqu'arien.
Les Vaudois prétendent dans plusieurs de leurs anciens textes que leur implantation dans les vallées vaudoises remonte déjà à cette époque mais ces textes sont certainement légendaires au moins en partie.
Vigilantius s’oppose
Des évêques participent aux crimes de ce Vigilance, si néanmoins on doit appeler évèques ceux qui ne croient pas que la pureté soit compatible avec le célibat et qui ne confèrent le sacrement de l'ordre à personne s'ils ne voient sa femme enceinte ou portant des enfants entre ses bras.
texte de Saint Paul:
« le prêtre doit être irréprochable, mari d'une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient pas accusés de dissipation, ou insubordonnés. » (Tite 1:6)
« (l'évêque doit tenir ses enfants soumis, s'il ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'assemblée de Dieu ?) » (1 Timothée 3:5)
« Est-il nécessaire que vous respectiez avec tant de soumission je ne sais quoi, que vous portez dans un petit vase, en l'adorant? » « Pourquoi baiser et adorer de la poussière couverte d'un linge? » « Nous voyons que les coutumes des idolâtres se sont presque introduites dans l'Église sous prétexte de religion. On y allume de grands cierges en plein midi, on y baise et on y adore un peu de je ne sais quelle poussière enfermée dans un petit vase et couverte d'un linge précieux; c'est rendre sans doute un grand honneur aux martyrs que de vouloir éclairer avec de vils cierges ceux que Jésus-Christ, assis sur son trône, éclaire de tout l'éclat de sa majesté. »
« après la mort nul n'a le droit de prier pour un autre »
« Si tout le monde , se renferme dans les cloîtres ou se retire dans le désert, par qui les églises seront-elles desservies ? Qui travaillera au salut des âmes de ceux qui sont dans le monde? »
Jérôme répond: il y a longtemps que ces erreurs ont été répandues dans l'Eglise, et vous ne devez pas vous glorifier d'être auteur d'une impiété nouvelle.
Ce monstre appelé Vigilance depuis les Alpes cottiennes, a crié jusqu'à moi, O crime! il a trouvé des évêques complices de sa scélératesse. » (St Jérome, contra Vigilantium, t. II, p. 158, etc.)
Il y avait donc plusieurs évèques en Lombardie et dans les Alpes cottiennes qui défendaient les positions de Vigilance à la fin du IVè siècle. Les Vaudois maintiendront ces mêmes points de doctrine.
En 555 le Pape Pélage 1er se plaint de ce que « les évêques de Milan ne viennent pas à Rome pour recevoir l’ordination », selon « une ancienne coutume qui leur est propre et en l’an 590, neuf évêques d’Italie et des Grisons déclarent ne pas être en communion avec le Pape et le qualifient d’hérétique… ils protestèrent [auprès de l’Empereur] qu’ils étaient dans l’impossibilité de communier avec le Pape Grégoire 1er »
(Lettre à l’Empereur Mauritius, relatée par Baronius, ad h. Annum, n. 49, dans Allix, Ancient Church of Piedmont, p. 35.)
Il y avait donc des tensions dans l'Eglise entre différents courants mais tout le monde cohabitait tant bien que mal. A la fin du VI" siècle, Serenus, évêque de Marseille, bannit avec succès les images de son diocèse. Nous l'apprenons par une lettre de Grégoire-le-Grand, pape de l'an 590 à l'an 604: « Nous avons appris, lui écrit-il, qu'animé d'un zèle inconsidéré, vous avez brisé les images des saints, sous le prétexte qu'on ne devait pas les adorer. A la vérité, nous vous aurions entièrement approuvé, si vous aviez défendu de les adorer; mais nous vous blâmons de les avoir brisées.... Car autre chose est adorer une peinture, et autre d'apprendre par l'histoire de cette peinture ce qu'il faut adorer. »
(Delectus Act., etc., t. I, p. 443.)
Au VIIè siècle avec l'islam le rôle de Rome monte en puissance car plusieurs des principaux patriarcats sont tombés sous domination musulmane: Alexandrie, Jérusalem, Antioche.
Vers le milieu du VIIIe siècle, la lutte contre les nouvelles doctrines dure encore. Nous la voyons s'élever entre des prélats français et Boniface, "apôtre" de la Germanie. Claude Clément, Sidonius, Virgilius, Samson, et Aldebert à leur tête, reprochaient à Boniface de répandre les erreurs suivantes: le célibat des prêtres, le culte des reliques, l'adoration des images, la suprématie des papes, les messes pour les morts, le purgatoire.
La situation se radicalise avec le second concile de Nicée en 787. Ce concile affirme la nécessité de vénérer les images et les reliques. Le concile de Hiérea avait décidé exactement l'inverse quelques années plus tôt (754)
La résistance à cette introduction se manifeste en Germanie sous Charlemagne: concile de Francfort de l'an 794. La majorité des évêques des vastes états de Charlemagne dont Turin et le Piémont faisaient partie, avaient résisté, dans le concile de Francfort, l'an 794, aux sollicitations, aux prières et aux ordres des légats du pape, et rejeté le culte des images
le bruit s'est répandu, à ma honte, depuis l'Italie dans toutes les Gaules, jusqu'en Espagne, que je prêche pour former une nouvelle secte, contre la règle de la foi catholique, ce qui est entièrement faux; je n'enseigne point une nouvelle secte, moi qui reste dans l'unité (de l'Eglise) et qui proclame la vérité. Mais, autant qu'il a dépendu de moi, j'ai étouffé les sectes, les schismes, les superstitions et les hérésies, et je les ai combattus, écrasés, renversés, et, Dieu aidant, je ne cesse de les renverser autant qu'il dépend de moi. Depuis que, malgré moi, je me suis chargé du fardeau de l'épiscopat, et, que, envoyé par le pieux Louis, fils de la sainte Eglise de Dieu, je suis arrivé en Italie, j'ai trouvé à Turin toutes les basiliques remplies de souillures dignes d'anathème et d'images, contrairement à l'ordre de la vérité: Tu ne le feras aucune ressemblance des choses qui sont au ciel, ni sur la terre. Pourquoi t'humilies-tu et t'inclines-tu devant de vaines images ? Dieu t'a créé droit, il veut que tu élèves tes yeux au ciel et que tu portes tes regards vers le Seigneur. C'est là qu'il faut regarder; c'est là qu'il faut lever les yeux. C'est en haut qu'il faut chercher Dieu, pour apprendre à se passer de la terre. Élève donc ton coeur au ciel; pourquoi t'étendre dans la poussière de la mort avec l'image insensible que tu sers? Pourquoi te livrer au diable pour elle et avec elle? Garde l'élévation où tu es né; maintiens-toi tel que Dieu t'a fait.
Claude refuse également la suprématie de l'évèque de Rome:
Le ministère [des clés] appartient à tous les vrais surveillants et pasteurs de l'Eglise, qui l'exercent tandis qu'ils sont en ce monde; il ne faut certes pas appeler apostolique celui qui est assis dans la chaire de l'Apôtre, mais celui qui remplit les fonctions d'apôtre. Quant à ceux qui occupent cette chaire sans en remplir les devoirs, le Seigneur a dit : Les scribes et les pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse; observez et faites ce qu'ils vous diront - mais ne faites pas comme ils font, parce qu'ils disent et ne font pas. »
Ce qui est sûr c'est que suite à cette querelle des images une rupture est survenue dans l'église:
L'épître Xe du pape Zacharie à Boniface mentionne cela.
«Quant aux prêtres, y est-il dit, que votre fraternité rapporte avoir trouvés, qui sont en plus grand nombre que les catholiques, qui sont errants, déguisés sous le nom d'évêques ou de prêtres, non ordonnés par des évêques catholiques, qui se jouent du peuple, confondent les ministères de l'Eglise et les troublent.. qui assemblent séparément un peuple complice, et exercent leur ministère erroné, non dans une église catholique, mais dans des lieux sauvages,...»
(Sacrô-sancta Concilia... studio Ph. LABEI, etc., t. VI col. 1519.)
Au VIIIe siècle, cette lettre du pape, nous prouve l'existence de prêtres et de chrétiens nombreux, réunis en assemblées religieuses, et non soumis à Rome.
« cet évêque de Turin, homme éloquent et de moeurs austères, eut un grand nombre de partisans. Ceux-ci, anathématisés par le pape, poursuivis par les princes laïques, furent chassés de la plaine et forcés de se réfugier dans les montagnes, où ils se maintinrent dès-lors, toujours comprimés et toujours cherchant à s'étendre. » (Mémoires historiques.... par le marquis COSTA DE BEAUREGARD, t. II, p. 50, 3e mém.)
Auteur moderne, le marquis Costa de Beauregard. catholique, gentilhomme savoyard, historien travaillant à l'histoire de sa patrie, il a pu consulter toutes les pièces des archives.
Les Vaudois se réclament de Claude de Turin. Par exemple la maison d'édition vaudoise italiene s'appelle "Claudiana" en mémoire de Claude.
Plusieurs mentions de l'Eglise des Alpes:
Atto qui, l'an 945, administrait le diocèse de Verceil, situé entre Turin et Milan:
« Atto, à tous les fidèles de notre diocèse. Hélas! il y en a beaucoup parmi vous qui tournent en dérision notre culte sacré; hélas! parce que de misérables coupables se sont, séparés de notre sainte mère Eglise et du clergé, par le moyen desquels seuls vous pouvez atteindre votre salut. »
( Dacherii Spicilegium.... t. VIII, p. 110, emprunté au révérend M. GILLY.) (Turin 945)
Petrus Damianus écrivant, en 1050, à Adélaïde, comtesse de la vallée de Suse se plaint que
le clergé des états de cette princesse n'observe pas les ordonnances de l'Eglise. (V. Opéra DAMIANI,... p. 566. - GILLY, Recherches, etc., en anglais, p. 88.- Marquis COSTA DE BEAUREGARD, t. I, P. 111.)
La Chronique du monastère de Saint-Thron (dans la Belgique actuelle), écrite par l'abbé Radulphe ou Rodulphe, entre L'an 1108 et 1136, renferme un article, des plus importants. Le chroniqueur, parlant d'une contrée qu'il désire visiter quand il traversera les Alpes pour se rendre à Rome, la désigne comme une contrée souillée par une hérésie invétérée, concernant le corps de notre Seigneur. (Spicilegium DACHERII, t. VII, P. 493. - GILLY, Recherches, etc., p. 88.)
Bruno d'Asti, évêque de Segni et abbé du Montcassin, vers l'an 1120
«déjà, du temps de saint Léon, l'Eglise était tellement corrompue qu'on trouvait à peine quelqu'un qui ne fût pas simoniaque, ou qui n'eût pas été ordonné par des simoniaques; aussi trouve-t-on jusqu'à maintenant des personnes qui, par une mauvaise argumentation, et ne connaissant pas bien l'organisation de l'Eglise, soutiennent que le sacerdoce a défailli dans l'Eglise depuis ce temps-là. » (Maxima Bibliotheca, P. P., t. XX., col. 1734.)
- L'historien Costa de Beauregard: « Pour comble de maux, on se battait pour des opinions religieuses; , le manichéisme était très-répandu en Piémont. on voit, au Xe siècle, un comte de Turin et un évêque d'Asti prendre les armes de concert pour exterminer les manichéens attroupés dans les Langhes, les poursuivre le fer et, la flamme à la main, et les brûler eux et leurs villages. Les sectaires, qui prirent en France le nom d'Albigeois, s'appelaient en Italie Paterini, Cathari ou Gazari, noms équivalents à celui de Puritains. Ils se réunirent ensuite aux religionnaires des vallées de Pignerol. Il existe aussi une chronique de Fra-Dolcino, hérétique du XIe siècle, donnant quelques notions sur le manichéisme dont il était un ardent propagateur dans le Biellais, le Novarrais et le Verceillais, et dont les protestants des vallées de Pignerol ont en partie conservé les dogmes. » (Mémoires historiques, etc., par le marquis COSTA DE BEAUREGARD, T I, p. 46, 47; - préface, p. XIII et XIV.)
Intéressant: les vaudois ont souvent été accusés d'êter "manichéens" (ce qu'ils n'étaient bien sûr pas, mais on méttait tous les "hérétiques" dans le même sac. (nuits, litanies, démons, orgies, cendre d'enfant)
L'an 1017, des hommes distingués furent accusés d'hérésie à Orléans. Ils étaient au nombre de quatorze, en comptant une religieuse. Le clergé y était fortement représenté, car six d'entre eux étaient chanoines de Sainte-Croix. L'un d'eux avait été confesseur de la reine Constance. Il fut constaté que tout en restant attachés extérieurement à l'Eglise, ils célébraient un service religieux à part. On est d'accord aussi pour dire qu'ils avaient été gagnés à l'hérésie par une femme venue d'Italie. Jugés par un synode assemblé à ce sujet, ils furent condamnés à être brûlés, parce qu'ils ne voulurent pas se rétracter ni abjurer leurs prétendues erreurs. (USSERIUS, Gravissiae Quaestionis, p. 279 à 280. - Histoire générale du Languedoc... t. II, p.155, 156.)
Fleury, auteur catholique, après avoir parlé en détail de ces sectaires, ajoute : « On brûla de, même ceux de cette secte qui furent trouvés ailleurs, particulièrement à Toulouse, comme témoigne Ademar, moine d'Angoulême auteur du temps. »
à la même époque, l'an 1025, on découvrit d'autres sectaires à Arras, à l'extrémité septentrionale de la France, dans la Flandre. D'après Dupin, docteur catholique du XVIle siècle, on fit rapport à Gérard, évêque de Cambrai et d'Arras, qui se trouvait dans cette dernière ville:
« Qu'il était venu d'Italie quelques personnes qui introduisaient une nouvelle hérésie. Ils étaient, selon leur dire, disciples de Candulphe ou Gandulphe, qui les avait instruits des commandements de l'Evangile et des apôtres, ajoutant qu'ils ne recevaient aucune autre écriture, mais qu'ils observaient celle-là exactement. » - Un synode fut assemblé. Il n'eut pas à condamner au feu, parce que les accusés abjurèrent leur nouvelle croyance et rentrèrent dans le sein de l'Eglise. (DUPIN, Nouvelle Biblioth., t. VIII, part. II, p. 127.)
- hérétiques de Toulouse et d'Arras: Bible seule - de Turin et dans le Piémont - Manichéens? Sorciers?- Origine des "hérésies": l'Italie - missionnaires Vaudois
Pierre de Bruis (du Dauphiné) et Henri l'italien - Champ d'activité d'Henri: Du Mans à Toulouse - Les albigeois - Doctrine de Pierre de Bruis et d'Henri: salut par la foi et rejet culte de la croix, sacrifice de la messe, offrandes pour défunts - Arnulphe et Arnaud de Brescia à Rome - Dénominations données aux hérétiques - Celle de Vaudois prévaut - Hérétiques: si habiles que les moindres ne peuvent être surpassés, ni en instruction, ni en exemple
« Les hérétiques montagnards sont ainsi nommés des montagnes.
Dans des temps de persécution, ils se cachèrent dans les montagnes et se séparèrent du corps de l'Eglise. »
« On les appelle, dit-il, hérétiques montagnards, parce que, dans un temps de persécution, ils se cachèrent dans les montagnes, et pour cette cause, ils errèrent quant à la foi catholique. »
Eberard de Béthune qui, selon Dupin, florissait l'an 1160, et qui, parlant des hérétiques, dit :
« Certains d'entre eux s'appellent Vallenses, parce qu'ils habitent dans une vallée de douleurs ou de larmes, et exposent à la risée les apôtres, etc. » (Maxima Biblioth., P. P., t. XXIV.)
Tradition rappelée dans leurs requêtes à leurs souverains (temps immémoriaux) - Celles consignées dans les écrits de leurs adversaires (XIIIè siècle) - inquisiteur Rainier (1250): la secte la plus ancienne, la plus répandue, la plus subtile, grande apparence de piété, croient au symbole -
(épopée page 203) Vaudois répandus jusqu'à Constantinople - Rainier: Italie remplie de "cathares" - Bohème: 80 000
prédication de Valdo - - Otton IV couronné accorde traité contre Vaudois - Contre les albigeois en France - - Croisade - L'inquisition inventée - Seconde et troisième croisade - les dominicains - Echard persécuteur converti
Le provençal, l'idiome des troubadours, était alors formé, tandis que les autres langues néo-latines n'étaient guère plus que des dialectes. Les poètes italiens, même le Dante, s'exercèrent à écrire des vers dans la langue d'oc, avant de s'essayer le faire dans le parler de leurs contrées, qu'on appelait vulgaire et qui paraissait indigne de chanter, soit les affections du coeur, soit les gestes des héros.
Le Midi de la France, dépeuplé, appauvri, asservi au Nord moins civilisé, morcelé en plusieurs souverainetés, parcouru par les Inquisiteurs, aux yeux desquels toute pensée originale était suspecte et digne de mort, perdît la haute situation politique, économique et intellectuelle qu'il avait acquise et splendidement maintenue.
La langue provençale, réduite à l'état de dialecte, cessa presque d'être écrite, et même les nobles efforts récents des Félibriges n'ont pas réussi à lui rendre la place d'honneur d'où la croisade l'a brutalement fait tomber.
L'Université, créée à Toulouse vers 1250, déclara la guerre aux livres écrits en provençal, comme suspect d'hérésie. La langue d'oïl devint officielle.
Les Vaudois de France se réfugient dans les Vallées - Les Églises vaudoises encombrées - Nouvelles colonies en Provence (Luberon) - Les Vaudois encore nombreux, menacés dans les Vallées.
C'est à cette période que les vaudois arrivent en Provence
Bulle d'Innocent VIII:
Nous avons entendu avec un déplaisir très grand que des membres de la très-pernicieuse et abominable secte appelés vaudois qui sous une apparence de sainteté ont une grande aversion de suivre le chemin de la vérité.. Nous donc, par le devoir de notre charge pastorale désirant déraciner de l'église cette maudite secte vous avons enjoint, avec le sus-mentionné inquisiteur de prendre les armes et les écraser comme des aspics venimeux, les exterminer ... Qu'ils fassent en sorte qu'ils les exterminent et les abolissent entièrement de dessus la face de la terre.
Que les fidèles portent sur leurs habits le signe de croix. ceux qui se croiseront et combattront contre ces mêmes hérétiques gagnent indulgence plénière et rémission de tous les péchés en leur vie et à l'article de la mort...De commander en vertu de la sainte obéissance et sous peine d'excommunication à tous les prédicateurs séculiers et réguliers qu'ils aient à animer et inciter les fidèles à exterminer par force et par armes cette même peste
De priver tous ceux qui n'obéiront pas à nos admonitions et commandements de leurs honneurs, titres, biens et bénéfices et de les conférer à d'autres qui en soient dignes. excommunication des princes qui refusent de leur courir sus.
à tous ceux qui, princes, seigneurs ou autres, prendraient en main le bouclier de la foi catholique, et prêteraient secours aux susdits légats, indulgence plénière, rémission. de leurs péchés une fois en leur vie, et pareillement à l'article de la mort est concédée à chacun la permission de s'emparer des biens quelconques, meubles et immeubles des hérétiques
Vous donc bien aimé fils, recevant d'un esprit dévot d'une affaire si louable, .. Donné à Rome à S. Pierre l'an 1477
Persécution et nuages noirs - Inquisiteur Jean de Roma - Le clergé (cardinal de Tournon) harcèle François Ier - Calomnies (armement, attaque Marseille) - Vaines interventions de Genève - destruction des Vaudois du Luberon - Barbarie et parjures d'Oppède - 22 villages rasés (1545) - 666 Galériens
Expulsion des Vaudois de la plaine de Luserne: délai de trois jours (janvier 1655) - meurtre faussement attribué aux Vaudois - 15 000 soldats aux Vallées - armée logée chez Vaudois par ruse et tromperie - Vendredi saint: Massacres épouvantables (cannibalisme) - Un commandant français démissionne - Réaction des pays protestants: jeûne, collectes, lettres, intervention politique.
Rora: 25 familles - Défense héroïque de Janavel - 6 hommes repoussent 500 soldats et en tuent 60 - bis (17 Vaudois) - ter: 900 hommes - 4ème attaque: toutes troupes: Mario - 5ème attaque: 10 000 soldats mobilisés en 3 corps pour massacrer 126 vieillards, femmes et enfants - Femme et 3 filles de Janavel capturées - Les Vaudois prennent les armes et vont de succès en succès - Trêve (médiation Suisse)
Projet d'émigration - Mensonges - Soumission des Vaudois - Massacres - Emprisonnement de 14000 Vaudois - Négociations pour la délivrance des prisonniers et leur départ pour la Suisse - 4000 Vaudois libérés - Leur voyage au coeur de l'hiver - et leur arrivée à Genève
Leur arrivée à Genève (2600 Vaudois ont survécu) - Accueil empressé et généreux - Dissémination en Suisse - Afrique du Sud, Allemagne ou Amérique? - Les Vaudois soupirent après leur pays et leurs enfants - Henri Arnaud - Troisième tentative - Les Vaudois, réunis dans le bois de Prangins, traversent le lac
900 hommes traversent la Savoie - novices exténués: battent un corps d'armée de 2500 hommes retranchés (pont) Salabertrand (15/600+12) - culte avec vue sur leurs montagnes - vallée de Pragela - Arrivée à Balsille - temple des Prals
Les Vaudois, maîtres des hautes vallées, attaquent celle de Luserne - Vainqueurs, puis repoussés - Se retirent sur les hauteurs - à la Balsille - Attaqués en vain avant l'hiver - Approvisionnement providentiel (le blé sous la neige) - Attaque de la Balsille (22000 soldats) - Siège - Fuite merveilleuse (chaudron) - La paix - Retour des prisonniers - Vaudois au service du duc - Retour des Vaudois épars dans leurs Vallées
Bible brûlées au XIX ème siècle - Cessation des abus - Visite de Charles-Albert à ses sujets - Paix générale (1844)
Monastier:
Arrivé au terme de cette histoire de l'Église vaudoise,.. une parole d'adieu. C'est celle d'un vieillard connu de tous vos pasteurs dont la plupart ont été ses élèves, dont plus d'un sont ses parents. Je puis vous dire aussi à tous comme Abraham à Lot : Ne sommes-nous pas frères ? Écoutez donc ma voix.